Survive : Tome 2

35 : Snow & guns.

Durant les trois derniers jours, la neige n'a cessé de recouvrir le sol et les arbres. Ce matin, nous avions du mal à marcher, les pieds engourdis dans plus de vingt centimètres de neige. Nous avions tous froids, et nos mains étaient bleutés, tenant en tremblant nos armes gelées. Nate était en tête, Liam derrière, suivit de Janet, le bébé et Pheobe, puis de Jon et moi. Janet tombait à plusieurs reprises, Pheobe l'épaulait et la relevait.
- Ça va ? Demanda Pheobe pour la énième fois.
- Elle est épuisée. Comme nous tous, ajouta Liam en jetant un regard électrique envers Nate.
- Je peux continuer, dit Janet d'une voix faible.
On reprit alors la route.
- On aurait dû partir tout de suite au lieu d'attendre. On aurait pu trouver plus de nourriture et un endroit chaud il y a des jours, dit Nate.
- On a pris la bonne décision. Elle n'était pas en état de se déplacer, répliqua Liam.
- Son état est encore pire maintenant !
- On peut toujours retourner là-bas.
- Ce n'est pas une option. Accrochez-vous. On doit continuer d'avancer si on veut arriver à cette ville avant la nuit, s'exclame Nate afin que tout le monde l'entende distinctement dans le vent et la neige.
- Tu n'écoutes jamais personne d'autre. Tout ce que tu sais faire c'est aboyer des ordres ! S'écria Liam.
- Nate a raison. On doit continuer d'avancer, dis-je afin de calmer Liam.
- Oui, voilà. Mais on a eu raison d'attendre comme ça. Souviens-toi, on était d'accord là-dessus.
Janet retomba de plus belle dans la neige. Pheobe se précipita sur elle. Le bébé pleurait.
- Ici, il y a un endroit pour s'asseoir, suggéra Jon.
- Janet, laisse-moi prendre le bébé, dit Nate, inquiet. Elle s'avança sur un rocher et s'assoie.
- Il va bien. Je le tiens, répond-t-elle.
- Non, repose-toi une minute. Je vais m'en occuper, insiste-t-il.
- Arrête, Nate, elle a dit qu'elle ne voulait pas que tu prennes le bébé. Et pas la peine d'être bizarre, ok ? Répliqua Liam, toujours sur les nerfs.
- Je suis pas bizarre ! Lâche-moi, merde.
Soudain, une jeune voix retentit au loin, disant "Hey !" Une silhouette se forma dans la tempête, mais impossible de voir à quoi il ressemblait.
- C'était quoi ça ? Demande Jon. La voix se remit à parler, en russe cette fois-ci. Je m'approcha de plus près, l'air étonnée.
- Dimitri ?! Demandais-je.
- Dimitri ? Répéta Pheobe, s'interrogeant.
- On l'a rencontré avec Mary à la terrasse. Avant que qui que ce soit n'arrive. Celui-ci s'approchait de plus en plus près de nous, doucement, avec la ardeur du vent.
- Tu connais cet enfoiré ? Qu'est-ce qu'il veut ? Demande Nate.
- Il a une sœur malade. Ils ont peut-être des problèmes.
- Oh. D'accord, dit Liam en rejoignant Dimitri. Nous le rejoignons tous. Nate chargea son pistolet et le cacha dans son dos.
- Bonjour. Ton nom est Hayley, c'est ça ? Dit Dimitri et son accent russe.
- Salut, Dimitri.
- Ce sont tes amis ? Demande-t-il. Tout cela me paraissait vraiment étrange. Honnêtement, je m'attendais au pire, je n'étais pas vraiment rassuré. J'espérais que tu pourrais m'aider cette fois, pas comme la dernière fois. Vous pouvez tous aider.
- Qu'est-ce que tu veux ? Comment pouvons-nous t'aider ?
- J'ai besoin de... de trucs pour... des bandages ! J'ai besoin de bandages.
- Est-ce que tu es blessé ? Demande Pheobe.
- Non... il baissa la tête. Et à ce même moment, des hommes vêtus de gros manteaux surgissent des arbres, nous entourant. Tous armés de fusils et de mitraillettes. Ils parlaient tous russes. On ne comprenait pas un mot de ce qu'ils se disaient. Puis des rires fusent.
- Qu'est-ce que ton ami dit ? Demandais-je.
- Je leur ai dit que c'est vous qui m'aviez volé. Ils rigolent parce que vous n'êtes que des ados...
- Volé ?! Me demande Nate avec de grands yeux.
- ... et ils veulent que toi et tes amis posiez vos armes pour qu'on puisse prendre vos affaires.
- Oh oh oh !
- Qu'est-ce que...
- Hayley...?
- On peut sûrement trouver une solution, réfléchissais-je. Que voulez-vous qu'on vous donne ?
- Je suis désolé Hayley. Mais on n'est pas ici pour négocier un accord. On prendra tout. Ça peut être facile pour toi. Tout le monde chargea ses armes et se menaça les uns des autres. Que tout le monde pose ses armes. Tout va bien se passer.
- Si vous baissez vos armes, on le fera aussi, dis-je.
- Je... je...
Ils continuèrent à parler à Dimitri en russe, leur servant d'intermédiaire.
- Qu'est-ce qu'ils disent ?! Hurla Nate.
- Que personne ne s'énerve, dit Jon.
- Je ne les laisserai pas toucher à ce bébé ! Continua Nate.
- Vous avez un bébé avec vous ? Demanda Dimitri, étonné.
- Ouais, alors RECULEZ VOTRE CUL D'ICI ENCULÉS ! Criait-il. Un homme s'approcha le crâne tatoué de barbelés.
Ils parlaient en russe, puis Nate commença à s'énerver un peu trop, tout le monde se rapprocha de plus en plus et les cris ne cessèrent. Je regarda tout autour de moi, cherchant désespérément une solution. Quand je me retourna vers le rocher, je vis Janet à moitié en train de tomber, toujours tenant le bébé pleurant dans les bras. Des yeux étaient fermés, sa peau bleutée. Soudain, elle releva la tête vers moi. Ses yeux étaient devenus jaunes et de grosses cernes noires apparaissaient. Elle grognait et allait me sauter dessus. Je tira.

Tout ce dont je me souvienne maintenant, ce sont des tirs, des hurlements et des pleurs. Le noir complet. Juste des personnes s'entre-tuant, et saignant pour leur vie.