20 : Work

32 4 0
                                    

Arrivés en haut des marches, Michelle ouvrit la porte. Nous accédons alors au toit. Le temps était très venteux ici. Un peu plus loin se trouvait de grandes cages en verres. Des serres. Nous entrons dans l'une d'elles. Remplie de magnifiques plantes et de fleurs. C'était très jolie à voir, comme un petit coin de paradis. Ce qui était fort paradoxal en voyant dans quel état on nous traitait en dessous de ces merveilles.
- Reste là une minute, me dit Michelle. Je vais appeler pour savoir ce que tu dois faire. Ne touche à rien. Elle sortit de la serre et referma la porte derrière elle. Je la vis à travers les vitres parler à son talkie-walkie. En me retournant, je vis Hanna, recroquevillée sur elle-même, dans un coin, cachée derrière des fougères. Elle était toute tremblante. Je la saluais et m'approcha d'elle.
- Il faut être forte, Hanna. Tout est plus dur, mais... Il faut être forte pour survivre, lui dis-je d'une voix calme.
- Mon père ne m'avait encore jamais frappée, murmurait-elle. Même quand je m'étais mal conduite...
- Il ne voulait pas le faire, Hanna. Carter l'a forcé. C'est lui le méchant, pas ton père. En fait, d'un certain côté, c'est Carter qui t'a frappée... Pas ton père.
- Sans doute... Alors Carter m'a flanqué un sacré coup, j'ai toujours super mal.
- Ouais...
- Merci. D'avoir voulu m'aider... Je ne sais pas pourquoi les gens sont aussi méchants. Même quand je suis hors de moi, je n'ai pas envie de faire du mal aux autres.
Mike nous interrompit en ouvrant la porte, suivit de Michelle.
- Te plains pas, dit-elle.
- Non, t'inquiète, lui répond-t-il. Michelle se tourna alors vers nous.
- C'est Mike qui commande, ok ? Écoutez-le bien. J'avais l'impression d'avoir cinq ans. Hanna se releva et me rejoint, toujours tête baissée.
- Ça va aller, Michelle. Elle referma la porte et s'en alla. Il faut qu'on fasse du super boulot. Le camp compte sur nous. Je vais vous montrer quoi faire. C'est ultra simple. Il nous conduit jusqu'à une table où reposaient des outils de jardinage. Prenez ces cisailles. Il y en avait deux, une pour chacune de nous. On s'équipa. On doit ramasser des baies, dit-il en nous conduisant vers de grands buissons remplit de baies. Vous les cueillez, vous les mettez dans le panier. Facile. Tant qu'à faire, si vous voyez des branches mortes, coupez-les avec les cisailles et empilez-les bien put en faire du compost. Pigé ?
J'hocha la tête pour acquiescer tandis que Hanna avait toujours l'air autant secouée. Elle resta figée devant un rang lui étant attribuée, moi je me mis au travail dans le rang d'à côté. Mike me rejoint.
- Dis... Elle va bien ? Me murmura-t-il. Parce que ce qu'il s'est passé tout à l'heure... C'était moche. Je ne veux pas qu'elle pète les plombs et que ça me retombe dessus.
- Elle a été éduquée comme un bébé, donc elle se conduit comme tel. On ne peut pas l'aider.
- La vache, t'es dure. Si Gill m'avait fait ça, j'aurai sûrement chialer un peu aussi. Écoute, Gill m'a dans son collimateur depuis que j'ai laissé les autres s'échapper. Faut que je me concentre sur mon boulot. Il me tapa amicalement sur la tête, comme si j'étais un chien. Je lui lança mon pire regard, puis il s'écarta. Je sais pas pourquoi j'ai fais ça. Je recommencerai pas... Bon, je vais bosser, dit-il gêné, puis partit de l'autre côté de la serre.
Je faisais mon travail tout en observant de loin Hanna. Elle restait là, figée devant ses cisailles. Je me sentit obligé d'aller la voir.
- Hé, regarde, fais comme moi.
Je lui montra comment faire, elle m'observait. Je pense que ça lui faisait du bien d'avoir quelqu'un d'autre que son père. Puis elle m'imita. Même si je faisais la plupart de son boulot, elle me suivait, mais avec lenteur.
- Ce n'est pas si difficile, Hanna.
- Je sais, j'ai juste peur de faire une erreur.
- Ce ne serait pas la fin du monde. Continue.
- Oh merde, dit Mike, un peu plus loin. En regardant par la fenêtre, je compris. Carter arrivait.
- Oh non ! Pleurnichait Hanna, effrayée en voyant son pire cauchemar arrivé.
- Tu n'as pas fais ton travail, Hayley, me rappela Mike.
Carter entra.
- Je viens voir comment s'en sortent les nouvelles, dit-il en souriant. Puis son sourire disparut quand il vit mon rang non fait. Mike !
- Oui. Gill. Salut.
- Qu'est ce que c'est que ce merdier ?!
- Écoute, Gill, elles sont nouvelles... Et moi avec mon bras, c'est pas... Je n'ai qu'un bras, donc...
- La ferme. Ferme ta gueule. Tu as intérêt à avoir une bonne explication. Et tout de suite.
- Gill, par pitié, écoute...
- J'ai l'impression que tu cherche une excuse, alors que je veux une explication.
- C'est de ma faute, dis-je soudainement. Je n'ai pas du bien monter à Hanna...
- Non, je sais à qui la faute, dit-il en fixant Mike. On en a déjà parlé Mike. Je pense que tu n'as pas tout bien compris.
- Compris quoi ? Je...
- Les filles, attendez dehors. Mike et moi devons parler.
On s'exécuta. J'avais peur pour Mike. En espérant qu'il n'allait pas le tuer comme il l'a fait avec Adrian et qui sait, Heath. Hanna s'avança vers la vue que nous avions d'ici.
- Qu'y a-t-il, Hanna ?
Soudain, la porte s'ouvrit brutalement. Mike tomba au sol. Carter le prit par le col et le releva, puis le poussa. Il s'avança vers lui, tandis qu'il reculait, le suppliant. Carter le prit et le jeta du haut du toit. Le temps que j'arrive, il était trop tard. Il ne restait qu'une énorme tâche de sang et des organes décomposés, sa tête avait éclatée contre le sol. C'était horrible à voir.
- La faiblesse... L'incompétence... Nous font courir à tous un risque intolérable. Pensez-y, la prochaine fois que vous aurez à faire quelque chose. Descends, m'ordonne-t-il. Pheobe a du travail pour toi. ALLEZ !
Je l'obéis, tandis qu'il posait ses mains sur les épaules de Hanna. Je ne voulais pas la laisser seule avec lui, mais je n'avais pas vraiment le choix.
Arrivé à l'armurerie, je vis Pheobe remplir un seau de balles.
- Oh, salut. Ils veulent que tu apportes des provisions aux gars qui bossent sur l'extension. C'est tout simple, tu as juste à leur apporté ça, me dit-elle en me donnant le seau. Elle est classe cette veste, je ne sais pas ce que raconte Michelle. Je ne pu m'empêcher de repenser à Mike, écrasé au sol. Qu'est ce qui ne va pas ? Me demande-t-elle.
- Mike... Mike est mort...
- Quoi ? Qu'est ce que tu dis ?
- Carter l'a tué... En le poussant du haut du toit...
- C'était... Peut-être un accident ? Un silence s'abat tandis que je la regardais d'un air "tu sais que c'était pas un accident" alors elle reprit. Écoute, apporte ça à ces types et reviens tout de suite. Et... Fais attention, ok ? C'est pas le moment de te faire remarquer. Moi, je vais découvrir ce qu'il s'est passé. Elle m'ouvrit la porte, et cria à Dwight, qui était juste à l'étage d'au dessus. Hé Dwight ! Hayley va apporter des munitions à tes gars.
- Ça marche, répond-t-il.
Je sortit par la porte qui menait à dehors. En allant déposer ça à côté, je vis le corps de Mike, complètement explosé au sol. Il était allongé sur le ventre, la tête tournée vers moi, du moins de ce qu'il en restait.
- Hé ! Ça te regarde pas. Apporte-ça a les gars, point barre. Tu as juste à suivre les câbles, me dit Dwight.
J'obéis et vis les grilles bougées. Des milliers de rôdeurs frappaient contre celles-ci. J'entra dans la pièce indiquée par Dwight. À l'intérieur se trouvait Nate. Il était en train de se battre. Bizarrement, je n'étais pas vraiment surprise.
- Je ne suis pas un forçât. Qu'ils aillent se faire foutre ! Ils n'ont qu'à le faire eux-mêmes si c'est si important.
Il se battait avec Jon, l'homme qui dormait dans la même pièce que nous. Nate l'avait collé contre le mur et le tenait par la gorge.
- Tu me lâche, ok ?
- Tu ne peux pas me forcer à faire ces conneries !
- Tu me lâche, j'ai dit ! J'étais plutôt impressionnée, Jon faisait deux fois la taille de Nate.
- Sinon quoi ? Tu vas rapporter à la maîtresse ?
- Nate ! Criai-je.
- Salut princesse, dit-il sans me regarder et sans s'arrêter. Cet enfoiré me pousse à bout !
- Je veux juste que le travail soit fait !
En le cognant contre la vitre, les planches de bois tombèrent. Et les rôdeurs frappèrent contre la vitre, et la brisèrent. Nous reculons au fond de la pièce. Nate prit un marteau et le leur enfonça dans le crâne, un par un. Je m'empara d'une planche en bois. Un rôdeur s'approcha de moi. Je le cogna avec la planche, mais rien n'y fait. J'étais prise au piège, contre un mur. Je me faufila derrière un meuble, mais il me suivit et tentât de m'attraper. Cul de sac. Je poussa de quelque peu le meuble afin de sortir d'ici, et le lâche sur le rôdeur, mort écrasé. Mais d'autres rôdeurs m'attendaient de l'autre côté, je pris un marteau qui était au sol et l'enfonça dans le crâne d'un d'entre eux, mais je n'arrivait pas à l'enlever. J'abandonna et recula de plus en plus jusqu'à tombé par terre, mes pieds pris dans des cordes. Je pris un tournevis qui était à côté, au sol, et l'enfonça dans la bouche de l'un d'eux. Puis l'autre rôdeur se prit une flèche dans le crâne. C'était Dwight. Qui aurait cru qu'il me sauverait la vie ?
- Debout ! Dégage de là, allez ! Moi, forcé de te sauver. Putain.
J'enleva les liens de mes pieds et rejoignit Nate et Jon.
- Dieu soit loué, tu vas bien ! S'écria Nate en me voyant debout.
- Bon, assez larmoyé. Retournes à l'intérieur et tout de suite, je suis sûr qu'ils ont encore du boulot pour toi, m'ordonna Dwight. Tout de suite ! J'ai l'air de déconner ? À cause de vous, bande de connards, faut que je joue les baby-sitters. Vous êtes pas foutus de retaper quoi que ce soit sans que je doive sévir ?
Je sortis de la pièce. Je vis de nouveau les grilles bougées. Soudain, une main me couvrit la bouche et m'emmena dans une pièce.

Survive : Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant