« I've got trouble on my mind. I see the cracks in the open sky. I feel lightning illuminate the pain Inside, I don't know what I will find deep inside. I feel the weight of the world, weighing on my mind. I can't carry the Earth, I'm not strong enough. I've got trouble on my mind, I've got trouble on my... With every joy that you display, a little piece of me just fades away. All around me fallen angels hit the ground, I can't catch them as they're raining down. I feel the weight of the world, weighing on my mind. I can't carry the Earth, I'm not strong enough. I've got trouble on my mind. I've got trouble on my mind. Don't let me down, don't let me go, don't let me down, don't let me go, don't let me bear this weight alone. » Hurts.
J'aurais aimé que Maël et moi ayons un endroit privé, rien qu'à nous, sans présence policière aucune pour pouvoir nous exprimer et parler librement de sujets comme ceux-ci. Avec en prime un café, et pourquoi pas quelques petits gâteaux à grignoter avec.
Malheureusement, ce n'était pas le cas, et nous devions faire preuve d'une discrétion hors pair afin de pouvoir continuer notre discussion sans éveiller le moindre soupçon.
- Mais qu'est-ce que tu as fait... ?, s'était exclamé Maël quelques secondes plus tôt.
Je baissai les yeux avant de le regarder à nouveau. J'eus à peine le temps d'ouvrir la bouche qu'il demanda :
- Est-ce que tu l'as...
- Oui., répondis-je dans un souffle.
- Mais enfin...
- C'était un accident !, coupai-je, toujours en chuchotant. J'ai eu un accès de rage, elle n'arrêtait pas de... De se vanter d'avoir réussi à me voler William, enfin tu sais, toutes ces choses-là quoi ; elle méritait ce qu'il lui est arrivé.
Maël marqua une pause. Aucune expression ne put se lire sur son visage. Je ne savais pas s'il était déçu, triste, ou étonné par mon comportement. C'était un trait de caractère qui lui était propre : il ne laissait jamais entrevoir ce qu'il ressentait vraiment au fond de lui.
- Comment tu t'es débarrassé du corps ?, chuchota-t-il.
Je frissonnai. La différence de température entre l'intérieur de la sale et l'extérieur était vraiment importante, et je regrettai alors de ne pas avoir pris une veste avec moi. Tout en restant penchée vers mon cousin, je croisai mes bras entre eux pour apporter un semblant de chaleur à mon corps, et répondit :
- Une baignoire et du White Spirit. Le corps a entièrement disparu.
Maël eut un mouvement de recul. Peut-être arrivait-il a dissimuler ses émotions et ses pensées sur son visage, mais son corps, parfois, parlait pour lui.
- Donc tu veux dire que les flics n'ont pas de corps ?, demanda-t-il.
Je hochai la tête.
- Comment se fait-il qu'ils te soupçonnent de meurtre, alors ?
Je lui expliquai brièvement les choses : la disparition présumée de Daisy signalée par le propriétaire de son taudis, mon image retrouvée sur une caméra de surveillance, la quantité de sang importante qui avait été découverte sur son parquet, et le fait qu'ils sachent que Daisy et William avaient eu une aventure. Cette dernière information constituait un mobile solide, je ne pouvais pas le nier, mais en ce qui concernait le reste...
- Cassidy., commença mon cousin. Tu sais que les gars auraient pu faire quelque chose pour toi...
- Mais tu crois que j'ai réfléchi, Maël ?, m'emportai-je légèrement. Tu crois que j'ai prémédité le meurtre de cette pouffiasse, que j'y ai réfléchi pendant des jours et des jours et que j'avais tout bien organisé ? Non, c'est arrivé comme ça ! Si j'avais su... Si j'avais voulu la tuer depuis longtemps, évidemment que j'aurais fait appel à Dave et à toute la bande.
En vérité, j'avais eu envie de tuer Daisy depuis bien longtemps, avant même qu'elle ne s'engage dans une relation avec William.
Dès qu'il l'avait rencontrée, et que j'avais senti, par la suite, qu'ils devenaient de plus en plus proches, mes envies de meurtres s'étaient déclenchées. Je ne supportais pas de la voir ou d'entendre parler d'elle, je comprenais clairement ses intentions, il suffisait d'observer les petits messages qu'elle laissait à Will sur son mur Facebook, par exemple, mais lui ne cessait de me répéter de ne pas m'en faire, que c'était simplement une amie, qu'il ne se passerait jamais rien entre eux, et je l'avais cru.
J'aurais dû m'occuper du cas de Daisy dès le départ.
- C'est tout ce qu'ils ont comme preuve contre toi ?, questionna Maël, me sortant de mes pensées.
- Oui, c'est tout. Pas d'ADN, pas d'empreintes...
Il sembla soulagé un instant :
- Ça devrait se tasser alors. Mais si jamais... Est-ce que tu as pensé à fuir ? Dans un autre pays, je veux dire...
J'acquiesçai et répondis :
- Oui, j'avais pensé m'exiler au Canada par exemple, mais les flics m'ont interpellée avant que... Et là, je suis placée sous surveillance policière.
- Pardon ?!
Maël avait haussé la voix sans le vouloir, si bien que l'un des gardiens et l'autre visiteuse présente dans la salle tournèrent la tête dans notre direction. Un sourire bienveillant s'afficha sur mon visage, le temps que leur attention soit reportée sur autre chose. Une seconde et demi plus tard, Maël poursuivit :
- Bien, cette solution est donc inapplicable.
- Je sais., soupirai-je.
Pendant un bref moment, il eut l'air de réfléchir, mais c'était à peine perceptible dans son visage et dans ses yeux. Moi seule pouvais tenter d'y déceler ses sentiments tant j'y avais été habituée depuis mon plus jeune âge. C'était d'ailleurs une faculté dont je m'amusais : pouvoir comprendre et déceler ce que tout le monde semblait avoir du mal à discerner.
- Et, tu as déjà pensé à...
Il marqua une pause. Je l'encourageai à continuer d'un geste du menton.
- À tout avouer ?, conclut-il.
- Tu veux rire ?, me braquai-je. Tu voudrais que je leur dise que j'ai tué cette conne ?
- C'était un meurtre sans préméditation, tu pourras peut-être t'en sortir avec une peine plus clémente. Parce que là, Cassidy, tu risques la prison à perpétuité...
Une sonnerie bruyante et désagréable retentit, indiquant que le temps des visites était terminé. Un gardien s'approcha de Maël et posa une main sur son épaule en lui disant qu'il était temps d'y aller. Je me levai de ma chaise, fis un sourire forcé à mon cousin, et lui promis de revenir le voir bientôt avant d'attraper mon fedora et de sortir de la salle.
Une fois de retour à l'accueil, la policière responsable des entrées me fit signer un papier, je fus fouillée une dernière fois, et on me rendit mon sac à main. J'y cherchai immédiatement les clefs de ma voiture et sortis enfin de cet endroit maudit.
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Dommages collatéraux {réécriture à venir}
Детектив / ТриллерCassidy allait se marier, elle vivait un bonheur que rien au monde n'aurait pu venir entacher. Du moins, c'est ce qu'elle croyait. « Peut-on sombrer dans la folie simplement par amour ? » [Le système des "règles" à chaque chapitre est ins...