Retour à la case départ.
Mais si la vie avait appris une chose à Kea, c'était que rien ne valait un bon effet de surprise. Et il ne pourrait pas y avoir de meilleur moment pour cela. Comme le disait si bien Sytry, il fallait battre le fer avant d'être manchot.
Elle se rendit cette fois-ci dans la penderie de Yuan d'où elle sortit tous les vêtements qui s'y trouvaient, ce qui se résumait à des pantalons, des pantalons et encore des pantalons. A croire que le seigneur se trimbalait toujours les tétons à l'air.
Certes, sans soleil pour les faire cuir, les démons ne risquaient pas autant l'exposition de leur peau que les humains, mais c'était tout de même une caractéristique qui était propre à Yuan. La plupart des démons que Kea connaissait savaient ce qu'était une chemise. Exceptés les démons bestiaux bien-sûr, qui étaient plutôt du genre à s'afficher à poils, dans tous les sens du terme.
La penderie de Yuan était tout à fait à son image.
— Regardez mes abdos comme ils sont beaux, des vraies tablettes de choco... vous salivez hein... gnagnagna. Quelle flaque de pus ! fulmina Kea.
La jeune femme parvint tout de même à se constituer une nouvelle corde avec les pantalons de Sa Seigneurie. Et en deux temps, trois mouvements, elle avait attaché le tout à la balustrade et l'avait jeté par la fenêtre derechef.
Ce qui parut des heures plus tard à Kea, un garde pénétra enfin dans la chambre, un plateau à la main, il fallait croire que le seigneur s'était souvenu que les humains avaient des besoins vitaux finalement.
Le repas se retrouva par terre aussitôt, tant pis pour son estomac.
— Non, non non non ! Ce n'est pas possible. Dites-moi qu'elle n'a pas fait ça ! couina le garde.
Il courut jusqu'au balcon, horrifié à l'idée d'avoir pu décevoir son seigneur et maître une fois de plus.
— Par le bouc de Satan ! Elle a filé. Cette humaine est une vraie plaie !
Il détala aussi sec et donna l'alerte dans la foulée.
— Elle s'est échappée, la prisonn... heu, la servante s'est échappée ! Elle est dans les jardins !
Le garde avait beau s'être rattrapé de justesse, c'était complètement stupide de sa part, les gens se questionneraient bien plus sur ce qui avait pu pousser une simple servante à s'échapper, que de savoir à quelle prisonnière il faisait référence.
Les démons n'étaient pas si différents des humains sur ce point. Encore un qui, toujours selon notre ami Sytry, n'avait pas inventé la poudre à couper l'eau chaude.
Une fois assurée que la voie était libre et que l'agitation s'était calmée dans le couloir, Kea sortit de sous le lit. Un seul coup d'œil au dehors lui avait fait comprendre qu'elle ne pourrait jamais traverser les jardins sans attirer l'attention de toute façon. Et il n'y avait rien de mieux qu'une diversion pour mettre son plan à exécution.
Les gardes étaient tous affairés à l'extérieur à chercher un fantôme, ce qui laissait une belle ouverture à Kea. Elle avait dans l'espoir d'atteindre la sortie qui menait à l'arrière cour dans laquelle se trouvait l'écurie qu'elle visait. Il faudrait qu'elle pense à remercier Yuan pour cette fabuleuse idée.
Elle se lança donc de nouveau dans les méandres du palais, volant presque au dessus des dalles et s'arrêtant à chaque intersection pour être sûre de ne croiser personne.
Après avoir descendu les escaliers sans se faire repérer et alors qu'elle était à environ vingt mètres de la porte de sortie, Kea fonça sur la dernière ligne droite et heurta de plein fouet un mur...
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Les Démons d'Aderoth (Edité : Valala Drakht)
FantasyRomance paranormale. Kea vit une existence paisible à Edrahel, royaume démon d'Aderoth. Ses facultés d'humaine lui permettent des prouesses qui lui sont très utiles dans son activité de cambrioleuse. Aidée de son fidèle ami Sytry, elle passe ses...