21 : Plan

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- Du calme, c'est moi ! Je connaissais cette voix, je me débat et mordu sa main. En me retournant, je le vis. Ses yeux bruns et sa barbe mal rasée.
- Liam ?!
- Oui ! La vache... T'as une mâchoire de requin, toi. Je crois que tu m'as fais saigné.
Je me jeta sur lui pour l'enlacer. Cela faisait si longtemps que je ne l'avais pas sentit auprès de moi.
- J'étais si inquiète... On l'était tous.
- Moi aussi, ma belle. Content de te revoir. Bon, écoute. On n'a pas beaucoup de temps. J'ai tout fait pour vous suivre. Je n'ai pas fermé l'œil depuis que vous vous êtes fait choper et... Enfin bref, tu es la première à qui j'ai pu parler. Ils sont partout ! Ils ont des gardes qui surveillent tout. Il y a une horde de rôdeur un peu plus au sud. Je n'en avais jamais vu une aussi grosse par ici.
- Carter en a parlé. Il espérait qu'elle nous contournerait.
Il jeta un œil à travers la porte afin de vérifier que personne ne nous entendait.
- Oui, j'ai entendu des gens dire ça, mais ils se trompent. La horde va passer par ici. J'en suis sûr... Je ne sais pas quand, mais elle va débarquer d'ici peu. Et je...
- Est ce que ça va...? Demandai-je soudainement, le voyant suer en m'expliquant tout aussi vite qu'il peut.
- Non... Enfin je veux dire... Si, ça va, pardon. J'ai juste sommeil : difficile de se reposer quand on s'attend à voir un rôdeur débarquer à tout moment. Mais sinon ça va, ne t'inquiète pas pour moi, ma belle, me sourit-il.
- Ça a l'air dangereux.
- Tout est dangereux ici, mais on n'a pas le choix. Tout ce qu'il nous faut, c'est un plan. Un moyen de vous tirer de là, toi et... Tous les autres.
Je vis une ombre passé, il fallait qu'on se dépêche avant de se faire choper.
- Liam...
- Ah, oui, pardon. Ok. Dwight ne sera pas content si tu es en retard. Écoute, ma belle. Retrouve-moi ici demain, à la même heure. Il faut que tu me rapportes une radio, d'accord ? Tu pense pouvoir ? Un de ces talkie-walkies. Comme ça, je pourrai vous avertir des allées et venues des gardes... J'essaierai de reconstituer leur planning de patrouille. Il y en a plein partout, mais d'ici, je peux les surveiller pour vous.
- D'accord, je m'en occupe.
- Merci, ma belle. Heureusement que je peux compter sur toi. On se retrouve ici demain. Je vais essayer d'être là à la même heure, mais si tu ne me vois pas... Attends le plus longtemps possible. J'ai vraiment besoin d'une radio. Et dis à tout le monde que je vais bien, j'ai peur qu'ils...
- Hayley ! Sors de là, je veux te voir ! Crie Dwight.
Je sortit de la pièce, j'étais vraiment heureuse d'avoir revue Liam, c'était dur à cacher, mais je me força. Dwight était derrière moi.
- Qu'est ce que tu foutais là-dedans ?!
- Je me cachais pour échapper aux rôdeurs.
- Tu n'entrez pas là, tu m'entends ?! Accès interdit, putain de merde ! Gill a appelé par radio. Il veut te parler dans son bureau, alors monte. Grouille !

J'entra à l'intérieur du bâtiment. Je regarda la cage en verre servant de bureau à Carter a l'étage.
- Tu ferais bien de monter voir Gill. Il n'aime pas attendre, me dit un de ces hommes.
Je m'avança et monta les marches afin de le rejoindre. Je me demande ce qu'il voulait me dire. Janet sortit de son bureau en pleurant.
- Janet ?!
Elle m'ignora et descendis les marches.
- C'est une femme forte, dit Carter. Entourée d'hommes faibles. Je ne veux pas que mon enfant grandisse dans ce milieu. Entre.
J'entra. Son bureau était plus grand qu'il n'y paraissait. Je m'assieds sur une des chaises présentes. Une corbeille remplit de pommes bien rouges m'ouvrit l'appétit.
- Évite de me mentir assise là où tu es... Et tu ne finiras pas sur cette chaise, me dit-il en me montrant une chaise de torture installée au fond de la salle, dans l'obscurité. Tu auras peut-être du mal à le croire après ce qu'il s'est passé, mais j'aimais bien Mike. Il était drôle. Il détendait l'atmosphère. Des types comme lui, il en faut. C'était facile de céder à la dépression dans des temps pareils. Mais il était faible. Et pas à cause de son bras en moins, ce n'était pas le problème. Il manquait de volonté. De trempe. Et on ne peut pas tolérer ça. Plus maintenant.
- Même s'il avait fait des erreurs... Il ne méritait pas de mourir, dis-je.
- Si, au contraire. Tu vois, l'incompétence de Mike nous faisait courir un risque. Il avait multiplier les bourdes ces derniers temps. La survie, c'est aussi tuer pour le bien commun. C'est un de ces choix difficiles dont les faibles sont incapables. C'est pour ça qu'il faut des gens comme nous pour conduire le troupeau, sourit-il. Tu comprends ? J'aimerais bien que ce soit différent. Mais ils sont faibles, et nous forts.
- Je ne suis pas comme vous, dis-je avec ténacité.
- Je sais ce que j'avance. Et nous avons plus en commun que tu ne le crois. En fait, je pense que tu en es consciente. Et tu n'aurais pas survécue si longtemps sans ça. Je m'en suis aperçu au chalet. Tu n'avais pas peur... Tu m'as regardé droit dans les yeux, sans te démonter. C'est ce qu'il nous faut pour nous en sortir. La prochaine génération doit être plus forte que la précédente pour nous... Sortir de ce merdier. Des enfants comme toi, éduqués comme il faut. Comme mon enfant sera éduqué.
- Et si ce n'était le vôtre ?
- Eh bien, c'est le mien maintenant. Sur ce,...
- Gill ? Tu es là ? C'était la voix de Michelle, sortant du talkie-walkie. Il le prit et répondit.
- J'écoute.
- La porte du garage est défoncée. Dwight l'a complètement bousillée.
- C'est grave ?
- Les rails sont désaxés, du coup elle ne ferme plus complètement. Ça ne me paraît pas être une urgence, mais il vaudrait mieux que Smith s'en occupe dès qu'il pourra.
- Entendu. Je l'envoie. Terminé. Il posa le talkie-walkie sur son bureau. À côté de trouvait des tas de tables de commandes. Sûrement pour les hauts parleurs, comme quand on est arrivés ici. Quel crétin ! La horde est en chemin et il me détruit ma porte. Retourne dans la cour, c'est bientôt l'heure du dîner, m'ordonne-t-il.

Après cette conversation avec Carter, j'étais un peu perdue. Ce discours sur les forts et les faibles... Et sur le fait qu'on soit pareil. Je ne sais pas, c'était absurde. Je ne voulais pas être comme lui, mais peut-être qu'au fond, il avait raison... Et ça me faisait peur. Mais je pouvais peut-être faire en sorte que ça tourne à mon avantage et ranger Carter dans ma poche.
- Et on sait tous ce qui s'est passé ce matin ! Je ne sais pas ce que cet enfoiré nous réserve ! Disait Nate. Je rejoins le groupe autour d'un feu de camp dans la cour.
- Donc, tu veux inviter à dîner une horde de rôdeurs ? C'est censé être mieux ? S'écriait Jon.
- Oui : ça va être le chaos total quand la horde arrivera. Personne ne fera attention à nous... Et on en profitera pour filer. Le tout, c'est de trouver comment les attirer.
- Ton ami veut qu'on se fasse tuer par les rôdeurs avant que Gill ne s'en charge, me dit Janet.
- C'est quoi ton problème ? Lui demande Nate.
- C'est l'impression que ça donne.
- Liam peut nous aider. Il est dehors. Il veut une radio pour nous aider à surveiller les gardes, chuchotait-je.
- Merci ! Sourit Janet. Je vote pour ce plan là.
- Vous savez pour Liam ? Demandait-je, surprise.
- Il nous a fait signe quand Dwight avait le dos tourné... Il a expliqué son plan et nous a dit qu'il t'avais parlé, me dit Jon.
- Si Liam peut nous avertir des allées et venues des gardes, on pourra trouver le moyen de s'enfuir, renchérit Janet.
- Ça me paraît raisonnable, dit Rose.
- On risque d'attendre longtemps ! S'exclama Nate. Il y avait une fille à Quincy qui utilisait des cloches pour diriger les rôdeurs. Tout ce qu'il faut, c'est quelque chose d'assez bruyant.
- Le système de son de Carter crache pas mal.
- Il y a des hauts parleurs devant les bâtiments, orientés vers le parking, dit Jon.
- J'ai vue les commandes. Elles sont dans le bureau de Carter, dis-je.
- Exact, dit Janet. Les commandes sont dans le bureau de Gill. Il y a un interrupteur pour les allumer.
- Comment tu sais ça ? Demanda Jon.
- A l'époque, je faisais une bonne partie des annonces. Une fois, je les ai tous allumés... Heureusement qu'il n'y avait pas grand chose dans le coin, vu le boucan que ça a fait.
- Parfait ! Il suffit donc de rentrer dans son bureau. Pourquoi ne pas l'avoir dit plus tôt ? S'écria Nate.
- Parce que ça ne change rien. Ça ne parle pas de faisabilité, mais de stupidité. Et ça reste stupide. Le plus logique c'est de donner la radio a Liam, et d'attendre une ouverture.
- Pourquoi pas faire les deux ? Même si on attire la horde, on a quand même intérêt à ce que Liam puisse nous dire d'où elle vient, dis-je.
- Vous savez quoi ? Moi, il me va ce plan, dit Nate. Bon, on file cette radio à ce mariole, il nous rencarde sur les déplacements de la horde et on balance du bon son pour que les rôdeurs viennent faire la teuf ici.
- Et après ? Demanda Jon.
- On trouve des flingues et on se taille un chemin, je ne sais pas ! On improvise.
- Alors ce n'est pas un plan. On ne prévoit pas d'improviser.
- J'ai compris ton problème, intervient Janet. Tu ne réfléchis jamais jusqu'au bout. Si la fin de ton plan, c'est qu'on se balade au milieu d'une horde de rôdeurs, tu devrais savoir que c'est perdu d'avance.
- En fait, intervient la femme bizarre, moi je fais ça tout le temps.
- C'est les premiers mots que je t'entends dire et c'est juste complètement dingue ! Dit Jon.
- Qu'est ce que tu veux dire ? Demanda Rose.
- Quand on se recouvre de leur odeur, qu'on se badigeonne d'entrailles de rôdeurs... Ils n'arrivent pas à vous distinguer.
- Maintenant, je ne sais plus qui est le plus taré, dit Janet.
- Croyez-moi, j'ai déjà traversé des hordes. Ça marche. Il suffit de rester calme.
- Je l'ai déjà fais, moi aussi, dis-je.
- Quoi ?! S'écria Nate.
- C'est comme ça qu'on est sortis de l'hôtel. Shawn m'a badigeonnée et on est passés à travers.
- Vraiment ? Putain. Bien joué, Shawn, chuchotait-il en regardant le ciel, comme s'il nous voyait. Ok, qu'est ce qu'on attend ? On va chercher cette radio à la con !

Survive : Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant