Les Démons d'Aderoth (Edité : Valala Drakht)

Partie 8 : Comme une soudaine envie d'évasion

Voilààà, parce que je suis supra hyper mega gentille (oui, rien que ça), et parce que vous me l'avez demandée gentiment (vous aussi), je vous offre la deuxième partie de la journée pour clore la semaine en beauté.

***

Le lendemain matin, Kea se réveilla en sursaut, se rappelant tout à coup où elle se trouvait. Mais contrairement à la dureté du sol qu'elle pensait ressentir sous elle, c'est dans un doux nid de coton qu'elle émergea. 

Elle était installée bien au chaud, dans le lit de Yuan. Un lit à baldaquins qui n'en finissait plus tellement il était grand. Le Seigneur démon ne lésinait pas sur la qualité de sa literie, Kea n'avait jamais connu de couche aussi douillette.

Cependant, quelque chose l'intriguait, elle avait beau être très confortablement installée — ce qu'elle appréciait largement — elle ne se serait jamais risquée là toute seule... du moins, pas consciemment. Mais pourquoi quelqu'un se serait-il dérangé à la mettre au lit ? Surtout après les événements de la veille... Les sujets de Yuan auraient plutôt tout entrepris pour lui faire payer son affront à leur Seigneur tout puissant.

D'un autre côté, elle se serait sûrement réveillée en se sentant soulever de terre...
Quoi qu'elle n'avait pas entendu le Seigneur se rendre dans sa chambre non plus, ce qui avait pourtant probablement dû arriver à un moment ou à un autre puisqu'il était censé venir la questionner de nouveau. 

Il avait peut-être oublié qu'elle était là, ou bien il était mort entre temps. Balaam l'avait peut-être tué en fin de compte...

Kea n'arrivait plus à réfléchir. Les questions ne faisaient que s'accumuler davantage depuis la veille, et elle n'avait pas de temps à perdre pour cela. Elle avait des problèmes bien plus urgents. Le premier étant de trouver le moyen de sortir d'ici. Son temps était maintenant compté et elle devait mettre un plan en place pour quitter le royaume au plus vite.

Mais aurait-elle le courage de tout laisser derrière elle une fois de plus ? D'abandonner Sytry sans pouvoir lui faire ses adieux ? Elle était très affectée par cette idée, mais elle devait le protéger. Trop de personnes connaissaient ses deux visages à présent, elle n'était en sécurité nulle part et il en était de même pour tous ceux qui avaient eu le malheur de la côtoyer.

Elle en était là de ses réflexions lorsque la porte s'ouvrit pour laisser apparaître un Yuan à l'air curieusement affable.

— Courbette servante, bien dormi ? lui demanda-t-il posément.

— Laissez-moi partir, répondit-elle.

Cela ne coûtait rien d'essayer après tout. Peut-être que si elle insistait un peu trop, Yuan finirait par se lasser d'elle et la mettrait à la porte.

— Etes-vous prête à répondre à mes questions ? l'interrogea de nouveau Yuan.

Un ange passa...

— Très bien, dans ce cas rendez-vous au moins utile, faites un brin de ménage ou changez les draps, je ne sais pas. Après tout, il va bien falloir que j'explique votre présence dans mes appartements. Et il se trouve que le rôle de servante semble vous convenir comme un gant.

— Sérieusement ? Vous n'avez rien trouvé de mieux ? s'emporta Kea.

— Vous préférez jouer un rôle de concubine peut-être ? répliqua-t-il, le sourcil dressé.

— Allez-vous farcir une dinde en enfer !

— Excellente idée, je meure de faim. Et, avant que j'oublie, tenez...