39 : Almost saved

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Quand Nate et moi rejoignions le groupe au feu de camp, ils riaient.
- Salut, Hay, dit Pheobe.
- C'est bon d'entendre les gens rire.
- Oui, c'est vrai, ajoute Nate.
- On finit par passer tellement de temps à essayer de survivre, qu'on oublie d'apprécier de vivre, dit Liam.
- Ouais. On a besoin de prendre plus de temps pour ça...
- L'alcool aide. On se mit à rire.
- Bon sang, oui ça aide !
Je me retourna et vis Dimitri attaché au poteau central de la cabane. Je l'avais presque oublié.
- Donnez-moi cette bouteille. Quelqu'un d'autre pourrait bien en avoir besoin, dit Jon.
- On dirait que c'est une perte de bon Whisky, ajoute Nate.
- Il a perdu sa sœur aujourd'hui... dit Pheobe.
- Et alors ? J'ai perdu mon frère moi aussi, puis ma mère, et mon meilleur pote, puis Rose...
- Nate, s'il te plaît... dis-je en le suppliant du regard. Jon partit rejoindre Dimitri, la bouteille à la main.
- Je ne pense pas que ce garçon soit une mauvaise personne, dit Pheobe. Je crois simplement que les gens biens font parfois de mauvaises choses... et ils le font de plus en plus de nos jours, le monde étant ce qu'il est... donc... je pense qu'il vaut mieux simplement-
- LAISSE-MOI TRANQUILLE ! Cria soudainement Dimitri.
- C'est peut-être mieux que nous prenions un peu de repos. Qui sait combien de temps nous devrons marcher demain.
- Ouais, c'est une bonne idée.
- J'assure le premier tour de garde, dit Nate en s'en allant avec le bébé.
- Merci, Nate. Vraiment, dit Pheobe.

Le lendemain matin, nous nous réveillons tout joyeux, enfin une bonne nuit de sommeil de faite. Cela faisait longtemps que j'avais dormi sans faire de cauchemar, et cela faisait du bien. Mais très tôt, nous reprenons la route. Il y avait tellement de brouillard, qu'on ne savait pas vraiment où on allait. La grandeur des périphériques nous guidait un peu, et Dimitri à la tête du groupe aussi.
- T'es sûr que ça va ? Demanda Jon à Liam, qui boitait toujours autant.
- Ouais, ouais, ça va. Si ça commence à merder, je te fais signe, lui répond-t-il.
- Ok, on fait ça, dit-il en recouvrant Heath Jr d'une couverture chaude. Il le prit dans ses bras, et reprit la route.
- C'est encore loin ? Râlait Nate, toujours en pointant son flingue dans le dos de Dimitri.
- Nous sommes proches. Très proches, répond-t-il.
- Tu dis la même chose à chaque fois que je te demande.
- S'il vous plait. Venez.
- Je commence vraiment à croire que...
Soudain, un rôdeur apparut dans le dos de Nate. Ce dernier ne l'avait même pas remarquer.
- NATE ! DERRIÈRE TOI ! Criais-je.
- C'est quoi ce... il se retourna et tomba sous le poids du rôdeur. Il était prêt à lui mordre la nuque, alors je sortit mon pistolet et lui tira dans le crâne. Du sang gicla sur le visage de Nate. Le bébé se mit à pleurer.
- Putain de... merci princesse, dit-il, un peu étourdi. L'enfoiré est sorti de nul part !
- C'était vraiment bruyant. Espérons qu'il n'y en ai pas plus comme lui dans le coin... expliqua Pheobe.
- Ouais, bon bougeons d'ici. Nous ne voulons pas être ici pour le découvrir, dit tranquillement Mary en continuant son chemin.
- Ce n'est pas très loin. Venez, ajoute Dimitri. On le suivit et quelques mètres plus loin, nous semblons arriver. Ici, disait-il. Une petite cabane au loin s'entre-apercevait au milieu des nuages. Mais pour y accéder, un long lac recouvert de glace était à parcourir.
- Cette merde ? Ça tient tout juste debout ! S'exclama Nate.
- Nous sommes là pour les vivres, dit Mary.
- Est-ce qu'il y a une autre façon de se rendre là-bas ? On doit vraiment traverser le lac ? Demandais-je, inquiète.
- Le chemin le plus court entre deux points est la ligne droite, affirma Nate.
- Ce n'est pas bien loin. Soyez juste prudents, ajoute Mary.
- Il y a peut-être un moyen de le contourner ? Demanda Pheobe.
- J'en vois aucun, dit Liam. Dimitri commença à argumenter en russe.
- En français, connard, répliqua Nate.
- Être correct. Marchez. Glace.
- Sans déconner de la glace, c'est ça le problème !
- Je peux aller en premier.
- Si on y va prudemment, nous devrions nous en sortir, dis-je.
- Ouais. Pas besoin de se précipiter, répéta Pheobe.
- Nous devrions nous étaler. Juste pour être sûrs. Nous y gagnerons à ne pas être trop lourds, suggéra Mary.
- Laissons le ruskov passer en premier... puisqu'il est aussi confiant, dit Nate.
Dimitri marcha tranquillement sur la glace sans problème. Nate suivit à un mètre d'écart, puis Mary, Pheobe, Jon et moi. Je sentais la glace se crisper sous mes pas. Mais ce n'était qu'une illusion. J'étais la plus légère du groupe, donc je n'avais pas trop à m'en faire. Liam était juste derrière moi, il boitait énormément. Soudain, mon pas se stoppa. La glace s'était fissurée légèrement sous mon pied. Je m'arrêta net.
- Ça ira. Avance doucement, me confie Liam.
Je l'écouta et continua. Derrière nous, quelques rôdeurs nous traçaient.
- Nous avons des rôdeurs aux fesses, signala Mary.
- Il n'y en a qu'une poignée. Nous devrions nous en sortir, répond Jon à la moitié de la distance parcourue. Dimitri se mit soudainement à accélérer.
- Hé ! Reste avec nous ! Cria Nate. Tout à coup, un petit groupe de rôdeurs tomba au travers de la glace. Liam n'était qu'à quelques mètres d'eux.
- En voilà deux de moins à se soucier, répliqua Mary. Mon cœur battait à cent à l'heure. J'avais tellement peur, pas pour moi. Mais peur de perdre quelqu'un aujourd'hui. Il fallait vite qu'on arrive de l'autre côté car je ne me sentais pas du tout rassuré, même si je ne le montrait pas. Puis, Dimitri se mit à courir jusqu'à la maison. Nate le poursuivit le flingue à la main.
- Merde. Il va le tuer ! S'écria Jon, paniqué. C'était justement la chose à pas faire : paniquer. Tout le monde se mit à courir les uns derrière les autres. Dimitri traversa la glace mais ses mains tenaient toujours le bord. Nate le rattrapa et le remonta à la surface en l'éjectant sur la neige. Ils étaient tous les trois arrivés sur la côte. Mary les rejoint à son rythme. Puis, Pheobe et moi avancions lentement. Nous en avions oublié Liam. Nous nous retournons, et le virent arrêter. Sous ses pieds, la glace se fendait de plus en plus. Un seul faux pas et c'était fichu. Les rôdeurs allaient bientôt le rattraper si on ne faisait pas quelque chose. Pheobe commence à s'approcher.
- Ne viens pas ici ! S'écria-t-il. Je peux y arriver. Ça va aller.
- Tu es sûr ?
- Ouais.
- Tu as des rôdeurs sur le chemin, laisse-moi t'aider !
- C'est trop petit pour nous deux, je dois juste... juste être prude... il s'écroula dans la glace. Seulement ses jambes baignaient dans l'eau froide. Pheobe et moi courons jusqu'à lui. Stop ! Stop ! Je vais bien, je vais bien ! Nous nous arrêtions.
- Tu as besoin d'aide, Liam !
- La glace est trop mince. J'ai les choses en main.
- Je peux venir t'aider ! Je suis petite et légère et...
- Non, non ! Arrête ! Hay ! Regarde-moi. Sors ton flingue et tire sur ces putains de rôdeurs. Ça me ferait gagner du temps !
- Hayley, je peux le couvrir, me confia Pheobe. Je décida de m'avancer délicatement jusqu'à Liam.
- Hayley, non ! Criaient Nate et Jon de l'autre côté. Liam était presque sortit, il ne restait qu'une jambe.
- Va-t-en... je t'en prie... me suppliait-il, les larmes aux yeux.
- Je te tiens, lui dis-je en lui tendant la main. Ça va aller. J'avais sûrement fait un pas de trop. Car juste après je me suis retrouvé dans de l'eau glacé avec des bouts de glaces qui flottaient autour de moi. Je ne retrouvais plus mon souffle, j'essaya de remonter à la surface. Mais il fallait briser la glace au dessus de ma tête car je ne retrouvais plus l'entrée par où j'étais tombé. Puis, des mains me tirèrent vers le bas. Un rôdeur. Il y en avait des tonnes sous l'eau, qui l'aurait cru ? Il me tira de plus en plus profondément, et je perdais de plus en plus de mon souffle. Je lui mit trois coups de pieds avant qu'il ne me lâche. Puis en remontant, je me retrouva face à face avec un autre d'entre eux. Mais il coula, Liam était là, derrière lui. Mais un autre rôdeur le tira vers le bas. Je manquait d'air mais il fallait que je l'aide. Je plongea et nos mains se frôlèrent, mais il disparaissait de plus en plus. Et tout à coup, une main m'attrapa par le col et me ramena à la surface. C'était Nate.
- Merde, merde, merde ! C'est bon, je t'ai, tu es là, tout va bien, me disait-il en tentant de me réchauffer. Je tremblais comme une feuille, je ne sentais plus rien. Que ce soit mes jambes, mes bras, ou même ma tête. Je n'arrivais plus à bouger ne serait-ce qu'un orteil. J'avais encore du mal à respirer, mes poumons me brûlaient jusque dans la gorge. Je recrachai plusieurs bouffées d'eau et toussai. Vite ! À la maison ! Nous avons besoin d'un feu ! Il me porta comme m'avait porté Liam le premier jour où on s'est rencontré. Et il courrait aussi. Merde elle va mourir de froid !!! Nate ne cessait de hurler, et c'était la seule chose qui me réveillait. Car mes paupières se fermaient sans arrêt et j'avais la nette impression... de mourir.

Survive : Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant