Lorsque je me réveille, je sens quelque chose qui me glace le cou. Je me retourne et vois un petit sachet bleu de la taille de ma paume. Bleu. Aucun sorcier du feu n'aurait choisi cette couleur. Je l'ouvre en vitesse, pressé de savoir ce qu'il y a dedans, et surtout, si c'est bien elle. Je secoue le sac et un bloc de glace, une fleur et du sable tombe. Sur la glace, une heure est gravée: vingt et une heure trente. Je les examine et je comprends, la glace, c'est l'heure, le sable, c'est le lieu de rendez-vous et la fleur pour préciser l'endroit. Je dois donc aller à vingt et une heure trente, sur la plage, et plus précisément sur la butte de fleurs.Je mange en silence pendant que mes parents parlent de la pauvre arrière-arrière-grand-mère de la tante du cousin de ma mère qui est décédée hier. Aujourd'hui, je ne dois pas me faire prendre à sortir, je mettrais des oreillers, la vieille ruse que plus personne n'utilise, mais mes parents n'y verront que du feu, j'en suis certain. Je débarrasse, lave la cuisine, puis je vais prendre une douche. J'ai hâte de la revoir, elle m'avait tellement manqué. Je me demande ce qu'elle a à me dire. J'espère qu'elle est revenue sur sa décision. Je tends l'oreille, mes parents discutent dans le salon, ils ne risquent pas de venir vérifier que je suis là avant que la nuit tombe. Quant à mes soeurs, elles n'ont fait que courir toute la journée, elles étaient très fatiguées; elles doivent donc déjà dormir. J'ouvre doucement la poignée de la fenêtre et me faufile à l'extérieur.
Il fait encore chaud, nous sommes en plein mois de juillet et la chaleur est étouffante. Lorsque une petite brise viens me chatouiller la nuque, cela me rafraîchi. Je vois d'ici la plage, plus que quelques minutes et je la reverrai. Je marche de plus en plus vite.
C'est bon, je la vois, les battements de mon coeur s'accélèrent. Elle est debout sur la bute, ses longs cheveux blonds, qui lui arrivent à la taille, flottent dans l'air. Lorsqu'elle me remarque enfin, un grand sourire se forme sur son visage. Elle s'avance vers moi, elle est encore plus belle que les autres fois, je ne pensais pas que c'était possible. Elle a une robe fleurie avec un ruban bleu autour de sa fine taille. Quand elle arrive devant moi, nous nous regardons un moment. Je me perd dans ses yeux bleus turquoise. Je l'admire. Elle a des lèvres fines, rosées sans aucun maquillage.
-Je crois que je commence vraiment à t'apprécier, me dit-elle gaiement.
Ses paroles me feraient presque sauter de joie.
-Je crois que moi aussi, répondis-je, même si j'en suis certain.
Son sourire était devenu immense, elle est encore plus belle quand elle sourie.
-Viens, on va s'assoir dans l'herbe, me dit-elle.
Nous nous allongeons donc dans l'herbe et admirons le coucher de soleil. Nous nous tenons la main. Grâce à nos gants aucune brûlure ne nous fait souffrir, mais j'aimerais tellement effleurer sa peau sans me brûler. Si j'avais un voeu à faire maintenant, ce serait de pouvoir la toucher sans que nous nous fassions souffrir.
-Il est vingt trois heures, il va falloir que je rentre. Il fait bientôt nuit et mes parents vont vérifier si je suis bien dans ma chambre, déclarai-je à contre coeur.
-Quand penses tu pouvoir revenir?
-Dès que tu auras envie de me supporter encore une fois!
-Demain?
-Ma présence ne t'embêtes pas? m'exclamai-je en rigolant.
-Bien sûr que non!
-Bon et bien à demain.
-J'ai hâte à demain dans ce cas là, se réjouit-elle en souriant.
Je rentrais chez moi le sourire aux lèvres. Demain, je demanderais à mes parents si je pourrais me rendre chez ma grand-mère Rose, une fois la punition levée. Elle a une bibliothèque immense chez elle, elle a presque tout les livres de sorcellerie qui existent. J'essaierais de trouver s'il y a un moyen que les sorciers des eaux et ceux du feu peuvent se toucher...
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Les Âmes maudites, livre I (Terminée)
FantasyAlicia et Justin sont tous deux sorciers, l'un contrôle l'eau, et l'autre le feu. Malgré l'interdiction de passer les frontières, ils vont se voir. Commence alors une histoire d'amour qui devra briser des conventions établies depuis des siècles, et...