Survive : Tome 2

02 : Last night

16 mois plus tard...
Il faisait nuit, et le feu allait bientôt s'éteindre. Nora et moi étions assises sur un tronc d'arbre, regardant les étincelles des flammes. Je ne sais pas exactement quelle saison nous sommes, mais il pleuvait souvent en ce moment. Je m'étais séparé du sweat d'Arthur et portait un t-shirt blanc banal, et ma chemise à carreaux habituelle. Nora avait abandonné aussi sa veste rose, pour un pull orange et un jean. Cette année passée n'a pas été la meilleure de toutes, honnêtement. Nous étions toutes les deux en deuil. Et la nuit, j'entendais encore Nora crier son nom et suppliant Dieu de le faire revenir. Et de ce fait, la communication entre nous se fût rare. On se parlait pour savoir qui faisait quoi aujourd'hui. Pour faire l'inventaire des vivres. Ou pour chasser. Mais c'était tout.
- Nora, parle-moi, finis-je par lui dire afin de rompre ce silence insupportable. Elle soupira, puis se leva.
- Ça ne marchera jamais, répondit-elle. Regarde ça... C'est pathétique, dit-elle en bougeant les brindilles du feu qui s'éteignait plus rapidement que prévu. Le bois est trop humide pour brûler.
- Qu'est ce qu'on peut faire d'autre ? Demandai-je, en lui demandant de parler, je ne voulais pas dire parler du feu. Je voulais dire parler entre filles, disons. Ma mère me manquait tellement.
- Trouver quelque chose qui brûle peut être. Je ne sais pas, ce ne sera pas facile dans l'obscurité et la pluie. Tu devrais faire ça, pas moi. Entretenir un feu pour cuisiner et rester au chaud... C'est quelque chose dont tu dois être capable de faire, Hayley. Sinon...
Sinon quoi ? J'allai mourir ? Et bien, ces derniers temps ça me tenterait bien. Deux personnes auxquelles je tenais ont été tuées par ma faute. Dont une de mes propres mains. Matt et Nate ont été tués en me sauvant, également. Je fais du mal à tous ceux que j'aime. Et cela me hante, nuit et jour. Un frisson me parcourut le corps. Un vent glacial soufflait dans la forêt.
- Je meurs de froid, dis-je en grelotant.
- Tu trouves qu'il fait froid ? Attends qu'on arrive à Bloomington, et tu me reparleras du froid, répondit-elle, sèchement. Si nous y arrivons. On a encore quelques mois difficiles devant nous. Cette pluie se change en neige fondue, puis en glace, puis en neige. Ce ne sera pas facile, dit-elle en contemplant le ciel.
- Ce sera mieux là-bas, hein ?
- Plus sûr, peut être. C'est ce qu'on dit. Mais je n'en sais rien.
- Ça doit l'être. Je sais que ce sera le cas, dis-je confiante.
- On verra. Nous avons juste à continuer vers l'ouest, puis vers le nord.
- Shawn me manque, dis-je après un instant.
- Oui, je sais. Je vais aller chercher plus de bois, dit-elle en se levant. Continue d'entretenir le feu.
Je l'a regarda s'éloigner dans la forêt. Puis je vis le lapin en train de rôtir avec difficulté au dessus du feu. Je me dirigea vers mon sac, et en sortit la photo de Shawn, ainsi que le dessin que j'avais fait de Nate et sa famille, puis mon briquet sur lequel j'avais collé un des autocollants de Matt. Je cacha mon sac-à-dos dans le tronc d'arbre, et me dirigea vers le feu.
Je brûla des branches et des bûches afin de raviver les flammes. C'était mieux, la fumée commençaient à envahir la forêt. Quand soudain, j'entendis des voix d'hommes, tout près d'ici. Je me rapprocha discrètement du son de leur voix au cas où Nora aurait eu un problème. Il pleuvait de plus en plus fort, et marcher dans l'obscurité entraînait une mauvaise discrétion. En effet, je marchai souvent sur des branches fragiles que je cassai sous mon poids.
- Ne te fous pas de moi ! Hurla une voix masculine.
- À qui tu crois avoir à faire, hein ? Dit une autre.
- Dis-nous la vérité et personne ne sera blessé !
- Tu te fou de ma gueule ? Où est le reste de ton groupe ?
- Je... Je suis toute seule, dit Nora, prise au piège.
- C'est des conneries !
- Elle ment !
Ils commencèrent à la menacer et à la pousser, alors je décida de les distraire. Je jeta une pierre dans le visage d'un d'eux.
- NORA, COURS ! Criai-je. Elle avait réussit à s'échapper, mais je l'entendis crier ainsi qu'un coup de feu surgir. Je couru à mon tour, pourchasser par l'un d'entre eux.
- Amène tes jolies fesses par ici ! TOUT DE SUITE ! Criait l'homme. Je me cacha derrière un arbre, tandis qu'il se rapprochait de plus en plus de moi. Il pleuvait des cordes et un orage se préparait.
- SALOPE ! Hurlait-il, il ne m'avait pas vu. Mais il continuait à me chercher dans les environs. Il se rapprochait de moi, alors je couru jusqu'au tronc d'arbre où mon sac se trouvait. Mais il m'avait vue. Il me courra après, je changea de direction et tomba nez à nez avec un rôdeur. Je l'esquiva, mais tomba à terre. Je rampa quand l'homme arriva, il tua le rôdeur d'un coup de couteau, pendant ce temps j'arracha une branche d'arbre et lui enfonça dans le cœur. Puis je lui échappa et arriva au bord d'un ravin. De l'eau y coulait, mais il faisait tellement froid, que j'oubliais l'idée de plonger. Il me rattrapa et essaya de me porter, je me défendait tant bien que mal.
- LAISSE-MOI TRANQUILLE ! Hurlais-je.
- Alors arrête de courir ! Répondit-il. Arrête de te débattre ! Il avait ses deux bras sur mon cou pour ne pas que je m'enfuis et me serra contre lui. Je lui mordus la main, mais il continua à serrer, alors je mordus encore plus fort et lui arracha son pouce de la main d'un coup de mâchoire. Du sang jaillissait et il me lâchait. Je me réfugia dans un tronc creux, mais cela ne l'arrêta toujours pas. Il m'attrapa par le pied, je lui jeta des coups de mon autre pieds dans la main, mais il prit alors mes deux pieds et me tira jusqu'au sol humide et terreux. Je m'accrocha alors à un arbre mais il tira de plus belle, puis se jeta sur moi.
- Arrête de te débattre putain ! Et arrête avec tes coups de pieds ! Dit-il tandis que je continuais en essayant de viser le point faible de tout homme, en vain. Un rôdeur s'approcha de nous et attrapa l'homme. Il me lâcha et j'en profita pour m'échapper mais un rôdeur m'attrapa par le bras. Je tira de toutes mes forces et son bras se détacha de son corps, je m'échappa. Le rôdeur se jeta alors sur l'homme. Je pouvais être sûr de m'en être débarrasser cette fois-ci. Mais quand est-il des rôdeurs ? J'en croisa encore sur ma route, je les esquiva et couru. Car c'est ce que Shawn me disait. Que j'étais plus rapide qu'eux, et que c'était leur point faible. Mais je finis par tomber au sol. Une dizaine de rôdeurs allaient droit devant moi. Je reculais, et me relevait. Mais j'arrivais au ravin. Et cette fois-ci je n'avais plus le choix. Je sauta.
L'eau était glacée, et le courant était incroyablement rapide. J'essaya de remonter à la surface, mais à chaque fois que je le faisais, le courant m'emportait de plus belle dans les profondeurs, bien que cette rivière n'était pas si profonde que ça. Le courant me prit et je devenais congelé. Mes yeux se fermèrent et c'est le trou noir.