18 - Gallia

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Les nouvelles des victoires des armées Aétius vinrent rapidement jusqu'à Rome, où le Sénat le désigna « Germanicus ». 

Le jeune Aulus accompagna le général à Rome pour parader lors de son nouveau triomphe.

Même si cette usurpation de gloire ne lui plaisait guère, le jeune tribun accepta volontiers de retourner auprès des siens. Il retrouva sa mère Livia et sa sœur Mariana qui furent heureuses de le revoir en bonne santé même si elles eurent du mal de le reconnaître au premier regard tellement ce dernier avait changé.

Ainsi, loin du jeune adolescent fantasque à l'allure gracile qu'elles avaient vu partir, elles revirent un homme finement musclé, à la démarche assurée et au regard fier.

Lors d'une des nombreuses soirées qui accompagnèrent ce retour victorieux, Aulus fut pris à parti par une jeune fille qui ne l'avait pas quitté des yeux depuis son arrivée. Elle profita d'un moment où Aulus ne fut plus accaparé par d'autres convives pour s'approcher de lui :

« Aulus Marius, je suis heureuse de te revoir... » Puis continuant devant le silence du jeune homme «Gallia seconda, la plus jeune sœur de ton ami Gallius Micianus... »

« La petite Gallia, est-ce possible ? Tu es devenu une bien jolie jeune fille »

« Eh oui c'est bien moi. Je veux te féliciter personnellement pour ta contribution à cette victoire de nos valeureuses troupes... »

« Merci...As-tu des nouvelles de ton frère ? »

- « Oui, tout va bien pour lui en Syrie. Mon oncle lui a confié plus de responsabilités dans les contacts avec les populations locales. Et tu connais bien ses compétences dans ce domaine... »

« Oh que oui et il n'a pas changé !»

« Moi non plus d'ailleurs. Il se trouve que j'ai toujours l'intention de t'épouser... »

Surpris par cette sortie plutôt gonflée, Aulus manqua de s'étouffer en buvant son vin. Il revit en un éclair, la jeune Gallia d'à peine 10 ans qui l'avait regardé s'éveiller un matin après une nuit de débauche en compagnie de Micianus. Lorsqu'il avait ouvert les yeux, elle lui avait dit : « C'est toi que je choisis pour mari. J'adore tes fesses ! ». Le jeune homme avait alors chassé l'insolente.  Et, il ne l'avait pas revu depuis.

« Je suis de bonne famille, jeune, riche, intelligente, jolie et de plus je suis la sœur de ton meilleur ami...» se venta la jeune fille.

« C'est exact ! Si je devais me marier, tu serais le meilleur choix mais... »

«... Mais, tu ne veux pas te marier...et je sais pourquoi...Pourtant, tes goûts m'indiffèrent. Je n'y vois rien à redire. J'ai un frère qui a les mêmes. Cependant, tu auras besoin de fils pour assurer ta lignée...et pour cela je ne vois qu'une femme pour te les donner... » persifla-t-elle.

« Je peux en adopter... C'est plus sûr et en plus on peut choisir !»

« Oui, mais ils ne seront jamais aussi beaux que ceux qui naîtrons de notre alliance !» Renchérit-elle du tac au tac avec un grand sourire.

Pendant que les deux jeunes gens discutaient, leurs mères chuchotaient en regardant dans leur direction.

« Et d'ailleurs, je crois bien que nos mères sont déjà sur le coup... » Rajouta Gallia d'un ton enjoué.

« Petite Gallia, tu es aussi redoutable que ton frère !» s'exclama-t-il devant l'intelligence de son interlocutrice.

« Plus redoutable encore. Moi, j'obtiens toujours ce que je veux... » lança-t-elle avec arrogance.

Comprenant le sens de ses paroles qui faisait référence aux amours contrariées de son meilleur ami, Aulus, un peu gêné, prit congés et se dirigea vers un autre groupe d'invités.

La mère de Gallia et celle d'Aulus étaient bien décidées à régler au plus vite cette union. Cette dernière était certaine que le rapprochement entre leur deux puissantes Gens permettrait à son fils de se soustraire aux pièges tendus par son impérial cousin.

Quelques semaines plus tard, elle reçut la jeune prétendante pour un premier entretien. L'esprit vif de la jeune fille la combla d'aise et ses manières toutes aristocratiques complétèrent le tableau. C'était l'épouse parfaite dont elle avait toujours rêvé pour son fils.

« Ce n'est pas une chose facile de devenir la femme d'un homme comme mon fils... » Dit-elle d'une voix pleine de sous-entendus

« Je n'ai pas peur. Je crois que je le connais déjà très bien de part les descriptions de mon frère. Je sais parfaitement à quoi m'attendre. Je dirais plus, j'y suis préparée depuis toujours... » Répondit la jeune fille sur un ton décidé.

Même si elle n'était pas dupe du calcul politique que les Gallius pouvaient retirer eux aussi de ce mariage, elle fit tout dans les semaines qui suivirent pour que son fils lui donne son accord.

Le trône divin (BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant