Partie 13 : Nous afons le moyen de fous faire parler

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Yuan laissa Zaebos en compagnie de Sytry et traîna Kea dans l'aile Sud du palais, soit à l'opposé de là où se trouvaient ses appartements. 

Okiri sur leurs talons, qui ne se risquait surtout pas à perdre de vue l'objet de son attention.

Et voilà. Elle était de retour dans la salle d'interrogatoire, en tout cas c'était le nom que lui avait donnée Kea, mais elle ne devait pas être très loin de la réalité vu l'ameublement sommaire qui s'y trouvait. En tout et pour tout, la salle comptait deux meubles : une table et une chaise, tout ce qu'il y avait de plus ordinaire.

Le Seigneur démon fit asseoir Kea et son calvaire débuta... le calvaire de qui ? Cela restait encore à décider.

— Commençons par le commencement, qui êtes-vous ? la questionna-t-il de but en blanc.

— Eh bien... Alzheimer commence tôt chez les démons on dirait, vous le savez très bien. Je suis Kea, rétorqua la jeune femme.

— Je parle de votre véritable identité, pas celle que vous vous êtes attribuée illégalement, la rabroua Yuan. Et pour information, les démons ont une excellente mémoire et, ce, même après deux millénaires.

— C'est votre âge ? Vous êtes un vieux croûton en fait. Pas étonnant que vous dérailliez complètement.

Yuan se passa la main sur le visage.

— Je ne déraille pas du tout. Répondez à la question.

— Quelle question ?

— Vos pirouettes ne vous mèneront nulle part avec moi servante, figurez-vous que j'ai libéré ma journée. J'ai. Tout. Mon. Temps.

— Vous devriez en profiter pour aller vous détendre un peu, vous n'avez pas l'air en forme, s'inquiéta faussement Kea. Un petit tour au spa vous ferait le plus grand bien.

— Comment êtes-vous arrivée sur Aderoth ? reprit le démon sans relever.

— Par un portail, comme tout le monde.

— Qui était votre maître ? Quelle sorte de pacte avez-vous conclu avec lui ?

— Pourquoi n'aimez-vous pas les humains ? le questionna-t-elle soudain dans une énième tentative de diversion.

— Cessez de changer de sujet.

Yuan regarda la jeune femme avec suspicion.

— Qui vous a dit cela ?

— Elwenn, lui révéla Kea sans détour.

— Elwenn ferait mieux de garder sa bouche fermée. Je lui en toucherai deux mots à l'avenir.

— Vous êtes toujours aussi autoritaire ?

— Très bien, je vous propose un marché. J'accepte de répondre à vos questions si vous répondez aux miennes. Cela vous paraît-il acceptable ?

Kea réfléchit quelques instants. Difficile de se concentrer avec Okiri qui tripotait son oreille à ses côtés.

— Oui. C'est acceptable, décida-t-elle finalement.

— Enfin, nous avançons, expira-t-il.

Yuan marqua une pause. 

Il s'adossa au mur qui faisait face à Kea et croisa les bras sur sa poitrine avant de reprendre :

— Les humains sont des êtres perfides et superficiels. Ils sont prêts à abandonner leurs proches et le monde qui les a vus naître contre seulement quelques années d'insouciance et de frivolité. Ce sont des idiots.

Les Démons d'Aderoth (Edité : Valala Drakht)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant