Chapitre XX

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C'était des pleures de bébé qui réveillaient la maison de Vespay à présent. Et ce n'était pas pour déplaire à l'ancien ministre. Un peu de vie dans ce monde de brute. Il aimait bercer la petite Léonie quand Alexane dormait ou que Pauline se disputait encore avec Ronor. Ces deux là étaient infernaux. Ronor ne souhaite qu'une chose: se venger de Daniel, Pauline ne voulait qu'une chose: oublier tout ce qui s'était passé et fuir. Fuir loin de Daniel avec Alexane, Léonie et Ronor. Ils étaient une famille à présent:

-Une famille! Hurlait Ronor. N'importe quoi!

Il était à court d'argument la plus part du temps car il était irrationnel de vouloir se venger de la sorte. Daniel était trop puissant pour eux. Aveuglé par sa haine grandissant envers son cousin, Ronor ne mesurait plus ses paroles ni ses actes. Pauline en faisait souvent les frais. Pour se calmer le jeune homme errait durant des heures dans les rues de Macan comme à la recherche d'une solution qui ne se trouvait pas dans les murs de la ville. Le soir Vespay, attablé avec ses invités, déclara:

-J'ai invité Alice Nikonov à vous rencontrer. Evidemment cela ne peut se faire ici. Ronor et Pauline vous avez rendez-vous avec elle demain à midi Rue Lux.

-Que nous veut-elle? S'enquit Ronor.

-Vous aidez, elle a le même objectif que nous. Elle était au Monterre lors l'arrestation de ton père. Les FARA sont nos seuls alliés possibles.

-Certes. Maugréa Ronor.

-Quel défaitisme! S'écria Pauline.

-Je n'ai plus faim.

Ronor se leva, quitta la salle à manger, et gagna le jardin par la porte de derrière. Il gratta une allumette et enflamma une cigarette déjà à moitié consumée. La nuit était belle, et c'était vraiment la seule chose positive de la journée. Il entendu des pas sur le terrasse de Vespay. Alexane était là. Ils n'avaient jamais eu de conversation fraternelle, ou autre. Ronor étant assis sur des marches, elle prit place près de lui, serrant ses jambes avec ses bras. Elle avait un peu froid:

-Comment va Léonie? Demanda Ronor en fumant.

-Bien, elle dort.

-C'est un magnifique bébé.

-Oui, qui ne connaitra pas son père.

-On en survit. Sourit timidement Ronor.

Sa demi-sœur lui rendit son sourire:

-Est-ce qu'on t'a déjà parlé de lui, notre père? Dit-elle.

-Oui et non. Ce que je sais de lui se résume à quelques phrases dans des livres d'histoire. Pourquoi?

-Quand je vivais à Taurin, on me parlait toujours de ma mère, de cette femme enjouée, heureuse de vivre, qui était tombée amoureuse du taciturne Prince Cyril. Mais jamais on ne parlait vraiment de lui, car pour les De Harval c'est un traite, il a eu un autre enfant, avec la femme qui a tué ma mère.

Elle marqua une pause, sa gorge était nouée, sa voix tremblait un peu, elle cherchait ses mots:

-Puis j'ai commencé à vouloir savoir qui était ce Prince dont on taisait le nom. Continu-t-elle. Et j'ai découvert que c'était juste un homme, un homme amoureux de la mauvaise femme. Il aimait ma mère, je n'en doute pas une seconde, mais il était amoureux de la tienne. Je suppose que ça compte non?

-Oui. Murmura Ronor. Ça compte.

Il écrasa sa cigarette et soupira:

-Notre père était un homme bon, trop bon. Renchérit Alexane. Je n'ai jamais réussi à le détester. Il a juste eu la malchance de ne pas aimer la bonne personne, alors ne laisse pas passer cette chance.

Les Seigneurs de Fallaris Tome 2: MonterreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant