11 : Bridge

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Cinq jours plus tard...

Le ciel était dégradé du bleu nuageux au orange vif. Face à nous, un énorme pont en métal s'étendait dans toute sa splendeur. Nous étions désormais en Virginie. Ces cinq jours furent longs, entre les prises de tête avec Merles, les sautes d'humeur de Janet et la fragilité de Hanna, nous étions servis. Nous mourrions de faim et de fatigue, et être arrivés à ce pont était un signe que nous étions bientôt arrivés. C'était l'heure de la pause. Pour Janet, nous devions nous arrêtés régulièrement. Je pris les jumelles que Liam m'avait confié et grimpa sur un rocher afin de vérifier si la voix était libre ou si nous devions nous attendre au pire.
- Tu vois quelque chose ? Demanda Liam.
- Il y a un pont.
- Il a l'air praticable ?
- Je crois. Il y a une petite maison près du pont, continuai-je sans lâcher mes jumelles.
- Grande comment ? Demanda Vernon.
- Plutôt petite. Il y a... Une sorte d'ascenseur.
- Un téléphérique ? Ça doit être cette station de ski, dit Liam en contemplant la carte.
- Je n'ai jamais été au ski, dis-je.
- Janet et moi y allons chaque hiver, dit Heath en regardant sa bien-aimée.
- C'était pas beau à voir, rigola-t-elle.
- Il y a un bâtiment à flanc de montagne, continuai-je.
- Il a l'air de quoi ? Répliqua Liam.
- Il est grand.
- On dirait un bon endroit où passer la nuit, dit-il en regardant les autres, tout aussi d'accords.
- Il faut traverser ce pont. Allons-y, ordonna Vernon.
- Un moment. On ne peut pas tous se précipiter comme ça ! Si on nous repère sur ce pont, on sera piégés, signala Liam.
- Contourner ce lac prendra trop de temps.
- D'accord mais, on ne sait pas ce qu'il y a là-bas. Alors je vais me faufiler et m'assurer que c'est dégagé avant de faire venir tout le groupe, répondit Liam.
- Tu penses que c'est une bonne idée de se séparer ? Dit Vernon, méfiant.
- Je n'ai jamais dit que c'était une BONNE idée. Mais c'est mieux que de risquer la vie de tout le monde.
- Quel est ton plan ? Intervient Heath.
- Hayley et moi pouvons aller en reconnaissance en douce et vérifier que personne ne nous attend de l'autre côté.
- Ça ne va pas être commode de vous couvrir d'ici.
- Eh bien, on fera demi-tour si ça se gâte.
- Hayley devrait rester ici, dit Vernon. C'est...
- C'est quoi, Vernon ? S'énerva Liam.
- Ce n'est qu'une petite fille...
- C'est bien plus que ça, elle a dix-sept ans, Vernon. Elle peut...
- Je peux le faire, les interrompit-je.
- Tu vois ? Aucun soucis, souris Liam en mettant son bras autour de mes épaules. Ça va aller. D'accord ? On vous fera signe dans dix minutes. Attendez notre signal lumineux de l'autre côté.
- Je peux y aller aussi, dit Merles.
- Tu restes avec le groupe... Répondit Liam.
- Ça va Liam, je vais bien !
- Je n'aime pas ça, intervient Vernon.
- Ouais mais ça date de quand la dernière fois que tu as aimé quelque chose, Vernon ? Dit d'un ton ironique Liam.
- S'il arrive quelque chose, je vous couvrirai, répliqua Merles.
Nous acquiesçons et partons tous les deux en direction du pont.
- Hé, désolé pour ça... J'ai vraiment besoin de tes jolies yeux, et pour l'instant je ne fais même pas confiance à Merles pour lacer ses pompes tout seul. Ils sont tous sur les nerfs après l'épisode Carter, m'informa Liam.
- Ça fait cinq jours. Pourquoi Carter nous suivrait-il encore ? Demandai-je, intriguée.
- Quelle est la chose la plus importante au monde ? Quelque chose que tout le monde veut ?
- La famille ?
- Ce monde est dur sans personne à qui faire confiance. Un silence parut, je repensais à Shawn, encore. Quand Liam reprit. Quoi qu'il en soit, tu peux demander à Janet, ok ? Je ne m'impliquerai pas là-dedans.
Arrivés face au pont, pas mal de rôdeurs traînaient par ici. Il allait falloir faire le grand ménage.
- Qu'est ce qu'on fait ? Me demanda-t-il.
- On se les fait, répliquais-je.
- J'aime ça ! Je prend ceux de droite, toi de gauche. Il me donna son deuxième katana.
Nous nous approchions discrètement chacun de notre côté de notre cible. Liam en décapita trois en même temps, tandis que j'arrivais à peine à manier mon arme. Je réussis à lui enfonça ma lame dans le crâne, et à décapiter le second. Un troisième vient par surprise et je lui planta mon arme dans la tête. Le katana resta coincé dans celui-ci.
- Tire un bon coup, précisa Liam. Je tira de toutes mes forces et je faillis décapiter Liam au passage. Il se mit à rire et à me mettre un coup à l'épaule. Beau travail, ma belle ! Après quelques secondes je lâcha un petit "Aie" en me frottant l'épaule, puis lui sourit. Il me souris alors à son tour.
Liam et moi étions très complices ces derniers temps. Il était la seule personne à qui je faisais confiance, ici. Qui l'aurait cru après notre première rencontre ? Nous nous aventurons alors sur ce fameux pont. Il était rouge, et ressemblait vaguement à celui de San Francisco, mais en beaucoup moins impressionnant. Le pont n'était pas praticable en voiture, mais en train. Une ligne de rail parcourait celui-ci. Liam et moi marchions alors à côté, c'était plus prudent, malgré le peu de place. En effet, Liam marchait devant moi, on ne tenait pas à deux côte à côte. Soudain, un rôdeur se mit à bouger et à gémir. Suivit de trois autres d'entre eux. Nous ralentissons. En me retournant, je vis qu'on était suivit par un autre rôdeur qu'on a du oublier d'abattre avant de monter. Liam me fit signe qu'il s'en occupait, il sortit son katana de son étui et se dirigea au sens opposé afin de tuer le rôdeur derrière nous. Il se plaça sur les rails cette fois-ci. Mais le bois n'était pas solide, et il s'écroula. Je couru jusqu'à lui, il se tenait d'une main, désormais. Mais le sol s'écroula. Je vis Liam tomber ainsi que le rôdeur. Je me précipita et regarda en bas. Liam était toujours là, accroché aux barres métalliques maintenant le pont. Le rôdeur était aussi agrippé et tentât de se rapprocher de Liam. Je m'allongea et plongea ma main afin qu'il puisse l'attraper.
- Derrière toi ! Me cria-t-il. En me retournant, je vis deux rôdeurs prêts à m'attaquer. Je me releva en vitesse et prit le katana que Liam avait laissé tomber. Je coupa la jambe au plus près. Il tomba, et je lui arracha la tête. Le deuxième se jeta sur moi et me poussa vers le lac, je tomba du pont et me rattrapa directement sur une barre en metal en dessous du pont. Je pouvais apercevoir Liam. Il avait besoin de moi. Je me hissa jusqu'au pont. Le rôdeur m'attendait toujours. Je repris le katana et lui enfonça dans la bouche jusqu'à sa nuque. Du sang m'éclaboussa le visage, je me précipita à nouveau sur Liam. Je lui tendit un bâton qu'il prit et je l'aida à se hisser jusqu'à moi.
Quand nous étions enfin de nouveau sur pieds, nous reprenions nos esprits.
- Merci, Hayley, me dit-il. Je lui souris. Et nous continuons à avancer doucement et toujours sur nos gardes. Quand soudain, une silhouette se rapprocha de nous. Humaine. Tu le vois ?
- Ouais. Nous nous arrêtons net.
- Détends-toi. Et c'est toi qui parles.
- Quoi ?! Pourquoi moi ?
- Parce que je ne veux pas me battre. Tu crois vraiment qu'il tirerait sur une jeune fille aussi mignonne que toi ? Me dit-il en me souriant.
- Qu'est ce que je dis ?
- Je ne sais pas. Demande-lui ton chemin.
L'homme était à environ dix mètres de nous et s'arrêta.
- Qui êtes-vous ? Demanda l'homme en criant afin que nous l'entendions.
- Et bien, qui veut le savoir ? Demanda à son tour Liam.
- On est un peu perdus, dis-je.
- Perdus, hein ? Répéta l'homme. Il se rapprocha légèrement, mais nous ne voyons toujours pas vraiment son visage. Vous n'avez pas vraiment l'air de connards. Vous êtes des connards ?
- On est juste des personnes, dis-je.
- Ça me va. Alors vous allez au nord comme tous les autres ? Demanda-t-il, maintenant assez près pour voir de quoi il avait l'air. Il devait avoir des origines indiennes. Il avait les cheveux longs, noirs, une peau mate et une légèrement barbe. Il était armé d'un fusil.
- Tous les autres ? Demanda Liam.
- Je vois au moins un groupe par jour venir ici.
- Avez-vous vue quelqu'un nommé Nora ? Demandai-je, aussitôt.
- Nora ? Peut être.
- Vraiment ?! Dis-je, surprise.
- Non, en fait plein de monde passe par ici. Je ne sais pas. Mon regard d'espoir s'évapora. Ma foi, vous avez l'air d'en avoir baver. Si vous avez besoin de manger, j'ai des conserves dans le chalet là-bas.
- Eh bien, c'est, euh... Très gentil à vous. C'est quoi le piège ? Demanda Liam.
- Aucun piège. J'en ai plein.
- Dans ce cas, merci.
- Pas de problème. Ça fait plaisir de tomber sur des visages amicaux. Donc, j'ai à manger, et des provisions dans le chalet. Et si vous voulez... Soudain, il eu l'air étonné. C'est quoi ce bordel ?! En se retournant, on vit Merles courir jusqu'à nous armé d'un fusil. Il visa l'homme et l'homme fit de même.
- Non, non, non ! Il est avec nous ! Cria Liam.
- MERLES, NON ! Criai-je. Mais c'était trop tard. Merles avait tiré dans la gorge de l'homme qui agonisa et tomba du pont violemment. Liam furieux se précipita sur Merles.
- Je l'ai touché ? Il est où ? Demanda Merles, calmement.
- Pourquoi as-tu tiré ?! Demandais-je.
- Il pointait un fusil sur moi !
- Bon Dieu, Merles, je t'ai dis de ne pas tirer ! S'emporta Liam.
- Et comment j'étais supposé t'entendre ? En tout cas, tu m'as dégagé une belle ligne de tir !
- Ce coup de feu a dû retentir sur des kilomètres ! Il faut quitter ce pont. Allons-y ! Il fit signe au groupe de nous rejoindre.
Liam et moi étions en tête, toujours un peu sonné de ce qu'il venait de se passer. Liam était furieux. Nous avancions sur ce pont tandis que le soleil se couchait. Nous avions malgré tout de l'espoir : le chalet de l'homme était remplit de vivres, selon lui. Espérons qu'il disait vrai.

Survive : Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant