L'élimination des Gallius fut suivie d'autres arrestations concernant leurs alliés. Néanmoins, la terreur engendrée s'acheva rapidement.
Cependant, Aulus tergiversait toujours quant au sort de son ami d'enfance Micianus. Il refusait jusque là de l'exécuter. Mais, ses nouveaux amis le pressaient de se débarrasser de lui pour des raisons d'ordre public. En effet, des complices de l'ancien préfet du prétoire pourraient envisager de le faire évader et il s'en suivrait de nouveaux troubles.
Au bout de plusieurs mois, Aulus dût se résoudre à contre cœur à régler le cas Micianus. Il souhaita, néanmoins, le revoir une dernière fois avant cette issue fatale. Il se rendit donc dans les geôles du palais et demanda de se retrouver seul avec son vieil ami.
Allant contre les objections de ses gardes du corps et de Magnus, il entra seul dans le cachot où gisait à même le sol l'ancien préfet. Ce dernier avait perdu de sa superbe. Il avait terriblement maigri. Lorsqu'il aperçut l'Empereur, il eut un éclair de terreur dans le regard.
« Alors, c'est maintenant mon tour ? » murmura-t-il résigné.
« Micianus... Comment avons-nous pu en arriver là ? » lança Aulus soudain pris de pitié.
« C'est à moi que tu poses la question ?"
« Tu étais mon meilleur ami... »
"Je suis toujours ton ami, je ne t'ai jamais voulu de mal. J'ai commis des erreurs, oui. J'ai abusé de ta confiance, mais en aucun cas je n'ai eu l'intention de te nuire. »
« Je le sais..."
« Aulus..."
« Micianus..."
"Je t'ai toujours aimé. Comment aurais-je pu en vouloir à ta vie ? »
« Tu es trop dangereux maintenant, je n'ai pas le choix..."
"Tu m'as vu ? Quel danger est-ce que je représente pour toi ? »
"C'est la raison d'état. C'est pour le bien de Rome. » tenta se convaincre le jeune empereur.
« Et pour le bien de Rome, tu vas me faire égorger par tes prétoriens ? »
« C'est que je..."
"Je veux mourir selon mon rang, en noble patricien romain ! Aulus je t'en supplie donne moi une arme ! » souffla-t-il les larmes aux yeux en s'accrochant au souverain.
« Micianus... » Il donna un dernier baiser sur la bouche à son ami d'enfance et lui passa sa dague discrètement.
« Adieu..."
L'empereur quitta la pièce. Les prétoriens s'apprêtaient à y rentrer pour accomplir leur tâche morbide, mais Aulus les retint : « Ce n'est pas la peine... ».
A cet instant, ils entendirent un grand cri provenant du cachot, Micianus s'était éventré avec le poignard fourni par l'empereur. Il gisait maintenant au sol, mort, avec un étrange sourire sur les lèvres.
« Je veux qu'il ait des funérailles dignes de son rang... ».
Magnus lui tendit sa dague ensanglantée. La dague de Marius, la complice d'Hadès.
VOUS LISEZ
Le trône divin (BxB)
Historical FictionLe trône divin décrit l'irresistible ascension d'un jeune et beau patricien romain. Il devra franchir quantité d'obstacles et procéder à bien des renoncements avant d'atteindre presque malgré lui les sommets de l'Empire. Sa forte attirance pour les...