08 : Rescue

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- Bon ils ne devraient pas arriver à passer, dit Jack. Nous étions enfermés dans un camion trouvé dans la forêt. Les rôdeurs l'avaient trouvé bien entendu, et ils ne cessaient de frapper contre celui-ci. D'un autre côté, nous non plus... Jack s'allongea, et je ne voyait plus que sa cheville en sang. Je m'inquiétais. Qu'est ce que tu regardes ? Me surprend-t-il en train de me ronger les ongles devant sa blessure.
- Qu'est ce que tu vas faire ? Lui dis-je, droit au but. Il regarda derrière moi.
- Passe-moi ça, m'ordonna-t-il. En me retournant, je vis une scie. Alors c'est ça qu'il allait faire. Comment Shawn.
- Tu es... Sûr... ?
- Je n'ai rien à perdre. À part mes jolis orteils, bien sûr, ricanait-il.
Je me leva et lui donna la scie. Il l'a prit et la plaça légèrement au dessus de son genou. Je recula, effrayée d'assister à cela. Il ferma les yeux, puis jeta la scie.
- Je me viderai comme un cochon égorgé... Qu'est ce que tu vas faire ? Me porter sur ton dos ? Putain... Donne-moi juste... Une minute.
- Essaie de te reposer. Il y a pleins de trucs ici, je vais essayer de trouver quelque chose pour t'aider.
Je me dirigea à l'avant du camion. La clé était encore sur le contact. Je la tourna afin de démarrer le véhicule, mais il semblait à sec. La radio était décomposée. Je retourna à l'arrière. Une grosse boite en bois reposait à ma gauche. À l'intérieur, des dizaines de paquet de Marlboro.
- T'as trouvé quelque chose ? Demanda Jack. Je lui montra le paquet de cigarettes. Donnes-m'en une. Je lui lança le paquet qu'il rattrapa. Il en sortit une et la mit entre ses dents. T'as du feu ? Je souffla et sortit un briquet de ma poche puis alluma sa cigarette. Il prit une grosse bouffée puis tire une grimace. C'est aussi mauvais au goût qu'à l'odeur.
- Et maintenant ? Demandais-je. Il reprit une bouffée et recracha la fumée.
- On attend.
Je m'assis à ses côtés et prit à mon tour une cigarette. Il me regarda étonné, mais ne dit rien. Car de toute manière, il n'avait rien à dire. Je l'alluma et nous fumions, comme si nous attendions la fin.
Plusieurs heures plus tard, il faisait nuit. Et nous dormions à point fermé, quand un cri me réveilla. Je sursauta et recula jusqu'à l'avant du camion. Jack faisait des bruits étranges et nous étions coincés là. S'il se transformait, je n'avais aucun moyen de le neutraliser mis à part la scie, et je n'avais pas vraiment envie de l'utiliser. Jack était recroqueviller vers la porte du fond, il gémissait comme un rôdeur. Au fond de moi, j'espérais tellement qu'il n'était pas mort.
- Jack... ? Il me surprit une fois de plus en toussant d'une force, qu'on aurait cru qu'il recrachait ses boyaux.
- Oh chiotte. Je me sens comme une grosse merde coincée dans un tuyau d'évacuation, dit-il en se relevant. Je fut soulagée. Je me rassied à côté de lui. Il cracha du sang en toussant. Seigneur, dit-il. Bloqués dans cette caisse tout la journée. Tu veux que je te dise quelque chose de drôle ? J'acquiesça mais je savais pertinemment que cela n'allait pas être drôle du tout. J'ai réfléchi et je ne veux pas mourir, ria-t-il avec difficulté. J'aurai jamais cru être assez bête pour dire un truc pareil. Mais voilà. J'ai peur Hayley... Mon Dieu, comme j'ai peur...
- Tout le monde finit comme ça...
- Ouais mais tu ne pense jamais que ça va t'arriver... Jusqu'au jour où ça arrive. Son regard était sombre et glauque, cela me rappelait Shawn quand j'ai du l'abattre. Il était dans le même état. Tu peux me promettre de veiller sur Merles ? Il n'a plus personne, son frère est partit avec ses amis et je sais qu'il est vraiment têtu comme mec, mais il n'y a plus Ella pour le mettre dans le droit chemin. Il a besoin que quelqu'un le résonne, le mette dans le droit chemin...
- Je ferai de mon mieux, répondus-je.
- Merci... Ça fait presque un jour. Ils ne nous trouveront pas. Il essaya de se relever avec difficulté.
- Où vas-tu ? Il ouvra légèrement la porte du camion. Il y avait encore quelques rôdeurs dans les parages, mais c'était largement faisable.
- Je ne vais pas m'en tirer. Tu vas devoir tenter ta chance... Je vais te donner de l'avance...
- Tu viens avec moi.
- Pour faire quoi ? Mourir dans deux heures ?
- Pour dire au revoir à Merles. Il soupira.
- Bon, d'accord. Je vais essayer. Comme disait mon vieux "on vas pas y passer la nuit." Il prit soudain un air très sérieux. Finissons-en.
Nous sortions à peine du camion, qu'un rôdeur nous prend par surprise. On se mit à courir, mais Jack tomba. Je me retourna et vient l'aider.
- Ça ne va jamais marcher. Allez, trouve mon beau frère. Il s'avança vers les rôdeurs, je ne voulais pas l'abandonner. Je couru jusqu'à lui, mais il me repoussa. Pars ! Mais, pars, bon Dieu ! Cours !
J'obéis et couru aussi vite que je pu. J'esquiva quelques rôdeurs sur le chemin, j'étais trop rapide pour eux. Je continua à courir jusqu'au matin. Sans m'arrêter.
Il faisait jour quand j'arriva au foyer par la porte de la cuisine. Vernon et Janet était assis à une table buvant une boisson chaude. Je repris mon souffle, déboussolée. Vernon se leva immédiatement à mon arrivée.
- Hayley ! Est que ça va ? Liam n'est pas avec toi ?!
- Où est Heath ?! Surgit Janet.
- Que s'est-il passé ?
- Nous avons été attaqués, répondus-je, calmement.
- Par qui ?! Hurla Janet.
- Des rôdeurs.
- Seigneur !
- On a été séparés. J'étais avec Jack, mais...
- Mon Dieu... Soupira-t-il en fermant les yeux.
- Où étiez vous ? Où exactement ?! Cria la femme.
- Près du ruisseau.
- Il faut y aller !
- Pas si vite, dit Vernon.
- Mon mari est toujours dehors ! VA. CHERCHER. LES. FLINGUES, ordonna-t-elle, rouge de rage. Vernon s'exécuta. Liam et Heath sont partis vous chercher. Je leur avait dit de ne pas y aller. Foutu Liam ! Vernon arriva avec deux fusils, à croire qu'ils n'avaient que ça ici. Janet partit en furie, Vernon la suivit et s'arrêta avant de partir.
- Hayley, peux-tu... Peux-tu surveiller Hanna ?
- Vous pouvez y aller. Dépêchez-vous.
- Restez à l'intérieur, vous serez en sécurité. Mais n'ouvrez la porte sous aucun prétexte. Nous revenons vite, dit-il avant de claquer la porte.
Les événements ne me laissaient que désolée. J'avais qu'une envie : m'allonger et dormir. Je monta les escaliers pour voir Hanna. Au moment même où j'ouvris sa porte de chambre, un flash m'éblouis.
- Dis "ouistiti" ! Dit-elle avec gaieté, un appareil Polaroïd dans les mains. J'ai trouvé ça sous la maison. Y'avait plein de vieux trucs ! Une photo sortit de l'appareil. Ma tête apparu, effrayée. Elle me l'a donna. C'est trop cool ! Prends-en une avec moi !
- Je ne suis pas d'humeur, dis-je en posant mon sac par terre.
- Désolée. Je voulais juste te remonter le moral. Elle prit une photo d'elle en faisant une grimace. Comme si tout allait bien, puis changea son sourire en regard inquiet. Qu'est ce qu'il se passe ? Où est mon papa ? Je soupira.
- Tu devrais savoir ce qu'il se passe ici... Dis-je en croisant les bras.
- Il t'as dis de ne rien me dire, hein ? Dit-elle, surprise.
- Il a des ennuis.
- Oh non... Qu'est ce qu'il se passe ?
- Tout le monde est partit. Ça craint. Hanna se retourna pour ne pas que je vois son visage, sûrement en larmes. Elle trembla et respira fort.
- Désolée, j'ai juste besoin de... Elle se recroquevilla sur elle même.
Elle devait avoir un problème vue sa réaction. Peut être qu'elle faisait de l'angoisse ou des trucs comme ça. Mais il fallait qu'elle sache ce qu'il se passe, elle ne pouvait pas vivre dans l'ignorance pour toujours. Je m'assieds à ses côtés et lui souris. Elle me souris en retour.
- Tu veux voir ce que j'ai trouvé ? Dit-elle, maintenant toute excitée. Elle se releva et sortit quelque chose d'en dessous de son lit. Un pistolet. Tu me montreras comment on s'en sert ? Je n'ai pas trouvé de balles.
- Ok... Mais ce n'est pas un jouet.
- Je sais.
- D'abord, rappelle-toi que ce n'est qu'un objet, dis-je en me rappelant de ce que m'avait appris Shawn dans le train.
- Qu'est ce que ça veut dire ?
- Euh... Je sais pas.
- Je pensais qu'il serait plus lourd, dit-elle en visant par la fenêtre. Ok, qu'est ce que je fais ?
- Le principal c'est de toujours viser la tête, dis-je en replaçant correctement le pistolet dans ses mains. Sauf si c'est quelqu'un qui essaye de te faire du mal.
- Je fais quoi dans ce cas ?
- Tu tire pleins de fois sans arrêt.
- Je tire sur quoi ? Dit-elle en pointant l'arme sur moi.
- Ne fais pas ça ! Criai-je en me baissant.
- Dé-désolée... Désolée ! Je pourrais peut être m'entraîner dehors ? Sur cet arbre, dit-elle en regardant par la fenêtre. Hé, Liam est revenu !
Je regarda à mon tour par la fenêtre mais ne vit rien. Tandis qu'elle descendis toute excité, je la suivis lentement. Je vis une ombre par la fenêtre du salon, et Hanna était effrayée désormais.
- Ce n'est pas Liam, dit-elle déçue. On se cacha derrière un mur, tandis que l'homme se tenait derrière la porte. Hayley... Je crois le connaître. L'homme frappa brusquement a la porte. Il ne doit pas me voir, dit-elle effrayée.
- Va vite te cacher, lui dis-je.
- Où ?!
- Il y a quelqu'un ? Dit l'homme derrière la porte en continuant à frapper.
- Hayley, je ne peux plus respirer... Je ne... Peux plus... Respirer !
- Chuuuut.
Je me dirigea vers la cuisine lentement tandis que Hanna resta figée derrière le mur du salon. J'étais sur le point de verrouillée la porte quand elle s'ouvrit. Un homme impressionnant portant un manteau de laine se tenait en face de moi.

Survive : Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant