45 : Together

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Neuf jours plus tard

Nous étions à quelques mètres du sommet de la montagne. Une fumée brune s'échappa au loin. Bloomington. Nous étions tout près. La neige recouvrait encore autant le sol que les sapins, mais le froid s'était dissipé de peu. Nate arriva un peu à la traîne.
- Tu veux que je le tienne ? Lui demandais-je en regardant Junior enveloppé d'un duvet dans ses bras.
- Non, il est encore léger. Ça va aller. Il s'arrêta à mes côtés et me regarda d'un air malicieux. Le premier en haut à gagné ! Il se mit à courir comme un gosse de cinq ans et je le suivi en rigolant. Allez, Junior ! Nous allons y arriver, riait-il. Arrivé au sommet, il s'arrêta net. Face au soleil qui créait un contre-jour, j'arriva à mon tour.
- Tu as triché, lui dis-je.
En me tournant face à ce qui s'étendait à moi, je me tût. De larges barrières clôturaient un immense espace. Comme une ville. Nous était si beau à l'intérieur. Comme si l'apocalypse n'avait jamais existé. Tout était comme avant. À l'entrée, une espèce de guichet était mit en place. Bloomington existait vraiment. Des hommes surveillaient par dessus la clôture.
- Putain de merde, dit Nate, bouche-bée. Nous y sommes arrivées, princesse. Ça... ça doit être ça. Il se mit à rire. Je n'arrive pas à croire que nous l'avons trouvé !
- Il était temps, dis-je en rigolant.
- Je ne te le fais pas dire. Nous fixons cet endroit comme si nous étions au paradis. Qu'est-ce qu'on attend ? Allez ! Nous courrons jusqu'au mur, de grands sourires dessinés sur nos visages, nous pouvions sentir l'air, la liberté tout autour de nous. Regarde ces murs. Nous nous sentirons enfin en sécurité, Hay. Capable de dormir la nu... soudain, une balle frôla Nate. Nous nous arrêtions net. Un haut parleur s'enclencha et une voix masculine parla. Tout à coup, tous nos rêves s'envolèrent et de terribles souvenirs de Carter reprirent surface.
- C'est assez loin, dit-il.
- Reste immobile, Hay. Fais ce qu'il te dit. Mains en l'air, Hay.
- Poser tout ce que vous avez. Je regarda Nate, et lança mes katana et mon revolver au sol. Vous pouvez avancer jusqu'au guichet.
Une femme blonde assez jolie était présente. Elle avait un talkie-walkie, un peu semblable au mien d'avant. Elle parlait avec l'homme du haut parleur.
- Bonjour, je suis Andréa, dit-elle.
- Je m'appelle Nate, et elle c'est Hayley.
- Salut. Ohhh, n'est-il pas mignon ce petit gars, dit-elle en voyant Junior. Quel est son nom ?
- Heath Junior, répond Nate.
- Il va être un véritable bourreaux des cœurs quand il sera grand.
- Pourquoi vous nous avez fait abandonner nos affaires là-bas ? Nous ne pouvons pas les amener à l'intérieur ? Demandais-je, curieuse. Elle baissa la tête. Quoi ?
- Bon, j'imagine que c'est le moment où je dois vous donner la mauvaise nouvelle... Nate et moi se jetions un regard incompréhensible. Elle laissa tomber un sac de sport.
- C'est quoi ce truc ? Demanda Nate.
- Ce sont des vivres. Nourriture. Eau. Quelques médicaments. Un kit de premier...
- Quoi ? S'interloqua Nate. Pourquoi vous nous donnez ça ?
- Malheureusement, le Gouvern... la communauté n'accepte pas de nouveaux membres. Nous sommes déjà trop et nous n'avons pas la capacité d'accueillir plus de monde. Les choses peuvent toujours changer dans quelques...
- Vous vous foutez de nous, l'interrompt-il.
- Nous sommes désolés, vraiment...
- Mais... nous avons un bébé, ajoutais-je.
- C'est difficile pour moi aussi... je ne veux pas refuser qui que ce soit, en particulier les enfants, mais...
- Prenez juste le bébé et la fille !
- Quoi ?! Dis-je.
- S'il vous plait ! Prenez seulement eux, c'est trop dangereux pour eux dehors.
- Nate, je-
- C'est juste une jeune fille qui peut vous être très utile, elle est intelligente, elle peut vous servir de garde ou quelque chose comme ça, elle fait des merveilles avec ces katana. Et un bébé ne vous coûtera presque rien. Vous pouvez faire de la place pour eux. Vous pouvez reprendre les vivres que vous nous avez donnés si ça aide. Pitié, juste... j'ai besoin de les savoir en sécurité... et ici, ils le seront, je le sais. Juste... allez demander à quelqu'un... par pitié. Ils ne survivront jamais dans le froid, Nate la supplia, il avait les larmes aux yeux, et essayait de trouver tous les arguments possibles pour nous faire entrer.
- Je vais... je vais demander. Attendez une seconde. Elle sortit.
- Tu vas juste nous abandonner ?! M'écriai-je, hors de moi.
- S'ils ne peuvent prendre que vous deux, alors c'est comme ça que ça va se passer.
- On ne connaît même pas ces gens ! Et s'ils étaient comme Carter ! Ou pire !
- Non, cet endroit est sûr... vous serez en sécurité tous les deux... c'est la seule chose qui importe. La femme revient.
- Nous pouvons nous occuper du bébé et de la fille, mais... c'est tout. Je les ai convaincus de... Nate pleura de joie.
- Merci ! Merci ! Il se tourna vers moi. Écoute, c'est votre chance. Pour toi et cet enfant. Je n'ai pas confiance en ma capacité de vous protéger... plus maintenant. S'il te plaît... je t'en prie, reste ici... ici où c'est sécuritaire. Où vous deux aurez une chance, il me donna le bébé et me tenait le visage. Son œil bleu était remplit de larme et d'amour. J'aimais son œil, et j'aimais Nate. Je pleurais à mon tour.
- Non, non, non... pourquoi tu fais ça ?
- Parce que c'est la seule façon... pour vous deux. Pense à Junior... il n'arrivait presque plus à parler tellement il pleurait, et j'avais du mal à reprendre ma respiration. S'il te plaît, princesse. Juste... fais ce que je te demande... pour la dernière fois.
- Non ! Nous partons ! Tous ensemble.
- Hay... s'il te plaît. Cet endroit est sûr... tu dois penser à...
- Arrête ! Ok ? Nous ne resterons pas... alors arrête. C'est tout...
- On dirait... on dirait qu'elle est déterminée, ajouta Andrea, triste face à cette scène.
- Ouais... ouais, en effet, répond Nate.
- Viens. Nous partons, dis-je en essuyant mes larmes. Il me regarda intensément. Quand Andrea lâcha un deuxième sac de sport.
- Je suis censé n'en donner qu'un par groupe mais... écoutez, si vous êtes dans la région, revenez dans quelques mois. Nous devrions accepter du monde à ce moment-là.
- Merci pour votre aide... et, euh, désolé pour le langage.
- C'est une situation de merde... nous faisons tous ce que nous pouvons. Faites attention à vous là-dehors, elle nous souris avant de repartir.
Nate prit les deux sacs. Et me fixa, encore des larmes roulant sur sa joue.
- Tu es aussi têtue qu'une mule, me dit-il.
- Ah ouais ? Et de qui je tiens ça, à ton avis ? Il secoua la tête, lâcha brusquement les sacs, et se jeta sur moi afin de m'embrasser. Un goût chaud et salé se posait doucement sur mes lèvres. C'était sûrement l'un des plus beaux baisers que j'ai ressenti. Il me chuchota à l'oreille qu'il m'aimait, et je lui répondu que moi aussi. Junior se mit à sourire et nous aussi, malgré nos joues trempées. Nous repartons alors vers le sud, ne sachant où aller, mais l'important était que nous étions ensemble.

À suivre...

Survive : Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant