Je m'assis sur l'une des chaises disposées sur la terrasse et allumai la cigarette que j'avais glissée entre mes lèvres. La nicotine m'attaqua les poumons et la gorge immédiatement, et la pensée selon laquelle il faudrait vraiment que j'arrête de fumer me traversa l'esprit, mais pour l'instant, j'appréciais encore les effets nocifs que ce poison pouvait avoir sur moi.
Fort heureusement, le soleil ne tapait pas très fort, car une bonne partie de la terrasse était orientée à l'ombre, mais il faisait tout de même très chaud, ce qui était tout à fait normal pour une après-midi de fin Août.
J'entendais les oiseaux gazouiller, quelques personnes rire et discuter sur la terrasse d'en dessous, et de temps en temps, la circulation des bus et des voitures qui n'était pas très importante dans le coin. J'essayai d'apprécier au mieux chaque sensation, chaque son, chaque bruit et chaque odeur, de profiter simplement de l'instant présent, mais mon esprit ne put s'empêcher d'aller divaguer vers le refus de William et la fermeté de sa position.
Non, c'est non chez lui, et une fois qu'il a une idée en tête, il est du genre à être borné.
Malgré tout, j'espérais que la nuit ou les quelques jours qu'il irait passer chez sa mère le pousseraient peut-être à réfléchir, peut-être même qu'il en discuterait avec elle – j'en étais même convaincue, d'ailleurs – et qu'elle pencherait en ma faveur en lui disant de profiter de sa jeunesse et de tenter enfin un voyage qui sorte du cadre de l'Europe ou même du milieu scolaire. La mère de Will était comme ça, elle avait une philosophie de vie très axée sur le carpe diem, peut-être même un peu trop. Cela devait être pour ça qu'elle avait été sceptique à l'annonce de notre mariage, elle pensait sans doute que son fils avait encore le temps de profiter et de s'amuser avant de s'engager jusqu'à la fin de ses jours auprès de la même femme...
Ma cigarette terminée, je l'écrasai dans le cendrier et rentrai dans le salon. J'attrapai les billets se trouvant sur la table basse et allai dans la cuisine pour les jeter à la poubelle, de façon bien ostentatoire. Peut-être William les verrait-il et peut-être réfléchirait-il à sa décision, mais en tout cas, je voulais qu'il pense que l'idée m'était sortie de la tête, que je m'étais résignée, et que je me pliais à son choix.
Je me lavai ensuite les mains et attrapai un chewing-gum que je mâchai pendant quelques minutes afin de me débarrasser un peu de l'odeur de tabac. Je le jetai lorsqu'il n'eut presque plus de goût, et me dirigeai alors dans le couloir qui menait à la salle de bain.
De là, je pus entendre l'eau couler et William qui chantonnait quelques fausses notes sous la douche. Je souris doucement et m'approchai davantage de la pièce : il avait laissé la porte entrouverte, comme une invitation à venir le rejoindre.
Alors, très discrètement, je poussai cette porte, entrai dans la salle d'eau, me déshabillai entièrement et me joignis à lui dans la baignoire.Après notre douche commune qui, bien entendu, avait dérapé sur autre chose de bien plus plaisant, je m'étais séché les cheveux et le corps en vitesse avant de me rhabiller avec les mêmes vêtements que Léa m'avait gentiment prêtés ce matin : un débardeur blanc en coton, et un pantalon fluide taille haute en toile kaki, rehaussé d'une ceinture avec une boucle dorée. Une tenue très élégante qui ne s'éloignait pas de mon style habituel, et qui correspondait bien au look et à l'attitude de Léa : toujours classe et bien apprêtée.
William, lui, avait revêtu un jean sombre déchiré, une chemise à manche courte à carreaux rouges et noirs qu'il avait accompagnée de son fameux sautoir et, en guise de chaussures, des bottines en cuir.
Je l'avais contemplé s'habiller amoureusement, avant de me moquer un peu de lui :
- Tu ne risques pas d'avoir froid comme ça ?
- J'ai moins chaud avec des bottes et un jean qu'en tong et en short figure-toi. Et puis, t'as la classe ou tu ne l'as pas.
Effectivement, il était relativement compliqué d'être élégant lorsqu'on portait un short et des tongs, à moins peut-être d'être sur une plage, ce qui n'était pas le cas.
- Et puis, il fait frais le soir et je vais plus au nord, je te rappelle., ajouta-t-il pour conclure.
J'approuvai sans rien dire, et lui demandai à quelle heure était son train.
- Dix-huit heures., me répondit-il avant d'ajouter : tu me déposes à la gare ?
J'acquiesçai et consultai l'horloge du lecteur de DVD : elle indiquait dix-sept heures sept.
- On ferait bien de se dépêcher alors...
Je savais que pour aller de chez lui jusqu'à la gare, il fallait bien environ une demi-heure, en admettant que la circulation soit fluide et qu'on ne tombe pas sur tous les feux rouges, mais William n'était pas du genre à stresser de rater un train. Comme il disait toujours « au pire, je prendrai le prochain. »
Il s'attela donc à faire son sac sans trop se presser : il embarqua son ordinateur, son casque et son téléphone portable ainsi que quelques vêtements de rechange. Pendant ce temps, j'enfilai mes chaussures et attrapai mon sac à main. Moins de cinq minutes plus tard, nous étions prêts.
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Dommages collatéraux {réécriture à venir}
Детектив / ТриллерCassidy allait se marier, elle vivait un bonheur que rien au monde n'aurait pu venir entacher. Du moins, c'est ce qu'elle croyait. « Peut-on sombrer dans la folie simplement par amour ? » [Le système des "règles" à chaque chapitre est ins...