34 : Goodbye

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Cette nuit était froide. Tellement froide que je me réveilla soudainement. Je dormais près de la fenêtre brisée. Je jeta un coup d'œil dehors. La lune éclairait la place. Le ciel était d'un bleu presque clair. Quelques rôdeurs vagabondaient encore devant le bâtiment, mais la plupart d'entre eux étaient morts ou partis à la conquête d'autres survivants. Janet était réveillée, elle aussi. Elle portait l'enfant dans ses bras. Tout ce qui pouvait servir de couverture lui avait été privilégié, pour ne pas que le bébé attrape froid. Soudain, elle s'aperçoit que je suis levée.
- Hé, Hayley, d'une voix douce et basse pour ne pas réveiller les autres.
- Hé. Comment va-t-il ? Je m'approcha d'eux.
- Il est parfait.
- Il ressemble à Heath.
- Tu trouves ? Sourit-elle, épanouie.
- Oui, vraiment.
- Merci, dit-elle avant de tousser. Je la regarda inquiète. Je vais bien, ça va. J'aimerai juste pouvoir me réchauffer.
- Hay, pourquoi tu ne lui donne pas le manteau qu'on a trouvé ? Surgit soudainement Jon. J'avais presque oublié ma trouvaille. Je le sorti de mon sac à dos et lui apporta. Désolé pour la couleur, tout ça, ajoute-t-il avant de se recoucher.
- Tu penses vraiment que j'en ai quelque chose à foutre ? Réplique Janet d'un ton froid avant de me regarder avec tendresse. Merci, Hay. Est-ce que... tu veux le tenir ?
- Euh, je sais pas comment... enfin... je stressais à l'idée d'avoir ce nourrisson dans les mains, de détenir quelque chose d'aussi fragile et pure. Je ne sais pas pourquoi, mais ça m'effrayait.
- C'est facile. Garde le proche de toi, et tiens bien sa tête. Elle me donna le bébé dans les bras, mais il se mit à pleurer. J'étais embarrassée mais j'essayais de le réconforter.
- Shhh, shhh. Voilà, dis-je tendrement puis il se calma.
- Tu es douée, me confie Janet.
- Regarde-toi. Comme une grande sœur, surgit Nate. Décidément, tout le monde surgissait de nulle part ce matin. Janet ne cessait de tousser. Elle avait dû attraper un coup de froid. Là, là, laisse-moi le prendre. Vous devriez vous reposer, toutes les deux. Surtout toi, dit-il à Janet.
- C'est quand la dernière fois que tu as dormi, Nate ? Lui demande-t-elle.
- Il y a environ deux ans. Ça va. Et il faut quelqu'un pour te surveiller, dit-il au bébé, en prenant une voix enfantine. Pendant que notre nouvelle maman récupère !
Il prit l'enfant dans ses bras et s'installa au fond dans un coin sombre. Je vis Mary partir dehors. Je décide alors de la rejoindre. Quand j'arriva, elle était en train d'observer à travers les aérations de la grille, qui nous servait de porte d'entrée, quelque chose. Je la regarda, suspicieuse. Cela lui a prit environ deux minutes avant de se rendre compte que j'étais là.
- Eh, merde, soupirait-elle en me voyant là, à attendre.
- Qu'est-ce que tu faisais ?
- Écoute... je suis désolée. Je dois m'en aller.
- T'en aller ? Et où ça ?
- Juste... m'en aller... tu comprends ? Tu sais... Ginny... Hanna... je ne vais pas m'attarder ici et... et voir ça t'arriver, à toi aussi.
- Mais... je pensais que tu croyais en moi ?
- C'est le cas. Et le problème, c'est que je me suis attachée à toi. Je tiens à toi, Hayley. Et je ressens des choses... que je ne devrais pas ressentir. Écoute... quand ce sera la merde, et ça finira de toute façon par arriver, souviens-toi que tu peux t'en sortir toute seule. Ce n'est pas une option pour tout le monde... si c'est vraiment la merde, ne les laisse pas te faire couler avec eux. Tu ne leur doit rien. Un silence s'abat. Puis elle reprit, tristement. Prends bien soin de toi. Et je le pense. Tiens, elle me tendit la lime à ongles. Je, euh... je dois y aller.
Elle sortit par l'arrière boutique, et descendit les marches. Tandis que je la regardait partir, je retomba sur les fesses, la tête entre les barreaux. Toujours sous le choc de sa décision. Mais je la respectais, et j'espérais très vite recroiser son chemin.
- Hé, dit Liam en arrivant derrière moi. Il s'installa à mes côtés. Je pensais que tu serais en train de dormir. Ça va ?
- Ça va, répondit-je, sèchement.
- Bien. C'était une grosse nuit, par contre. La température est en chute libre. On a presque plus rien à manger. Je pense qu'on devrait rester planqués quelque temps, tu vois, pour Janet et le bébé. Alors je me disais que dès demain matin, je vais voir avec Mary si on peut trouver un endroit où on pourrait recharger nos stocks. Il me regarda soudain, j'étais attristé de devoir lui annoncé la nouvelle. Quoi ?
- Mary est partie... pour de bon.
- Quoi ? Quand ?
- À l'instant.
- Tu es sérieuse ? Elle ne m'a rien dit ! Hurlait-il.
- Hé ! Moins de bruit, intervient Nate.
- Désolé, je... désolé. C'est juste que... Mary est partie.
- Vraiment ?! Liam ? On atteint un nouveau sommet d'immaturité, réplique Nate tandis que le bébé pleurait.
- Immature ? Putain de merde, Nate, tu sais quoi ? Va... te faire foutre.
- Non, tu mets nos vies en danger, la vie de ce bébé en danger, pendant que vous vous éclatez comme deux gamins !
- Non, non... C'est pas ce que tu crois, Nate. On était juste... de bons potes.
- Vous agissez tous les deux comme des gosses, intervenais-je. Mary est lesbienne, pour infos. Liam et Nate fut surpris. Tout ce que vous faites c'est vous engueuler pour rien.
- Écoute, je suis désolé, d'accord ? Mary me comprenait, on a juste discuté, comme on l'aurait fait avant ! Je veux dire, regarde autour de toi ! Tout est de la MERDE. Alors excuse-moi d'avoir voulu passer du temps avec une amie. Dit Liam.
- Bon. Mais ce bébé... c'est ça qui compte maintenant, d'accord ? Alors reprends-toi.
- Où est mon bébé ? Demanda au loin Janet.
- Est-ce que tout va bien ? Surgit Jon.
- Tout va bien, répond Liam, hors de lui, se mettant à l'écart.
- Il nous faudrait un bon endroit pour l'élever, et c'est pas ici, on doit continuer. On va au nord, vers Bloomington. C'est notre meilleure option, suggéra Nate.
- Il y a une ville de l'autre côté de la rivière, ce sera peut-être plus sûr là-bas, dis-je.
- Ou au moins, ça fera une bonne étape sur la route.
- Nate ! Crie Janet.
- Je suis désolé, dit-il en lui rendant son bébé. Il avait l'air tellement attaché à lui, comme il l'était avec Jonas.
- Hay n'a pas tort. Ça pourrait être une ville pleine de ravitaillement, et pas loin d'ici en plus ! Intervient Pheobe. Tout le monde était déjà levé alors que le soleil lui-même ne l'étais pas encore.
- C'est beaucoup mieux qu'ici, en tout cas. On dirait que c'est notre meilleure option. On doit prendre la route le plus rapidement possible... on part au lever du soleil.
- Houla, houla ! Qu'est-ce que tu racontes ? Janet a besoin de se reposer. Quelques jours... au moins ! S'exclama Liam.
- Liam a raison. Elle a besoin de repos. On devrait attendre quelques jours, dis-je.
- C'est peut-être le mieux. On ne veut pas pousser Janet, dit à son tour Pheobe.
- Donne-moi juste un jour ou deux, Nate. Ça ira, répond-t-elle.
- On fait une erreur, dit Nate, contrarié.
- Écoutez... on devrait aller se reposer un peu. La journée d'hier était très longue et personne n'a assez dormi cette nuit, proposa Jon.
Tout le monde repartit se coucher, excepté Nate, adossé contre le mur extérieur à regarder de petits flocons de neige tomber. Je lui jète un regard avant d'aller me coucher, mais il ne m'en renvoie pas.

Survive : Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant