43 : Blizzard

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Quand je me réveilla, le torse de Shawn avait disparu. Il n'était plus près de moi. J'étais seule, et nous étions dans une espèce de voiture. J'entendis un bébé pleurer et des cris. En ouvrant les yeux, je vis rapidement Nate au volant, Mary était du côté passager. J'étais à l'arrière, allongée. À côté de moi se trouvait les deux katana de Liam.
- Elle est réveillée ! S'écria Mary en se tournant vers moi. Je me releva avec difficulté, une horrible douleur dans l'épaule. Mon blouson était imbibé de sang.
- Hay ! Oh Dieu merci, tu es en vie !
- Tu t'es évanouie, sous le choc, m'expliqua Mary.
- Nous étions fou d'inquiétude bordel !
- Que s'est-il passé ? Demandais-je, revenant de ma nuit passée avec Shawn.
- Cette espèce de fumier de Russkof t'as tiré dessus.
- On pensait que tu aurais voulu garder les katana de Liam, continue Mary en caressant le crâne de Junior. Comment te sens-tu ?
- Ça fait un mal de chien, dis-je en tenant mon épaule.
- Je n'ai pas trouvé la balle. Elle a dû ressortir. Ça va brûler pendant un moment, mais ça va aller.
- Ces fils de pute... je veux dire, je m'attendais à ça de la part des Russes, mais Jon ?!
- Ils ont pas pu aller bien loin.
- Ouais. On aurait jamais dû s'associer avec de telles ordures !
- J'aurais dû faire quelque chose, répondis-je, agacée.
- Tu n'aurais rien pu. Maintenant que Hay est réveillée, nous devrions parler de l'endroit où nous allons.
- Nous nous dirigeons vers le nord, répond fermement Nate.
- Quoi pour trouver "Bloomington" ?
- Tu dis un tas de conneries mais tu as un meilleur plan ?!
- Nous nous dirigeons vers le sud, de retour à Dallas.
- Quoi ? Dans le camp de Carter ? C'est quoi ce plan foireux ?! S'énerve Nate.
- Bloomington est là, dehors. Nous devons continuer à chercher, Mary, répondis-je.
- Hayley, tu peux pas te laisser prendre là-dedans ! Tu es une fille intelligente...
- Elle a prit sa décision, Mary. Bloomington au lieu de Dallas, moi au lieu de toi...
- Arrête ça, dit Mary, agacée et gênée.
- Pourquoi ne la laisses-tu pas penser par elle-même pour une fois ?
- Pourquoi toi, tu le fais pas ?
- MOI ?! S'indigne Nate.
- Écoute, même s'il y avait un endroit à trouver ici, ça pourrait nous prendre des semaines. Nous pourrions retourner à Dallas en un jour !
- Je vais te dire, on pourra faire demi-tour dès que tu arracheras ce volant de mes doigts morts et froids. Qu'est-ce que t'en dis ?
- Peu importe. J'abandonne. Elle posa ses pieds sur le tableau de bord quand Nate les retira d'un coup sec.
- Enlève tes pieds de là ! Ordonne-t-il.
- Jouons à un jeu, Hay. Je devine, un enfoiré ! À ton tour, sourit-elle.
- Grandis un peu, répond Nate.
- Vous êtes tous les deux des putains de gamins, dis-je en soupirant.
- Moi ? Je ne pouvais pas voir la foutue route !
- Mais tu as du mal à voir beaucoup de choses ces jours-ci.
- Ferme-là !! J'en ai fini de jouer avec toi, Mary.
- Va te faire voir ! Tu ne sais foutre rien de moi.
- Oh, je sais exactement qui tu es. Tu n'es rien. Personne ne se soucie de toi et tu ne te soucie de personne à part toi. Ce qui fait que tu n'es rien !
- C'est quoi ton problème, mec ?! C'est ta famille, c'est ça ?
- Ne t'avises pas de parler d'eux !
- Ce n'est pas le moment ! Hurlais-je. Mais ils continuèrent à se crier dessus de plus en plus fort, et Nate ne regardait même plus la route tellement il était fou de rage. Ils étaient prêts à se tabasser quand un tas de voitures bloquaient le passage et faillit nous causer un accident. Nate tourna d'un seul coup le volant et nous tournions sur place jusqu'à ce que le véhicule s'arrête.
- Tout le monde va bien ? Demanda-t-il, transpirant.
- Je vais bien, répondit sèchement Mary.
- Comment va le bébé ?!
- Il va bien.
- Sûr ?!
- Oui.
- Princesse, tout va bien ? Il se retourna tout à coup vers moi, le regard rempli de peur.
- Ouais, dis-je en essayant d'articuler mon bras.
- Nate, je-
- Attends, l'interrompt-il. L'un d'eux doit avoir du gasoil.
- Nous ne devrions pas nous arrêter ici.
- Nous sommes à court d'essence. Pas le choix. Il sortit de la voiture. S'il arrive quelque chose, j'essaierai de vous retrouver là-bas.
- Nate- commençais-je avant qu'il ne me ferme la porte au nez. Il se couvrit sous la neige qui tombait à flot. On ne voyait plus ses pieds tellement le sol était comblé. Le brouillard l'emporta au bout de seulement quelques mètres. Je monta à l'avant, à la place de Nate, sans sortir de la voiture. Mary ne cessait de chuchoter des insultes envers lui.
- Je ne peux plus faire ça, me dit-elle en soupirant. Vraiment, Hay. J'essaie mais je ne peux plus.
- Vous perdez tous les deux le contrôle, dis-je, énervée par leur comportement.
- Hay, nous pourrions partir. Tout de suite.
- Es-tu sérieuse ? Et Junior ?
- Ecoute, je sais que tu es proche de lui mais... Nate ne le laissera jamais partir. C'est notre chance, Hay ! Ne veux-tu jamais savoir ce que c'est que de vivre ta propre vie ?
Soudain, des coups de feu retentirent. Une dizaine. Puis des rôdeurs surgirent des voitures.
- Il neige. Pourquoi bougent-ils ?! Demandais-je, choquée.
- Ils ne doivent pas avoir encore assez froid. PUTAIN. Elle tourna la clé et démarra le véhicule. Sors nous de là, maintenant !
- Je ne sais pas conduire !
- Tu vois cette pédale sur le plancher ? APPUIE DESSUS ! J'obéis, la voiture se met à glisser légèrement puis roula à toute vitesse. Je percuta un rôdeur qui traversa le pare-brise. Ne voyant plus la route, je dévias sur le côté et percuta un rocher. Le rôdeur essaya tant bien que mal de nous attraper. Nous n'avions plus le choix : sortir. Mary s'empressa de prendre le bébé et de s'en aller.
- Viens vite !
- La porte est coincée, criais-je. Je m'empara rapidement d'un des katana et trancha le crâne du rôdeur. Des morceaux de cervelles éclatèrent sur mon visage, je m'essuya brièvement et pris l'autre katana et les accrocha dans mon dos. Je décida de rejoindre Mary, qui s'était déjà évaporer dans le brouillard. Impossible de la retrouver. Un rôdeur m'attrapa le pied, je lui trancha le bras et chercha Mary. Mais le vent était glacial, tout comme la neige qui gelait mes pieds, mes mains et mon visage. Ma blessure me réchauffait mais me faisait mal. J'avança, tête baissée, face à la tempête, seule.

Survive : Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant