Léa et moi avions passé le reste de la matinée ensemble avant de manger une délicieuse salade composée, devant la télé, au moment de midi. J'avais réussi à calmer plus ou moins mon esprit, me concentrant, comme me l'avait suggéré Léa, uniquement sur le moment présent, et j'étais aussi ravie de savoir que j'allais voir mon cousin dans quelques heures, bien que cela soit dans un environnement qui était très peu accueillant.
Après avoir fini nos assiettes, nous avions débarrassé, fait la vaisselle et pris un thé et un café en discutant de choses et d'autres, comme nous le faisions si souvent. Léa et moi avions toujours quelque chose d'intéressant à nous raconter, même si cela pouvait paraître anodin aux yeux des autres. Elle me parlait de son boulot et du nouveau stagiaire super sexy mais un petit peu jeune, et je me moquais d'elle en lui répondant que de toute façon, elle avait toujours eu une préférence pour les petits jeunes et qu'elle finirait sans doute cougar.
Une fois mon café avalé, j'avais rassemblé mes affaires et avait dit au revoir à Léa avant de lui faire la bise.
- Je termine à vingt-deux heures, si jamais t'as envie de délaisser un petit peu ton William pour passer une autre soirée avec moi, t'es la bienvenue., m'avait-elle dit en rigolant.
J'avais souri avec elle et elle m'avait aidé à descendre mes sacs jusque ma voiture.
Le soleil tapait fort et la chaleur était étouffante. J'enfonçai mon fedora sur ma tête pour tenter de me protéger au maximum du soleil et, après avoir balancé mon sac à main sur le siège passager, j'enfilai ma paire de lunettes de soleil pour soulager mes yeux de l'excès de luminosité.
- Tu passeras le bonjour à Maël., me demanda Léa. Enfin... En admettant qu'il se souvienne de moi.
Elle fit un petit rictus, et je lui répondis que je n'y manquerai pas, tout en sachant au fond de moi que j'allais oublier une fois devant Maël, comme c'était le cas presque toutes les fois où une personne disait à une autre « tu passeras le bonjour à Machin Truc. » On ne le faisait jamais en fin de compte, et ces formules de politesse se perdaient dans la nature à chaque fois.
Je fis une dernière bise à ma meilleure amie en lui souhaitant bon courage pour le travail, elle me répondit d'être prudente sur la route, et j'entrai dans ma voiture.
Le siège me brula presque le dos tant il était chaud, et l'intérieur de mon véhicule ressemblait à un sauna. Je mis immédiatement le contact dans le but d'ouvrir les fenêtres et d'allumer la climatisation, mais la chaleur du dehors s'engouffra encore plus dans l'habitacle, et la clim soufflait de l'air tiède, le temps qu'elle se mette en marche et qu'elle refroidisse.
J'ôtai mon chapeau pour qu'il ne me gêne pas dans ma conduite, bouclai ma ceinture et démarrai en pestant contre la saison et contre cette chaleur atroce dont j'avais horreur. Je fis un dernier geste de la main à Léa et partis.
Pas besoin d'indiquer une quelconque adresse à entrer dans mon GPS, je connaissais la route par cœur pour l'avoir faite presque tous les mois en cinq ans, ce qui revenait à une bonne soixantaine de fois en tout.
Pendant que je roulais, une brise légère s'engouffra par les fenêtres et vint rafraîchir un peu la voiture, ce qui m'arracha un soupir de soulagement. Avant de prendre la bretelle d'accès à l'autoroute, je jetai un bref regard dans mon rétroviseur intérieur. C'est là que j'aperçus, derrière moi, me collant presque littéralement, une voiture de police, tous gyrophares éteints.
Mince, les boulets qui me surveillent, je les avais presque oubliés ceux-là....
Je posai le pied au plancher et accélérai violemment pour m'insérer sur l'autoroute, profitant de l'excellent moteur de ma voiture, qui avait été révisée et réparée quelques mois plus tôt. En quelques secondes, j'atteins les 130km/h et je vins me replacer sur la file de droite après avoir dépassé un camion en espérant avoir semé les flics.
Malheureusement, un nouveau coup d'œil dans mon rétroviseur m'indiqua qu'ils m'avaient très vite rattrapée et qu'ils étaient de nouveau à mes trousses, tout en respectant, comme il était préconisé par la sécurité routière, une certaine distance pour nous séparer.
N'ayant pas pris la peine de choisir un CD à écouter avant de partir, j'augmentai le son de la radio en laissant s'infiltrer dans mes oreilles une musique que je ne connaissais pas, mais qui était, ma foi, fort agréable à entendre.
D'habitude, lorsque j'étais sur cette route, je poussai le son à fond et j'avais tendance à faire des petits excès de vitesse, notamment dans les zones où les radars et les contrôles étaient peu fréquents, mais là, alors que j'étais pour ainsi dire poursuivie par des agents de police, je choisis de ralentir la cadence et de me comporter de manière très calme, presque un peu trop même.
Je ralentis mon rythme de croisière pour atteindre les 110 puis les 100 km/h, si bien que la plupart des automobilistes se trouvant derrière moi s'indignèrent en me doublant. Un petit sourire mesquin s'afficha sur mon visage : je voulais faire en sorte d'énerver les policiers et de les amener à me doubler. Malheureusement, ceux-ci réussirent à garder un sang-froid exemplaire et, à part me coller un petit peu plus au train, ils ne firent rien d'autre.
Vexée, j'accélérai à nouveau, plus doucement cette fois, pour atteindre une fois de plus les 130.
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Dommages collatéraux {réécriture à venir}
Tajemnica / ThrillerCassidy allait se marier, elle vivait un bonheur que rien au monde n'aurait pu venir entacher. Du moins, c'est ce qu'elle croyait. « Peut-on sombrer dans la folie simplement par amour ? » [Le système des "règles" à chaque chapitre est ins...