Les Âmes maudites, livre I (Terminée)

Chapitre 28: Justin.

Je me réveille avec Alicia à mes côtés, elle dort profondément. Je vais prendre mon petit déjeuner, puis relis pour la centième fois le message d'Amaury Stultus. Je n'en reviens toujours pas, nous allons voir des humains! Des gens sans aucun pouvoir, cela parait tellement insensé! Je les ai toujours trouvé bizarres, mais les rencontrer, ça va être autre chose. Il parait qu'ils ne voient même pas les créatures magiques, ni les fées, ni les sirènes, rien!

Rose compte organiser une réunion avec tous les purpuras demain. Elle veut leur expliquer la situation, ils doivent être au courant.

Rose est une des trois chefs de la rébellion. Il y a aussi une femme de quarante-cinq ans qui habite en France, et un homme de quatre-vingt ans qui vient de Belgique. Chaque chef à son assistant, pour Rose, c'est Emelynne qui occupe ce poste. Cette réunion va être immense, cela faisait au moins trente ans que les purpuras ne s'étaient pas réunis au complet. Suzie est vraiment heureuse, elle avait beaucoup d'amis qu'elle n'a pas vu depuis la dernière réunion, c'est l'occasion pour elle de les revoir. Rose n'était pas d'accord que nous assistions à la réunion, elle a fini par céder après de longues heures de négociation. Normalement, seul les purpuras de plus d'un an peuvent faire partie des réunions, vu que je suis un de ses arrières petits fils, elle a accepté de faire une entorse à la règle.

Aujourd'hui, Alicia, Jade et moi allons devenir purpuras. Ce ne sera pas une grande cérémonie car nous n'avons pas assez de temps. Nous jurons donc sur le livre des purpuras que nous ne les trahiront jamais, puis Rose nous remet une chaine. C'est la chaîne symbolique de la rébellion. Elle est argentée, toute simple, mais lorsque deux purpuras se touchent, elle devient d'or. Seul ceux qui l'ont peuvent venir dans les lieux de réunion, il ne faut donc pas la perdre. A l'entrée des salles, un sorcier du feu et un des eaux vérifient qu'ils ont bien leur chaine, et que c'est bien l'originale. Ensuite, nous devons nous faire tatouer un croissant de lune au milieu de la nuque, c'est comme cela que nous nous reconnaissons. Lorsque l'aiguille pénètre dans ma peau, je tressaille légèrement, puis je ne sens plus rien.

La journée se passe ensuite tranquillement, Rose nous a fait un cour sur les purpuras. Il parait que dès les premières années de l'expulsion des humains, ils existaient. Les trois grands chefs essaient d'avoir le plus de rebelles possible, ils aimeraient renverser le pouvoir. Sachant que le pouvoir, c'est le peuple, c'est beaucoup plus compliqué. Il y a environ trois cent purpuras, ce qui ne fait pas le poid fasse à toute la population de sorcier. Le premier grand chef est mort il y a seulement trente ans, c'est donc la jeune française, Emy, qui lui a succédé. Elle reste une légende car elle a obtenue ce statut à l'âge de quinze ans seulement. Rose nous a aussi dis que tous les chefs étaient des sorciers du feu. Les sorciers des eaux veulent un monde libre, mais la plupart ne sont pas vraiment d'accord de se battre. Ce sont donc ceux du feu qui décident tout. Malgré cela, je suis sur qu'Alicia serait une très grande chef, elle en a vraiment les capacités.

Après cela, nous mangeons et allons nous coucher. J'ai beaucoup de mal à m'endormir, depuis le temps que je veux rencontrer les purpuras! J'en ai déjà rencontré deux, Myra et Stéfan, mais demain, ça va être des centaines! De plus, on ne peut pas dire que Myra avait été très instructive. Puis, au bout de plusieurs heures à me tourner et me retourner dans mon lit, je finis par m'endormir.

Je suis réveillé par un bruit sourd.

-Assez! entendis-je hurler quelqu'un.

Je tendis l'oreille pour saisir l'objet de la dispute. Il me semble que c'est entre Rose et Emelynne.

-Arrête de crier, tu vas les réveiller, lui dit Emelynne.

-Tu n'a jamais eu de petit fils comme ça, tu ne peux pas comprendre... Je ne veux pas qu'il meurt.

-Rose... Tout va bien se passer, on sera avec lui, nous allons le protéger.

-Il aurait pût mourir cent fois sous le lac! Et tout ça c'est de ma faute, je n'aurais jamais dû lui parler de tout ça. Il ne faut pas qu'il reparte, le Brésil va sans doute être pire. Amaury Stultus à dû tout prévoir pour que l'on atteigne jamais les colliers!

Je me lève et m'approche de leur chambre pour écouter à la porte. Elle parle trop bas, je réussi à comprendre les phrases quand même.

-Tu ne peux pas lui faire ça, il faut que tu le laisse y aller, tenta Emelynne.

J'entends Rose soupirer.

-Tu as raison, après tout, je ne suis pas sa mère, il faut que je le laisse faire ses propres choix. Par contre, je ne me pardonnerai jamais si il lui arrivait quelque chose.

Je me précipite dans ma chambre en entendant les pas se rapprocher. Je reste là, à attendre que les battements de mon coeur ralentissent pour ne pas paraitre suspect en redescendant. Je pars donc prendre mon petit déjeuner, en faisant comme si je n'avais rien entendu. Je remarque que Rose a les yeux rougis, elle a dû pleurer tout à l'heure. Malgré cela, elle sourit et fait comme si rien ne s'était passé . Suzie part ensuite réveiller Alicia. Il est sept heures du matin, et à huit heures nous devons absolument partir. La réunion aura lieu en Suisse, dans un ancien théâtre à l'italienne. Nous nous installons dans les calèches et partons.

Au bout de plusieurs heures, nous arrivons enfin. Je descends et m'incline en ouvrant la porte à Alicia, elle rigole et porte une main à ses lèvres pour m'envoyer un baiser. Nous passons par l'entrée des artistes, c'est plus discret. Des gardes vérifient nos chaînes et nous laissent entrer. Rose nous dit d'aller nous asseoir, elle part ensuite retrouver les autres chefs. Nous nous mettons donc côte à côte, et Alicia glisse sa main dans la mienne. Une centaine de personnes sont déjà là. Petit à petit, la salle se remplit. Rose n'est toujours pas là, elle doit attendre que tout le monde soit arrivé.

Puis au bout d'un moment, je la vois s'avancer sur la scène, suivie des deux autres. Ils saluent le public, tout le monde se lève et applaudi. Je vois de la joie sur touts les visages aux alentours. Ils nous font signe de nous assoir. Rose commence à prendre la parole. En entendant notre histoire, les sorciers sont surpris, puis j'en vois plusieurs se lancer des sourires pleins d'espoir. Les autres chefs n'étaient pas au courant, et leur surprise est égale à celle des autres purpuras. Rose continue une fois que les sorciers se sont un peu calmés. Elle leur annonce la suite de ce qui va se passer, le voyage au Brésil! Beaucoup d'entre eux se sont levés pour proposer de nous accompagner. Emy nous ordonna de nous rasseoir, et Rose continua. Elle leur dit que nous sommes déjà six, et que si il y a trop de monde, nous allons nous éparpiller. Ils firent donc une moue boudeuse, la plupart grommelèrent discrètement. Rose effectua une révérence et s'éclipsa.

Tout le monde s'agita et se leva pour gagner la sortie. Les sorciers des eaux passent en premier pour ne pas brûler ceux du feu. Nous passons donc après eux, puis, accompagnés d'Emelynne, partons dans les loges pour rejoindre Rose et les chefs. Je suis ravi de les rencontrer, je leur sert la main fièrement. Nous nous asseyons et Suzie nous sert un thé froid à la menthe. Les chefs parlent de stratégie et ne comprends rien à se qu'ils racontent. J'essaie de suivre, mais je ne comprends pas vraiment le français, la langue dans laquelle ils parlent. Ils paraissent vraiment très concentrés, et je suis vraiment frustré de ne pas avoir plus travaillé mon français cette année.

Ensuite, ils se lèvent et se disent au revoir d'un signe de tête. Je m'installe du côté de la porte dans la calèche. Alicia est à côté de moi, comme d'habitude. Elle regarde le paysage défiler devant nous, le soleil se couche sur les plaines séchées, à travers les arbres. Nous arrivons chez Stéfan à quinze heures.

Alicia, Jade et moi jouons aux cartes. Jade s'énerve car Alicia a gagné toutes les parties, et nous en avons fait beaucoup. Au final, nous jouons seulement tous les deux, et elle gagne encore. Ensuite nous mangeons et allons nous coucher, pour une fois, je m'endors directement.