Chapitre XXVI

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Un lampadaire défectueux clignotait au beau milieu de la rue vide. Ronor suivait, d'un pas lourd mais discret, Enzo Caméo. L'Askan était descendu de son véhicule deux rues plus tôt avec son garde du corps. Ils marchaient depuis dix minutes quand enfin ils s'arrêtèrent devant un immeuble à trois étages. Le quartier était élégant, à seulement quelques minutes de celui de Vespay. Avec lui, Ronor avait les jumeaux Nevski. Ils étaient derrière lui, à plus de quatre mètre, il ne fallait pas éveiller les soupçons du garde de Caméo. Justement ce dernier se posta devant la porte de l'immeuble, les mains joignent devant lui, et le regard dur qui accompagnait une démarche sûre et une carrure de sportif de haut niveau. A côté de lui Ronor était petit, minci, et sans aucune chance. Les jumeaux ne seraient pas de trop dans cette affaire. Ronor serait la lame qu'il transportait contre sa peau. Elle était froide, dure, brillante, et enfouie dans la manche de sa veste. Il n'avait pas peur de se couper, juste peur de louper son coup, de ne pas réussir à le tuer. Ou qu'il le tue? Et s'il mourrait ce soir? Les jumeaux attendaient un signe de Ronor pour s'en prendre au garde du corps. Ronor s'avança, prenant une grande respiration et se convainquant que le seul moyen d'y arriver c'est de ne plus penser, juste agir. Le garde loucha vers lui, et l'arrêta d'une main:

-Vous voulez quoi?

-Rien.

Les jumeaux débarquèrent brusquement et attrapèrent le garde. Ils l'assommèrent d'un coup dans le cou et le trainèrent à l'intérieur du bâtiment. Ronor ferma la porte. Personne n'avait rien vu. Il se sentit rassurer. Les jumeaux avaient la même force que Gustave, mais ils étaient deux. Ils cachèrent le corps inconscient dans une pièce voisine où se trouvait seulement un petit bureau:

-C'est à toi Ronor.

Freder tendit une cagoule au jeune homme qui refusa d'un geste:

-Non, je veux qu'il sache qui je suis. Je veux qu'il sache que Lana et Cyril se vengent.

-D'accord. Bonne chance.

Puis Vassili tendit une arme à feu. Ronor l'a prit. Les jumeaux ne voulaient pas rester dans le bâtiment de peur de se faire prendre. Ils quittèrent rapidement les lieux alors que Ronor monta les marches qui le séparaient de la chambre d'Enzo Caméo. Elia avait obtenu l'adresse exacte. Troisième étage, appartement B. Ronor transpirait plus que jamais. Il pensa à Pauline. Très fort. Il ne voulait pas mourir ce soir. Pauline ne lui pardonnerait pas. Il pensa à Léonie, sa nièce, il voulait lui aussi un bébé maintenant. Il pensa à ses parents. A ses vrais parents. Il frappa à la porte. Enzo cria:

-C'est qui?

Ronor ne répondit pas. Il frappa de nouveau. La poignet se baissa, la porte s'ouvrit:

-Vous voulez quoi?

Enzo posait cette question alors qu'il étai torse-nu et derrière lui, une jeune femme, très belle. Ronor le poussa violemment avec colère. Enzo tomba. La jeune femme hurla. Ronor ferma la porte avec le pied, et sortit son couteau:

-Vous bougez pas et il vous arrivera rien! Cria-t-il à l'adresse de la jeune femme.

Elle acquiesça d'un signe de tête, tremblante de peur:

-Vous, debout! Hurla-t-il à Caméo en sortant le pistolet de sa poche.

Enzo Caméo, les mains en l'air, se redressa:

-Que voulez-vous? S'enquit-il paniqué.

-Vous tuez.

-Pourquoi?

-Je suis Ronor Moscov.

Caméo écarquilla les yeux. Il n'y croyait pas:

-Ronor Moscov. Répéta-t-il stupéfait. Ronor Moscov. Le fils du Prince et de la Révolutionnaire.

Les Seigneurs de Fallaris Tome 2: MonterreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant