Survive : Tome 2

06 : Threats

Une fois de retour dans la cabane en bois, je posa le désinfectant, le bout de tissu, le fil de pêche et l'aiguille sur une table. J'étais essoufflée. Je remonta ma manche de chemise. La morsure était tellement profonde que le saignement ne cessait de couler à flot. Je posa mon bras sur la table et respira un bon coup. Je m'empara de la bouteille désinfectante et en versa sur la plaie. La douleur était intenable, je jeta la bouteille au sol en hurlant. "Ok ça va aller" ne cessais-je de me répéter. Et maintenant, la partie amusante. J'arracha un bout du fil avec mes dents et l'enfila dans l'aiguille. Nora m'a déjà montré comment faire une fois... Il fallait que je fasse pareil cette fois-ci, mais sur moi-même. J'enfonça l'aiguille dans ma peau et la ramena de l'autre côté de la morsure. J'hurla, la sensation était insoutenable. L'aiguille resta coincé à l'intérieur, je tira un grand coup sec pour la ramener. Chaque coup d'aiguille était de la torture. Je ne savais pas s'ils m'entendaient du chalet, mais mes hurlements étaient de plus en plus forts. Le sang coulaient de plus en plus également. Des larmes coulèrent à toute vitesse sur mes joues. Un dernier coup d'aiguille et ça devrait faire l'affaire. Je voyais floue et ne cessait de trembler face à cette boucherie. La table état recouverte de sang. Je coupa le fil avec mes dents à nouveau et referma la plaie. Je souffla un bon coup, j'étais encore sous le choc. Je pris le bandage et commença à l'enrouler autour de mon bras, mais tremblante comme une feuille, il m'échappa des mains. Je me baissa pour le récupérer quand une main attrapa mon pied. Un rôdeur passait sa tête dans le trou que j'avais causé plus tôt. Mes hurlements avaient dû l'attirer par ici. J'attrapa un marteau et frappa son bras afin qu'il me lâche, mais il arrive à se hisser à l'intérieur de la cabane. Il se jeta sur moi, je le repoussa de toutes mes forces, et finit par lui donner un coup de pied qui l'éjecta à l'autre bout de la pièce. Je m'empara du râteau, et le lui enfonça dans la gorge. Coincé, je repris le marteau et lui enfonça dans le crâne une bonne dizaine de fois. Quand il fût enfin mort, la porte de la cabane s'ouvrit.
- Putain de... C'était Liam.
- Qu'est-ce-que...? Suivit de Jack.
Je retira brusquement mon marteau de la tête du rôdeur, des morceaux de cerveau éclatèrent.
- Comment est-il rentré ? Demanda le médecin.
- Je... N'ai... Toujours... Pas... Été mordue ! Dis-je en reprenant mon souffle. Je ne l'ai jamais été ! Et vous m'avez abandonnée ici en attendant que je meure.
- Tu t'es rafistolée toute seule... ? Demanda Liam, inquiet.
- Où as-tu trouvé tout ça ? Surgit Merles.
- Est-ce-qu'elle nous l'a VOLÉ ?! Répliqua la femme.
- Vous ne m'avez pas laissé le choix, dis-je sèchement.
- Tu aurais pu juste PARTIR, renchérit la femme.
- Du calme, Janet, intervient Jack.
- Faites-là entrer, je vais jeter un coup d'œil à son bras, dit Vernon.
- Ces foutus rôdeurs se baladent par ici... Il vaudrait mieux qu'on foute le camp, dit Merles en partant. Il ne restait désormais plus que Liam et moi dans la pièce. Il avait les bras croisés et moi la tête baissée.
- Tu as faim...? Demanda-t-il.
Je m'arrêta sans le regarder. Puis avança rejoindre les autres. Il resta derrière moi, désolé.

Nous étions dans la cuisine, grande pièce conviviale. Vernon regarda mon bras, entouré de bougies. Les autres discutaient dans le salon sauf Merles qui avait l'air inquiet de la situation, il avait sa tête dans les mains. Et Liam qui faisait les cents pas autour de nous, cherchant sans doute à se faire pardonner.
- Ça va faire un peu mal, m'alerta Vernon. Il désinfecta un peu mon bras. Cela piquait un peu, mais c'était du pipi de chat en comparaison à tout à l'heure.
- Ça donne quoi...? Demanda Liam, en se rongeant les ongles.
- Sa technique de suture a besoin de pratique mais en dehors de ça elle devrait s'en tirer, répond-t-il.
- Alors, ce n'est pas une morsure de rôdeur ? Demanda-t-il, soudain le sourire aux lèvres.
- Si c'était le cas, la fièvre aurait déjà monté et elle serait brûlante.
Sur ce, Merles quitta la pièce, énervé. Liam le regarda s'en aller avec mécontentement et le rejoignit. Il n'y avait plus que Vernon et moi.
- J'aurais aimé que tu ne fasses pas ce que tu as fait, dit-il en se lavant les mains, au robinet. Ce qui me surprit. Ils avaient de l'eau !
- Qu'est ce que vous voulez dire...?
- Tu as manipulé ma fille, il était donc au courant. Comment ? Je n'en savais rien.
- Je lui ai simplement demandé de l'aide, répliquais-je.
- Ce n'est pas quelqu'un qui à qui on peut simplement demander de l'aide, dit-il. Je te donne le bénéfice du doute, mais il y a certaines choses que tu devrais savoir à propos de ma fille.
- OK...
- Elle n'est pas comme toi. Tu ne comprends peut être pas pour le moment, mais une fois que tu auras passé du temps avec elle, tu comprendras. Oh, quelques minutes m'a suffit pour le comprendre, me dis-je. Si elle savait à quel point le monde est mauvais, continue-t-il. À quoi il ressemble vraiment au dehors... Elle... Elle cesserait de fonctionner. Il parlait d'elle comme un logiciel informatique. C'est ma petite fille. Elle est tout ce qui me reste et je voudrais que tu restes éloignée d'elle.
- Il faudra bien qu'elle grandisse à un moment donné, dis-je.
- Tu ne sais pas ce qu'il lui faut ! S'énerva-t-il. Janet était inquiète que tu travaille pour quelqu'un d'autre. Que tu ne sois pas là par accident. Je suppose qu'on le découvrira, mais il y a quelque chose dont je suis sûr, il ne faut pas te faire confiance. Reste à l'écart de ma fille, me menace-t-il en quittant à son tour la pièce. Liam entra au même moment.
- Hé, euh... Je t'ai apporté de quoi manger... Si tu as faim, dit-il, un bol à la main. Je lui souris.
Nous étions à table, il m'avait tout préparé. C'était une soupe, chaude en plus de ça. Il était assis en face de moi, me regardant dévorer ce qu'il m'avait concocter.
- Ça va te laisser une méchante cicatrice, dit-il.
- C'est mieux que de perdre mon bras, répondit-je.
- C'est clair ! Les cicatrices sont beaucoup plus cools que les moignons, ricanait-il. Je m'arrêta. Repensant à Shawn. Il me manquait tellement... Quoi ? J'ai dis quelque chose qu'il ne fallait pas... ?
- Rien... Je connaissais quelqu'un qui a perdu son bras, c'est tout, dis-je en continuant à manger. Il me regarda d'un air désolé et intrigué à la fois.
Merles apparut dans la pièce.
- Désolé gamine, pour tout à l'heure, dit-il. Surprise, je jeta un œil à Liam. C'est lui qui avait dû lui demander de me présenter des excuses. J'en étais persuader.
- Laisse tombé, j'comprend, on a tous eu de mauvaises expériences... lui dis-je.
- Merles a perdu sa petite amie. Nous avions pris soin de quelqu'un qui avait été mordu. Je pensais qu'on pourrait la contrôler, mais... Ce n'était pas le cas. Ensuite elle s'est transformée et a attaqué la copine de Merles, qui se tenait juste à côté... On a rien pu faire.
Sur ce, Merles repartit et je finissais ma soupe.
- Alors, vue que tu es plutôt seule... Qu'est ce que tu as prévue pour la suite ? Demanda Liam.
- Je ne sais pas...
- Eh bien, tu es la bienvenue pour rester. Prends du temps pour récupérer et réfléchir.
- Et tu pense que tout le monde sera d'accord avec ça... ?
- Ils devront simplement s'y faire, sourit-il. Et... Qu'est ce qui est arrivé à tes parents...? Si ça ne te dérange pas que je te pose la question... Je veux dire, je suppose qu'il leur est arrivé ce qui est arrivé à tous les autres parents...
- D'autres ont pris soin de moi, si c'est ce que tu veux savoir.
- Je me demandais simplement comment tu avais réussi à t'en sortir jusqu'ici.
- J'ai simplement essayer de rester avec les bonnes personnes et de ne rien faire de stupide...
- Hé, je suis désolé, je... J'aurais pas dû demander.
- Mes parents sont partis en vacances et m'ont laissée seule à la maison... Mais ils ne sont jamais revenus. Nous avons été à Boston pour les retrouver... Mais ils étaient déjà morts.
- Ouah... Eh bien, je suis désolé d'entendre ça.
- Et puis j'ai rencontré Shawn, souriais-je. Il m'a trouvée et a pris soin de moi. Nous avons rencontré d'autres survivants et nous avons tous essayé de nous en sortir, mais... Ça n'a pas marché. C'est lui qui m'a appris à survivre. C'est lui qui m'a appris à garder les cheveux courts, à tirer...
- Qu'est ce qui lui... Euh... Est arrivé ? Il semblait fasciné par mon histoire, et j'avais besoin d'en parler à quelqu'un d'autre, je pense.
- Je... Je l'ai tué. Il s'est fait mordre... En me protégeant. Et il a fallu que je le tue avant qu'il ne se transforme.
- Ouah...
- Je n'avais pas le choix.
Soudain, Jack entra dans la pièce.
- Je ne veux pas vous interrompre mais je suis dehors à monter la garde et je ne peux pas m'empêcher de penser que cet endroit est éclairé comme un foutu phare au beau milieu de la forêt.
- Ouais, il est temps d'aller dormir de toute façon, dit Liam.
- Fermez l'œil tant que vous le pouvez, on part pêcher à l'aube.
Liam et Jack me sourirent et partirent. J'allais les rejoindre quand Janet arriva.
- Oh, tu es encore là, dit-elle. Elle se dirigea vers l'évier. Je ne m'y habituerai pas trop si j'étais toi, dit-elle soudainement. Je l'a fixa, d'un regard mauvais.
- A qui est ce bébé ? Répliquais-je, afin de la déstabiliser. Elle arrêta immédiatement ce qu'elle faisait.
- Pardon... ?
- Si ce n'est pas celui de Heath, à qui est-il ?
- Ferme-la ! Chuchota-t-elle en s'approchant de moi, d'un air menaçant. Mais je n'avais pas peur.
- Ne t'en fais pas, c'est pas mon genre de raconter des potins.
- Je savais que tu nous causerais des foutus problèmes... Tu as ce que tu es venue chercher. Alors maintenant, pars.