28 - De trahir ou de ne pas trahir

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Du côté de la Germanie supérieure, Vorénus et les autres anciens camarades de combat d'Aulus se trouvaient devant un terrible dilemme : rejoindre les rebelles et trahir Rome ou rester fidèle à un homme qu'ils détestaient tous. Ils savaient bien qu'une telle aventure pourrait se terminer très mal : les survivants seraient crucifiés le long de la voie Appia.

Et puis, il y avait un obstacle énorme à leur entreprise : Aétius. Sa fidélité envers l'empereur était sans faille. De plus, il haïssait totalement Aulus.

C'est un centurion qui proposa la solution qui s'imposait : « Et si on liquidait ce salaud d'Aétius, il nous en a suffisamment fait baver !"

 « Oui, mais qui dirigera ses légions après ? »

 « Le tribun Marcellus, il le déteste... »

« Marcellus ? »

« Oui, je crois qu'il lui aurait volé sa femme ou un truc dans le genre ? »

Songeant aux goûts bien particuliers du général, il se doutait qu'il devait s'agir de quelques affaires bien plus épicées.

« Peut-on lui faire confiance ? »

« Je crois, oui. Il est très discipliné et légitimiste mais, il admire Aulus. Il me l'a dit. »

« Bon, veux-tu qu'on lui parle ensemble ? Après, on organisera le coup pour se débarrasser d'Aétius. »

« Oui, allons-y ! »

Le jeune tribun ne fut pas difficile à convaincre. L'idée de devenir Général comblait ses ambitions les plus folles. Il prépara avec efficacité l'opération contre Aétius. Ce dernier était très inquiet. Depuis qu'il avait appris la trahison d'Aulus, il se doutait bien qu'il se préparait quelque chose au sein de ses légions. Il s'en entretint avec Crassus qui n'était pas plus rassuré.

« Il faut arrêter les amis de Marius de façon préventive... Je te rédige des ordres en ce sens. »

Crassus n'eut pas le temps de faire appliquer ces ordres, il trouva la mort dans un traquenard au détour d'une allée du camp.

Aétius quant à lui fut cerné par des hommes de Marcellus. Ce dernier ne lui laissa qu'une courte épée pour en finir. Le général, après avoir tenté de s'enfuir, fut repris et sauvagement passé par les armes. Son successeur désigné par la troupe, prit immédiatement les rennes du camp et de toutes les légions de Germanie supérieure.

Vorénus et les autres centurions proches d'Aulus, firent acclamer le jeune rebelle dans tous les camps de la province.

La nouvelle parvint rapidement jusqu'à Rome et cela fit l'effet d'un nouveau coup sur la tête de l'Empereur en place. D'autant qu'elle s'accompagnait de plusieurs rebellions dans tous l'Empire, œuvre des amis d'Aulus. Il en était ainsi des troupes de Démétrius en Espagne.

Il n'avait pas vu que la machine qu'il avait lui-même mise en route s'était brusquement emballée et qu'il ne pouvait plus l'arrêter. C'était maintenant un combat à mort qu'il mènerait contre son jeune cousin et ses puissants alliés.

Le ralliement de Marcellus et des légions de Germanie supérieure conforta le jeune prétendant au trône et ses mentors. Pendant ce temps, Micianus utilisait les importantes sommes d'argent récoltées pour financer le recrutement et l'entretien de nouvelles troupes auxiliaires. Sur l'ordre de son oncle et accompagné de l'homme de Batiatus, il rejoignit discrètement Rome dans l'optique de retourner le préfet du prétoire, un homme avide de richesses avec qui il avait partagé bien plus qu'un repas par le passé.

Le trône divin (BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant