07 : All that remains

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Le soleil se leva et le ciel émergeait toutes sortes de nuances virant du rose au orange. Les sapins s'étendaient d'une hauteur impressionnante. Les feuilles craquaient sous l'ampleur de mes pas. Jack me guidait au beau milieu de la forêt afin d'aller pêcher, comme prévu, à l'aube.
- Comment tu t'en sors ? Demanda-t-il, un fusil à la main. J'ai cru comprendre que tu t'étais faite disputer par Janet la nuit dernière.
- Elle a une grande gueule. Pas de quoi m'effrayer.
- Elle n'était pas de bonne humeur hier soir, c'est sûr.
Un petit lac desséché nous barrait le chemin. Une porte en bois avait été placé par dessus afin de traverser celui-ci.
- A quelle distance sont ces pièges à poissons ? Demandais-je, fatigué de marcher.
- Ils ne sont plus très loin. Quelqu'un t'a déjà montré comment te servir d'une arme ?
- Ouais. Mais pas au fusil.
Une clôture barbelé entourait la rivière. Un trou avait été formé afin d'y accéder. Jack eu un peu plus de mal pour y passer que moi.
- M'ouais, je peux comprendre. Moins de recul. Ce truc te fouterait probablement sur le cul. Ma soeur et moi avions à peu près ton âge quand notre père nous a appris à chasser pour la première fois. On était tombé sur un magnifique cerf de 13 cors à la limite de la crête. Kate prend son fusil... Aligne le tir comme on nous l'avait appris... Et je l'ai entendu se mettre à chialer. Elle s'est tourné vers notre père et a dit "Je ne peux pas le faire. Je ne peux pas le tuer. S'il te plait, ne m'oblige pas à le tuer."
Soudain, Merles arrive en courant.
- Hé, pourquoi tu ne m'as pas attendu ?! Hurlait-il.
- Tu veux qu'on poireaute pendant que tu pisses sur un arbre ? Tu sais où est la rivière, répliqua Jack tout en continuant à avancer à mes côtés. Bref, j'attrape le fusil de ses mains avant que cette belle bête se fasse la malle, quand tout à coup, BANG ! Ma soeur m'a presque tiré dans les boyaux. Et bien sûr, mon cerf a mis les voiles.
- Pourquoi tu lui raconte cette putain d'histoire ? S'emporta Merles.
- Pour lui faire comprendre qui elle était, et que tu étais fou amoureux d'elle. Hayley ne doit pas penser que c'était quelque chose de personnel quand tu a faillis lui tirer dessus hier.
- Pourquoi est ce que tu me fais toujours chier ?!
- Parce que tu fais toujours chier le reste du monde, sur ces paroles, Merles bouscula Jack et se dirigea en furie vers la rivière. Tu nous quitte encore ?! Continua Jack.
- Je sais où est cette putain de rivière !
Nous le regardions partir, quand Jack reprit son histoire.
- Enfin voilà... J'ai retrouvé le cerf un peu plus tard cette saison-là. Une balle, direct dans le cou. Je l'ai ramené à ma mère en pensant qu'elle voudrait congeler une partie de la viande... Ella, ma soeur, ne m'a pas adressé la parole pendant des semaines. Parfois tu as un rôle à jouer... Même si les personnes que tu aimes en viennent à te détester.
- Tu devrais lui dire. À Merles, dis-je. Je le voyais songeur, il devait s'imaginer en train de dire tout ça à Merles. Quand soudain, la voix de Merles résonna.
- JACK !
Nous courons jusqu'à lui. Quand nous étions arrivés à la rivière, Merles était stupéfait, bouche-bée, le fusil toujours à la main.
- Jésus, Marie, Joseph, lâcha Jack, aussi impressionné.
En effet, la côte était remplit de cadavres, avachis les uns sur les autres. Jack s'approcha d'un d'eux.
- Pleins de trous, dit-il.
- Qui a fait ça, à ton avis ? Demandais-je.
- Pas sûr encore... Mais in est loin de l'habituelle bande de brutes, ça c'est certain.
- Réfléchis... Si tu étais Carter, qu'est ce que tu ferais ? Déclara Merles, soudainement.
- Qui est Carter ? Demandais-je, curieuse.
Jack et Merles se lancèrent un regard qu'eux seuls comprenaient.
- Allons vérifier ces gars-là, dit alors Jack pour changer de sujet. Soyez prudent, certains bougent peut être encore. 
Nous les examinions chacun de notre côté, afin de vérifier que les conditions étaient les mêmes.
- Celui-là s'est prit une balle aussi, dis-je.
- Dans la tête ? Demanda Jack.
- Ouais, dis-je en regardant le crâne de l'homme couvert de sang.
- On continue, et regardez si il y a des munitions, on commence à en manquer.
Je regarda tout autour, quand je vis que de l'autre côté de la rive, il y avait la même chose.
- Il y en a d'autres là-bas ! Signalais-je.
- Ce n'était pas un combat de pacotille, apparement.
- Qu'est ce que c'était alors ? Demanda Merles.
- Un beau merdier, dit Jack avant d'avancer vers la rive.
- Où est ce que tu vas ?! Il faut qu'on se barre d'ici ! Hurla Merles.
- Il faut vérifier les autres.
- Quoi ?! Pourquoi ?!
- Calme-toi et réfléchis, dit Jack en avançant dans la rivière.
- Merles a raison, ça sent pas bon tout ça... Dis-je, inquiète.
- Je suis d'accord. Mais un de ces gars est peut être encore vivant, et ils pourraient nous dire qui a fait ça. On doit le faire, répond-t-il, déterminé. Restez ici, et continuer à regarder.
- C'est une idée stupide, fit Merles, tandis que je désobéissait à Jack en le rejoignant.
- Tu sais, Merles, je n'aime pas ça non plus, mais à un moment où un autre, tu vas devoir comprendre une vérité toute simple.
- De quoi ? Que t'es un trou du cul ?!
- Personne dans ce monde n'en a rien à foutre de ce que t'aimes ou pas. Tu as perdu Ella, mais elle t'as changé, tu es quelqu'un de mieux depuis qu'elle a ouvert ton cœur. Ne gâche-pas tout parce qu'elle est partit.
Il n'arrivait pas à aligner un mot pour répondre à cela, il décida de partir. J'étais arrivé de l'autre côté de la rive aux côtés de Jack.
- Tu veux te rendre utile, garde un œil sur cette ligne d'arbre, m'ordonna-t-il. Celui qui a fait ça est sûrement encore dans le coin.
- Je serai plus utile avec une arme, dis-je.
- J'en doute pas...
- À un moment donné, vous allez devoir me faire confiance.
- Bon sang, je te fais confiance. Mais c'est pas le cas de tout le monde. Donne-leur un peu de temps. Écoute, contente-toi de garder les idées au clair.
Soudain, des cris de rôdeur surgissent. Jack leva la tête, et vit un rôdeur coincé, une branche enfoncé dans le cœur. Nous nous rapprochions.
- Hm... Même chose. Criblés de balles. J'espère que ce n'est personne que tu connais, me dit-il.
- Non...
- Bien.
Il enleva le pieu de son cœur pour lui enfoncer dans le crâne.
- Bordel, il y en a encore plus de ce côté. Regarde ceux-là. Vois s'il y a quoi que ce soit sur eux qui nous indiquer d'où ils sortent.
Jack partit au nord vers la forêt, tandis que moi je me dirigea vers la côte. Au bord de la rivière se trouvait encore un cadavre. Je le regarda de plus près. Criblés de balles, également. Il y avait du sang partout autour. Quand je vis quelque chose qui m'interpella. Près du cadavre se trouvait mon sac à dos. Celui que j'avais délaissé au feu de camp quand Nora a eu des ennuis. Il était là, devant moi. J'étais sûr que c'était le mien, avec tous les pins de mes groupes préférés que j'y avait accroché. Ce n'était pas par hasard. Quand je me pencha afin d'attraper mon sac, le cadavre se mit à tousser. Il n'était pas transformé, il était encore vivant. Son visage m'était familier.
- Est-ce que je te connais...? Lui demandais-je. Pas de réponse, l'homme eu du mal à reprendre sa respiration. Tu étais dans les bois avec Nora. La femme qui était avec moi. Qu'est ce qu'il lui est arrivé ? S'il te plait, dis moi. DIS MOI !
- S'il te plaît... Il me montra du doigt la bouteille d'eau dans mon sac ouvert. Je pris la bouteille et lui versa de l'eau dans sa bouche doucement. Merci... Merci... Je pris mon sac et le mit sur mon dos.
Soudain, j'entendis un rôdeur de l'autre côté. Jack lui tira dessus. Merles réapparu de la forêt, inquiet.
- Je vais bien ! Cria Jack. J'ai juste... Juste trébuché ! Merde... Bordel de merde ! Dit-il en regardant sa cheville en sang. Il avait été mordu.
Après le coup de feu, plusieurs rôdeurs se mirent à débarquer.
- Merde ! Des rôdeurs !
- J'ai plus de munitions ! Hurla Jack. Des coups de feu tiraient de tous les côtés, et j'étais sans défense. Bordel, vous deux ramenez vos fesses ici !
- Je vais te couvrir ! On doit partir d'ici !
Je couru rejoindre Jack qui était en train de se faire attaquer. Un rôdeur lui avait pris le bras. Je m'empara d'une branche et le frappa à plusieurs reprises, ce qui lui arracha la main, toujours sur le bras de Jack. Il le poussa avec ses pieds et je lui enfonça la branche dans la tête. Merles était entouré de rôdeurs, il s'enfuit dans la forêt. Jack et moi étions poursuivit par une vingtaine d'entre eux, nous courons aussi vite qu'on put, s'éloignant le plus possible de ce massacre.

Survive : Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant