Les Âmes maudites, livre I (Terminée)

Chapitre 26: Justin.

Lorsque je me réveille, je crois encore que je suis dans un cauchemar. La seule chose positive est qu'Alicia soit à mes côtés. Jade est la seule réveillée, nous nous saluons d'un hochement de tête. Elle a vraiment l'air épuisée, et je m'en veut de lui infliger ça. Nous sommes tous démoralisés, et c'est de ma faute. Si je n'étais pas allé du côté des sorciers des eaux, on en serait pas là. Ou peut-être que si, ma vie sans Alicia n'aurait plus aucun sens désormais, je ne me vois pas vivre sans elle.

Ensuite, le reste du groupe se réveille et nous repartons. J'ai l'impression que le poignet d'Alicia est gonflé, elle serait bien capable de ne prévenir personne pour ne pas nous inquiéter.

-Alicia? Tu as mal au poignet? lui demandai-je.

-Non, pas du tout, répondit-elle en le cachant.

-Tu viens de le cacher, ça veut dire qu'il y a quelque chose. Montre-moi ça s'il te plait.   

-Ce n'est pas toi qui va me dire ce que j'ai à faire. Je suis assez grande pour savoir si j'ai mal ou non!

Elle s'énerve, cela prouve bien qu'il y a quelque chose qu'elle ne veut pas nous dire. Les autres, qui s'étaient contentés de nous regarder, réagissent enfin.

-Alicia! Ne fait pas l'enfant et montre nous ce poignet, insista Suzie.

Elle finit donc par céder, la mine boudeuse. Emelynne, qui a été quelques années infirmière dans sa jeunesse, observe son poignet.

-J'ai bien peur que ce soit cassé, déclara-t-elle.

Il ne manquait plus que ça!

-Depuis quand as-tu mal? l'interrogeai-je.

Elle hésita à me répondre, bien consciente qu'il ne vaut mieux pas pour elle que ça date depuis longtemps.

-Depuis peu de temps, répondit-elle.

-Précisément?

-Je crois que c'était dans l'arène, avec les péritios. J'ai voulu esquiver mais je suis tombée sur mon poignet.

J'essaie de contenir mon calme, très difficilement.

-Bon, il faudrait un plâtre, nous prévient Emelynne.

-Je peux faire de la glace autour de son poignet,proposa Suzie.

-Oui, mais elle va être glacée. Le froid va être bénéfique, mais là, c'est trop.

-Les sorciers des eaux peuvent contrôler la température de la glace, ce ne sera donc pas un problème, répliqua-t-elle.

Elle s'exécuta et Alicia fit une grimace de douleur.

-Bon, on y va? On a déjà perdu assez de temps comme ça, éxigea-t-elle.

Et elle partit sans nous lancer un regard. Nous la suivons donc, puis je la rattrape en lui prenant la main. Elle rigole et me tire la langue, je l'embête en la chatouillant et elle explose de rire. Nous sommes plus détendu pour ce trajet, nous parlons, rigolons. J'ai vraiment hâte d'arriver au bout de ce tunnel, et de retrouver la civilisation. Cela doit faire deux ou trois jours que nous sommes ici, dans ce couloir sombre, sans quasiment aucune lumière. 

Au bout d'une demi heure de marche, j'ai l'impression qu'il y a plus de lumière. Les autres sont d'accord, et je me demande si c'est parce que nous nous habituons, ou si nous touchons enfin à notre but. Plus nous avançons, plus la lumière s'intensifie. Et au bout d'un moment, nous arrivons dans une vaste salle. Les murs sont en marbre, et le plafond est fait de glace, le lac est juste au dessus de nous, c'est ce qui créé la lumière. Il y a donc des reflet bleu partout dans cette magnifique salle. Elle ressemble beaucoup à la salle secrète de Rose. Au milieu, il y a une boîte en verre, posée sur un pupitre en or.

A l'intérieur, un parchemin est posé. Je m'approche pour ouvrir cette mystérieuse boîte; je n'y arrive pas. De plus, je ne peux pas lire le parchemin car il est plié. Je m'énerve et la frappe en espérant qu'elle se casse, en vain. Je me laisse tomber au sol, complètement désespéré. Alicia arrive et me caresse l'épaule. On a quand même pas fait tout ça pour ça?! Nous nous sommes tous assis, sauf Rose qui semble déterminée à trouver quelque chose. Je la vois passer ses doigts partout, en espérant toucher quelque chose qui ouvrirait la boîte en verre. Je me décide enfin à l'aider. Tout le monde s'active donc à trouver quelque chose.

Puis au bout d'une heure de recherche, je remarque que nous avons cherché seulement sur les murs. Je décide donc d'aller voir sur le pupitre, ce qui aurait été plus logique de le faire dès le début. Plein de signes sont gravés, des ronds, des étoiles, des triangles, des gouttes d'eaux, des flammes... Je passe mes doigts dessus, rien ne se passe. Le pupitre à trois pieds, j'appuie dessus, rien. J'essaie donc de les soulever... Et il se lève! Je lève le deuxième, puis le troisième. J'entends un bruit. La vitre s'ouvre. Je me lève d'un bond, comme un ressort. Tout le monde s'est retourné d'un coup. Je m'empare du parchemin et le déplie. Un texte y est écrit, d'une écriture grossière qui a un peu bavé. Je le lis à haute voix, conscient que tout le monde attendais que je le fasse.

Maleficos, qui vincere totum laqueum mihi.
Exhortationem quidem, sed  insanire.
Torques, non sunt ibi.
Sunt in Brasilia ignotaque terra.
Imo pessimi animalum in mundo est.
Vel etiam in peritios flavis acies est a nobias serpentes.
Non quaesierunt monilia.
Et non moreris...

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Voilà le chapitre 26! Désolé il est très court. N'hésitez pas à me dire ce que vous aimez ou pas. Et merci beaucoup pour vos votes et vos gentils commentaires, ça me fait vraiment plaisir!