Chapitre XIII

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Léon traversait la ville dans sa voiture entourée de ses nombreux gardes, son escorte. Il feuilletait un rapport d'une centaine de pages sur l'abolition de la peine de mort. La question était retentissante au Monterre depuis l'exécution de Soline Candice. Dès qu'une belle jeune femme est tuée pour telle ou telle raison, sa mort nous parait absurde. Elle était si belle, elle ne méritait pas cette peine capitale. Ainsi certains Hommes politiques bataillaient pour son abolition. Léon ne savait que penser. Les demandes de grâce pleuvaient sur son bureau, et il les lisait à peine. Il jeta un oeil à la ville de Lebel et ses lumières. Il soupira de plaisir, pensant à sa femme, à son enfant, et à son père. Il espérait qu'il soit fier de lui. Puis Pauline s'invita dans son esprit:

-Où es-tu chère soeur? Murmura-t-il pour lui-même.

Brusquement la voiture se stoppa. Léon demanda au chauffeur ce qui se passait:

-Rien Monsieur le Président. Ne vous inquiétez pas.

Léon ne reconnut pas la voix de son chauffeur. Peut-être que son conducteur habituel était malade? Cela arrive. Léon ne s'en inquiéta pas. Il reprit son semblant de lecture. La voiture s'enfonça dans une ruelle:

-Le boulevard de la Liberté est bouché par un accident Monsieur le Président. Dit le Chauffeur. Nous allons prendre un autre chemin.

-Tant que j'arrive à l'heure pour le dîner, mon épouse m'attend. Sourit Léon.

Le chauffeur acquiesça. Plus le véhicule s'enfonçait dans la ruelle, plus Léon se doutait que quelque chose n'allait pas. Tout à coup, il remarqua que l'escorte avait disparu, que les portes étaient verrouillées, et qu'il était totalement seul avec le chauffeur. Ils arrivèrent devant un garage qui s'ouvrit. Léon sentit son coeur palpiter, battre la chamade, et il sentit presque le souffle de la mort dans son cou. Le chauffeur arrêta le véhicule. Léon ne dit moi, la peur le saisit. Toutes ses pensées se tournèrent vers Alexane et l'enfant. Non! Il voulait voir son enfant vivre et grandir! Le chauffeur ouvrit la portière. Donovan d'Avesta fit son apparition dans son uniforme de chevalier de l'Ordre. Léon l'avait déjà rencontré et le reconnu aisément:

-Vous! Fit le Président. Vous m'avez enlevé! Que voulez-vous: de l'argent?

-Non. On m'a engagé pour vous tuer Monsieur le Président!

Léon se pétrifia et courut vers la voiture. Le chauffeur, surement un des chevaliers, arrêta d'un geste le Président et le saisit par la taille avant de la jeter sur le sol. Léon en perdit son chapeau qu'une main ramassa. Une main sur laquelle se trouvait une bague. La bague des Moscov:

-Daniel. Murmura Léon secoué.

Il recula avec ses mains, toujours sur le sol. Daniel ria et dit:

-Léon Aizon, président...C'est tellement comique. N'est-ce-pas? Qui l'aurait cru? Vous le croyez Donovan?

-Non Monsieur le Ministre. Répondit le Chevalier.

-Tu es si bête Léon. Continua Daniel.

-Tu veux me tuer? Balbutia Léon Aizon le dos collé à la voiture, le front transpirant de peur.

-Oui. Je n'ai pas le choix. Tu ne veux pas la guerre. Il me faut l'armée Montoise pour récupérer ma terre, mon trône, mon peuple.

-Alors, depuis le début tu...

-Oui. Sourit Daniel fièrement. Tout ce qui t'es arrivé depuis presque un an, c'est moi, toujours moi. Alexane, ton mariage, la mort de ton père, mon mariage avec Pauline, ton élection...Tout cela n'avait qu'un but: l'armée, le pouvoir.

Les Seigneurs de Fallaris Tome 2: MonterreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant