42 : Nightmare

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Au milieu de la nuit, un bruit sourd me réveilla. Comme si on cognait sur quelque chose. Cependant ce n'était pas dans la maison, mais cela venait de dehors. Le bruit se répéta. Environ toutes les trois secondes. Nate me serrait fort contre lui, nous étions allongés près de la cheminée recouvert de sa parka et de mon blouson. Je décida de me lever en retirant délicatement son bras. Je marcha sur la pointe des pieds afin de ne réveiller personne et avança jusqu'à la baie vitrée, près de la terrasse. Il neigeait à flot, je ne voyais pas très bien, c'était plutôt trouble. Je m'étira, encore un peu endormie, je me frotta les yeux et parti jeter un coup d'œil dehors. J'étais en chemise et en chaussettes quand je mis les pieds sur la terrasse. Une grosse corde frappait contre le mur de brique de la maison, sûrement à cause du vent. Il faisait nuit, mais j'arrivais tout de même à distinguer deux silhouettes près du pickup rouge. Je descendis les marches discrètement et me faufila jusqu'à eux, tout en écoutant leur conversation.
- Je ne les ai pas trouvés...
- Dans le camion ?
- Possible.
- Surveille la maison.
- D'accord.
- Merde il fait noir.
- Plus vite.
- Je fouille aussi vite que je peux.
Mes chaussettes étaient trempées par la neige et je commençais vraiment à avoir froid. Mais il fallait que je découvre qui sont ces personnes et ce qu'elles veulent. Mais plus je m'approchais, plus je regrettais ce que je voyais. Dimitri pointa le canon de son fusil en ma direction. Je sortis aussi vite que possible mon revolver de ma poche. Jon se retourna vers moi.
- Doucement, me dit-il en levant les mains en l'air.
- Recule, ordonnais-je.
- Hay... merde...
- Qu'est-ce que vous foutez ? Demandais-je en serrant fort mon arme.
- J'ai le reste, intervient Pheobe, sortant de la maison avec un sac à dos, ignorant ma présence. Elle s'arrêta net en me voyant. Hayley.
- On s'en va, dit délicatement Jon. Parle doucement, d'accord ? Inutile de mettre tout le monde au courant de...
- Parlons-en justement, m'écriais-je.
- Il n'y a rien à dire. Écoute, Hay. On doit juste s'éloigner de ce type, ok ?
- De qui ? Nate ?!
- Hay, merde... on a pas de temps à perdre.
- Ne dis rien, c'est tout... Hay, s'il te plaît... intervient Pheobe.
- NATE ! MARY ! À L'AIDE, ILS NOUS VOLENT ! Criais-je. Je ne pouvais pas les laisser s'en tirer comme ça.
Soudain, j'entendis le bruit du canon retentir. Je m'écrasa au sol. Je savais que c'était finis. Je sentis mon cœur s'accélérer, mes mains trembler, la chaleur du sang envahir mon corps glacé, ma vue disparaître, mon esprit s'envoler, et les battements de mon cœur raisonner dans tout mon être. Je n'entendais plus que ça, ainsi que des cris, très vaguement.
- NON ! C'était la voix de Jon.
- Oh non, Hayley ! Criait Pheobe.
- Pheobe, on doit y aller !
- Ne me touche pas ! Je suis... je suis tellement désolée, je n'ai pas voulu ça.
- HAYLEY ! Nate était là.
Au plus profond de moi, je n'espérais qu'une seule chose : qu'il me sauve. Comme il l'a toujours fait.
- Hayley !
Puis, ce fut le trou noir. Je ne me souviens de rien du tout. Je dors paisiblement. Jusqu'à ce qu'une voix me réveille.
- Hayley ?
Cette voix... je l'a connaissais. C'était... mais ce n'était pas possible. J'ouvris les yeux. Et je le vis.
- Shawn...? Dis-je, étonnée. Nous étions au fond du camping-car. Sous les couettes qu'on avait prises au motel. J'étais au chaud, je ne portais qu'un t-shirt et mes cheveux étaient encore si longs et ondulés. J'étais toute secouée. Mais que se passait-il ?!
- C'est juste un mauvais rêve, ma belle, me dit-il en me souriant et en se collant de plus près. J'étais si bien. Le retrouver c'était... inexplicable. Je ne savais pas ce que je faisais là, ni comment j'étais arrivé là, ou si tout ce qu'il s'était passé avant n'était qu'un rêve... mais j'étais avec lui. Et c'est tout ce qu'il comptait. Je le regardais avec incompréhension. Raconte moi ton cauchemar. Je ne savais quoi répondre. Jonas ? Jonas était encore là, à l'avant du camping-car, sur les genoux de Kristen, à côté de Nate. Nous ne savons pas encore comment ça marche. C'est peut-être comme un rhume. Oh, si tu savais... Sa mère est médecin, elle pourra peut-être l'aider. Quand j'étais petit, je n'étais jamais malade, mais mon frère avait toujours quelque chose...
- Il va mourir... Je le sais, dis-je précipitamment.
- Tu n'en sais rien, s'étonne-t-il. Je me laissait plonger dans son regard brun, si chaleureux. Quand je suis au près de lui, je me sens en sécurité. Mais, je ne comprenais rien de ce qu'il se passait.
- Je ne me sens pas bien...
- Pourquoi ? Me demanda-t-il.
- Je l'ai traité de pleurnicheur quand j'ai caché un insecte sous son oreiller, lui confiais-je. J'avoue que ce n'était pas très malin mais... j'aime faire des blagues aux enfants.
- Ce n'est pas grave, ma belle. Tu ne le pensais pas, me souriait-il. J'étais complètement folle de son sourire. Tellement, que je m'y perdais dans mes pensées.
- Shawn...?
- Oui ?
- Pourquoi Alice a-t-elle fait ça à Cara ?
- Je ne sais pas. Elle était triste, Hayley. Cela peut parfois rendre les gens furieux.
- C'est une raison stupide.
- T'as raison. Je regarda par la fenêtre le décor défilé. La forêt, la nuit. Ça m'avait tellement manqué. Hayley, les gens font parfois des choses insensées.
- Comment ça se fait ?
- Car tout le monde vit de mauvaises choses. Et il est difficile de rester soi-même après ce qu'ils font. Tu penses qu'on aurait dû laisser Alice rester ?
- Peut-être.
- C'était une chose difficile à faire. Mais si elle avait fait quelque chose pour te blesser ? Je ne sais pas si nous avons fait ce qu'il fallait...
- Comment peux-tu le dire ?
- Eh bien, ce n'est pas comme les maths, Hayley. Parfois, il n'y a simplement pas de bonne réponse.
- Je déteste les maths. Il se mit à rire.
- Moi aussi, ma belle. Ouais, grandir signifie faire ce qui est de mieux pour les personnes auxquelles nous sommes attachés... même si parfois... cela veut dire blesser quelqu'un d'autre.
- Mais je ne veux blesser personne...
- Ce n'est pas aussi facile.
- J'ai peur, Shawn.
- Qu'est-ce que je peux te dire pour que ça aille mieux ?
- Que tu ne me laisseras pas.
- Oh, je ne ferais pas ça. Je te le promets. Tout va bien se passer. Je me mit à pleurer, et il me prit sur son torse et me câlina, me déposa des baisers dans les cheveux. Maintenant, essayons de dormir un peu. Je m'efforça de fermer les yeux, puis m'endormit en une fraction de seconde.

Survive : Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant