Partie 12

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Une heure plus tard, Kea était douchée et avait enfilé les vêtements de rechange que lui avait fournis Elwenn. 

Ce qui était génial avec la magie c'est qu'elle permettait aux couturiers d'Aderoth de concevoir des vêtements taille unique qui s'adaptaient aux formes de chaque silhouette. Le jour où cela arriverait sur Terre changerait complètement la face du monde, c'était certain.

Okiri avait absolument tenu à rentrer dans la salle de bain pendant que Kea se lavait. 

La jeune fille avait fini par laisser faire ne sachant pas comment se débarrasser de ce géant de fourrure. Après tout, la grande majorité des démons n'avaientcure de la nudité, ils s'habillaient essentiellement pour le côté esthétique,et la jeune femme s'y était habituée à force de les côtoyer.

L'Akkouq avait des poils ras molletonnés des plus doux. Il devait mesurer environ deux mètres cinquante et avait un visage triangulaire qui lui donnait constamment un air souriant. Il faisait vraiment peur à voir. 

Elle s'apprêtait à tout instant à le voir sortir une tronçonneuse de sous son duvet et commencer à trancher des membres avec un rire démoniaque.

Au lieu de cela, il était occupé à comparer la taille de ses poils à ceux de Kea.

La jeune femme déambulait à présent dans les couloirs à la recherche d'une cuisine ou d'un endroit où elle pourrait contenter son estomac qui devenait de plus en plus bavard. 

Elle se trouvait toujours dans l'aile Nord, la partie du palais correspondant aux appartements de Yuan, mais elle avait l'impression d'avoir déjà fait le tour du bâtiment plusieurs fois. C'était un vrai labyrinthe.

Okiri l'accompagnait, ayant visiblement décidé qu'il ne la quitterait plus. 

Il souriait toujours aussi bêtement et faisait bander ses muscles à la manière des bodybuildeurs chaque fois qu'un démon croisait leur route. Le phénomène était déjà étrange chez les humains, mais chez une créature hors normes comme l'Akkouq, cela était d'autant plus déconcertant.

Kea finit enfin par trouver ce qui ressemblait de loin à une salle à manger. Une table rectangulaire, pouvant accueillir une vingtaine de personnes, trônait au milieu d'une pièce, toutes sortes de mets aussi alléchants les uns que les autres étaient disposés dessus.

Et inévitablement, Sytry se trouvait là, en train de dévorer une assiette remplie à ras bords.

— Sytry ! s'écria-t-elle.

Le démon mis quelques secondes avant de réaliser qui était l'étrangère qu'il avait en face de lui. Puis la lumière se fit au bout de quelques minutes. 

À sa décharge, il ne connaissait pas cette nouvelle apparence.

— Brindille ! Tu es vivante ! finit-il par s'écrier à son tour.

Il courut jusqu'à Kea et la serra dans ses bras de toutes ses forces. 

Okiri en fit autant et ils se retrouvèrent à se faire un câlin, à trois, au milieu de la salle à manger.

— Et tu es en un seul morceau en plus ! s'exclama son ami.

— Oui, enfin je ne suis pas sûre que cela reste encore le cas longtemps, articula-t-elle difficilement.

— Je vois que tu t'es trouvé une peluche en chemin. Mais lâche-là, gros plein de poils, tu vois bien que tu lui fais mal.

Kea fut enfin libérée de son emprise et put respirer de nouveau convenablement.

Les Démons d'Aderoth (Edité : Valala Drakht)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant