03 : The dog

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Quand je me réveilla, je toussa et recracha de l'eau. Mon corps était sur le bord de l'eau et mes jambes trempèrent encore dans la rivière. J'avais horriblement mal aux poumons. Il faisait jour, il semblait être le matin. De la brume recouvrait le ciel blanc. Le paysage était magnifique. La rivière puis les sapins et la forêt derrière. Des fleurs et des quenelles reposaient au bord de l'eau.
J'étais frigorifiée, mais je devais être là depuis un moment car mes habits avaient presque séchés.
- Il a quelqu'un ?! Ma voix raisonnait dans l'immensité de la forêt. Mais il semblait que je sois seule. À gauche, un canoë semble s'être échouée ici. Un logo de panda était inscrit dessus avec pour slogan "Kid camp, Junior's fun" un peu plus loin, sur un rocher dans la rivière s'en trouvait un autre. Ces personnes ne devaient pas être très loin. Je m'aventura dans la forêt en frottant mes mains sur mes bras, gelés.
Un escalier en bois menait à la suite de la forêt, surélevé dans la montagne. Étant cassé, je sauta alors pour l'attraper du bout des doigts et monter. Une fois arrivée en haut, je vis un panneau jaune fluo planté dans la tête d'un rôdeur. Des bruits surgirent des feuillages, quelqu'un était là.
- Nora, tu es là ? Demandai-je. Aucune réponse.
Je pénétra dans le sentier. J'entendis des oiseaux chanter, le bruit du vent dans les arbres, et toutes sortes de bruit provenant d'animaux de la forêt. C'était assez reposant si on oubliait le fait que c'est l'apocalypse. Un panneau d'avertissement se tient en face de moi. Un semblable à celui que j'ai vue à l'entrée du sentier. C'était inscrit "Attention, animaux dangereux et/ou en voie d'extinction" avec des images de loups, de serpents, de cerfs...
Je devais alors faire attention en plus des hommes et des rôdeurs, des animaux. Je continua ma route avec prudence. Un tronc d'arbre bloquait le passage, je grimpa dessus et passa de l'autre côté.
Des bruits étranges venaient d'à proximité. Comme si quelqu'un courait non loin de moi, ou alors ce n'était qu'un animal. Bizarrement je me sentais observer. Un vent glacial souffla et me rappela à quel point j'avais froid. J'avais retiré ma chemise et l'avait passer autour de la taille. Mais en t-shirt, il faisait encore plus froid. Soudain, le sentier s'arrêta. J'étais alors au beau milieu de la forêt, aucun chemin ne me guidait. J'étais perdue et j'ignorais complètement où j'allais. Puis un bruit surgit. Je continua alors sur le chemin qui m'amena à lui, des oiseaux surgirent soudainement d'un buisson, ce qui m'a fait sursauter. Puis, je vis un chien derrière un buisson. C'était donc lui qui faisait ce vacarme. Il était grand, et ressemblait à un berger allemand, mais à poils ras. Il avait un collier, il devait alors appartenir à quelqu'un. Quand il m'a vue, il s'est mit a grogner.
- C'est bon, tu vas bien... Lui dis-je d'une voix douce afin de le rassurer. Il arrêta de grogner et se mit à aboyer. Il fallait qu'il se taise sinon les rôdeurs allaient se ramener. Où sont tes maîtres ? Ils sont dans le coin ? Dis-je comme si il allait me répondre. J'espère qu'ils sont gentils... Il se tut et me regarda d'un air bête. Puis s'en alla en reniflant le sol. Qu'est ce que tu fais ? Il s'arrêta et me regarda comme pour me dire "suis-moi" je le rejoignit et il se mit à courir dans la forêt. Je couru alors après, et il me guida en aboyant, tellement il allait vite.
Il s'arrêta alors devant un campement.
- Il y a quelqu'un ? Demandai-je, mais toujours aucune réponse. Le campement semble délaissé. Tout était en très mauvais état. J'avais énormément faim, mon ventre ne cessait de gargouiller.
Le chien reniflait un peu partout, lui aussi devait avoir faim. Une Volkswagen Combi bleue, toute rouillée, était grande ouverte. J'entra à l'intérieur pour vérifier s'il ne restait pas quelque chose.
Il y avait un carton, a l'intérieur seulement des affaires personnelles. Une photo d'un père, une mère et leur fille ensemble avec le chien. Ça devait être sa famille. Mais où sont-ils désormais ? Le chien me rejoignis dans le van et semblait comprendre, sentir la nostalgie envahir ces photos. Une deuxième boite remplit de jouets d'enfant reposait à l'intérieur. Aucun carton ne comportait quelque chose de comestible. Je sortis du van, et explora le camp. Il y avait une tente abandonnée, toute déchirée. Rien à l'intérieur. Une deuxième tente n'était pas très loin, complètement saccagée. Les pillards avaient dû déjà être passés. Des vingtaines de boîtes de conserves vides. Je continuai à chercher, mais cela me semblait désespéré. Un barbecue régnait au milieu de camp, il était troué et cassé. Soudain, le chien aboya. Il regardait quelque chose dans la forêt. Je le rejoignis, il aboyait après un rôdeur. Il était assis contre un arbre, attaché. Sa morsure était très visible sur le bras. Un couteau y était enfoncé, il avait dû essayer de le couper... Comme Shawn. Ça n'avait pas marché apparement. Le rôdeur bougeait doucement, mais tendait son bras, il m'étais donc impossible d'attraper le couteau. Je pris une grosse branche solide, et lui cogna à plusieurs reprises sur la tête. Au bout du septième coup, son crâne se fissura et des morceaux de cervelles dépassèrent. Il ne bougea plus, et le chien arrêta d'aboyer. Je fouilla les poches du rôdeur, vides. Je pris le petit canif et l'essuya sur mon pantalon noir. Enfin quelque chose d'utile. Mais honnêtement, je doute qu'on tienne une nuit de plus sans manger. Mais il ne restait plus rien. Une dernière chose restait que je n'avais pas vérifié : le baril qui servait de poubelle. Des centaines de mouches rôdaient autour de celle-ci, mais il fallait bien que je m'y colle. Je remonta les manches et fouilla à l'intérieur. Miracle : une boite de conserve pleine ! L'écriture sur le papier d'emballage était illisible, j'ignorai complètement ce que cette boite pouvait contenir. Je sortis le couteau et ouvrit la boite. Cela ressemblait à du cassoulet. J'étais plutôt rassurée, moi qui pensait tomber sur quelque chose de périmé et de dégoûtant.
Je commença à manger avec mes doigts, quand le chien me regarda en pleurnichant. Il devait avoir faim, lui aussi. Je lui tendis une portion dans ma main, il se jeta dessus, et fit tomber la boite de conserve par terre afin de l'avaler d'une gorgée. Je lui arracha la boite de la truffe, quand il se jeta sur moi et m'attrapa le bras avec ses crocs. Mon bras saigna si fort, que le sang se répandait sur ma chemise et sur le sol. Je donna de grands coups de poings dans la gueule du chien, il recula mais sembla toujours aussi agressif. Il rechargea en ma direction, je lui lança un coup de pied qui le fit disparaître. Je repris doucement mon souffle. Je me leva, lentement, et entendit le chien gémir derrière un arbre. Je me rapprocha et le vit, allongé. Les pieux de la tente transperçaient son corps en sang. Il cessait de gigoter afin de se retirer de ce pétrin, j'ai bien peur qu'il ne soit trop tard. Les animaux domestiques ne devraient pas vivre dans un tel monde, où tout est dévasté. Ils perdent leurs repères. Il fallait que j'abrège ses souffrances.
- Je suis désolée, lui soufflai-je avant de lui enfoncer le canif dans la gorge.
Mon bras me lançait. En y regardant de plus près, un grand creux de la forme de la mâchoire d'un canin parcourait mon bras : de mon poignet à mon coude, plus précisément. C'était d'un rouge vif, on croirait y voir la chair à travers la plaie. Je ne pouvais à peine toucher mon bras, tellement la douleur me lançait.
Blessée et affamée, il fallait que je sorte d'ici. Je rôdai dans la forêt à une vitesse exceptionnellement lente. Mon sang ne cessait de couler, et je m'affaiblissais de plus en plus. Je devais sortir de cette infernale forêt et trouver de l'aide.

Survive : Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant