Arrivés dans la maison, Nate me déposa dans un coin, m'enleva ma veste et me recouvra de son manteau. Je tremblais et n'arrivais à peine à articuler quoi que ce soit. Il couru dans toute la maison afin de trouver quelque chose pour me réchauffer. Mary fit le tour de la maison à son tour.
- Liam... Liam est mort... chuchotait Jon, encore secoué.
- C'est... c'est ma faute, dis-je, j'aurai dû rester avec lui...
- Une fois que la glace à cédé, aucun de nous ne pouvait plus rien faire...
Pheobe entra avec le harnais de Liam qui servait d'accroche pour ses katana, et le posa au sol.
- Hay a essayé de l'aider, dit-elle en pleurant. Il a juste... nom de Dieu...
Nate réapparu énervé dans la pièce et agressa Dimitri.
- Fils de pute ! C'est ta putain de faute !
- Hayley est en train de geler, il lui faut un feu, dit Pheobe. Nate me jeta un regard avant de se retourner vers Dimitri.
- Regarde cet endroit. Une saloperie de tas de cure-dents. Et ces "provisions magiques" je parie que c'est des craques. Quoi ? No parler français ?! Il le bouscula et Dimitri prit un air menaçant.
- Va te faire foutre, répond-t-il.
- Saloperie d'enfoiré de communiste ! Il le prit par la nuque et le renversa au sol. Il lui envoya son poing dans la figure à plusieurs reprises tandis que Dimitri continuait de répéter "va te faire foutre".
- NATE ! Arrête ! S'il te plaît, arrête... criai-je. Il me regarda en s'arrêtant. Puis le lâcha et se releva doucement. Il me faisait flipper tout à coup.
- Quoi ? Tu n'aimes plus ce genre de trucs ? Je resta silencieuse, ému par ce qu'il venait de me dire. Mary débarqua avec un sac de sport.
- Qu'est-ce que tu lui a fais ? Elle posa une boite de conserve au sol. Il y en a une autre comme ça. Il NE mentait PAS.
- Tu peux me dire comment une saleté de chili en boite va aider un bébé ?
- Et comment tabassé un gamin a mort va nous aider en QUOI QUE CE SOIT ?!
- C'est ta faute. Tu le sais parfaitement, renchérit Pheobe. Nate se mordit les lèvres et regardait dans le vide. Il se retourna vers Dimitri.
- Je l'attache, dit-il.
- Vas-y, je t'en prie. Jon, aide-moi à allumer un feu, dit Mary en s'approchant de la cheminée.
- Il est vraiment amoché, dit Jon en regardant tristement Dimitri.
- Jon ! Cria Mary.
- Oui, ok, oui...
Dimitri ne cessait de me regarder avec un air plus qu'effrayant. Je sais que si je serai seule et qu'il serait libre, il me tuerait. Pour avoir tuer sa sœur, et pour l'avoir embarquer là-dedans.
- Je croyais avoir des allumettes... murmura Mary soudainement en train de chercher dans toutes ses poches. Je m'approcha avec difficulté, toujours aussi glacée, je lui tendis la lime à ongles qu'elle m'avait offerte. Tu l'as gardée, dit-elle, surprise. Je lui souris. Elle prit la lime et la frotta contre une pierre. Au bout de plusieurs longues minutes, des flammes se répandirent dans la cheminée. Je me mit à genoux en face de celle-ci et tendis mes mains.
Le reste de la journée fut très silencieux et très tendu. Entre les regards fusillants que se lançaient Mary et Nate, Jon et Pheobe qui pleurait Liam, et Dimitri qui me regarda toujours avec méchanceté. Je restais assise près du feu et finit par m'allonger et m'endormir.
Je me réveilla en entendant la voix grave de Jon.
- Laisse-moi t'examiner, petit...
Quand j'ouvris les yeux, il était aux côtés de Dimitri.
- Bon sang... il aurait pu te tuer, lui disait-il. Mais qu'est-ce qui ne vas pas chez lui putain ?!
- Tu es réveillée, me dit Mary assise au dessus de moi, une boîte de conserve à la main. Je pensai que c'était le matin, mais je vis par la fenêtre le ciel bleuté, nous étions toujours en fin de journée. Je n'avais pas dormi longtemps finalement. Nate est derrière. Il essaie de faire démarrer un vieux pickup. Je me leva et m'assieds près d'elle. Tiens, il faut que tu manges. Je pris la boîte de conserve, toujours sous le choc d'avoir perdu Liam, je n'arrivais pas encore à sourire ou à exprimer n'importe quel sentiment, d'ailleurs. Je n'arrivais même plus à pleurer.
- Ça va ? Demandais Jon à Dimitri.
- Merci, lui répondit-il, toujours en train de me menacer du regard. Je me mit à manger, avec mes doigts. Ce n'était pas très bon, mais finalement, je ne savais même plus ce qui était bon ou pas.
- Je n'arrive pas à croire qu'il soit mort, me confia Mary.
- C'était quelqu'un de bien, dis-je. On va s'en sortir, fais-moi confiance.
- Si tu le dis.
- Je vais trouver quelque-chose pour nettoyer ça, disait Jon.
- Merci... murmurait Dimitri. Jon se releva et sortit de la pièce.
- Je ne le supporte plus, chuchotait-il en partant.
En parlant du loup, Nate entra.
- Ça va mieux ? Me demande-t-il, un sourire aux lèvres.
- Ouais...
- Quel journée de merde, soupira-t-il. Mais il faut avancer. Si tu t'en sens, j'aurais besoin d'un coup de main derrière ce camion. Cette baraque est pourrie, il faut se casser au plus vite. Avec un peu de chance, on pourra le réparer et se tirer d'ici avant la tombée de la nuit.
- Pas de soucis, j'arrive, dis-je.
- Ça c'est la guerrière que je connais, sourit-il. Je t'attend derrière.
Junior était dans un carton qui lui servait de berceau, recouvert de papiers journaux et d'une couverture, pas très loin du feu. Je l'observai.
- Je le surveillerai, me dit Mary. Je me leva pour rejoindre Nate quand Mary m'interpella. Je me retourna, elle m'observait avec intensité, hésitante. Juste... sois prudente.
J'ignorais pourquoi elle m'avait dit ça. Mais j'enfila mon blouson et rejoignis Nate dehors, en lui rapportant son manteau qu'il avait laissé sur moi. La neige s'était dissipée, mais il y en avait toujours un peu sur le camion et sur les arbres. Mais le sol était presque nu désormais.
- Qu'est-ce qu'elle t'a dis ? Me demanda brusquement Nate.
- Tu n'aurais pas dû faire ça à Dimitri, répondis-je, en lui tendant sa parka. Il l'a prise.
- Je sais. Je sais, Hay. Mais Liam-
- Je m'en fou. Tu ne peux pas agir comme ça, le coupait-je.
- Merde, Hay, tu me connais. Tu sais que ce n'est pas moi.
- Tu m'as foutu les j'tons. Tout le monde avait peur de toi aujourd'hui.
- Ça n'arrivera plus. C'est promis. Ce qui s'est passé... c'est du passé. Mais Junior a besoin de nous maintenant. On doit s'unir pour ça, d'accord ? Je ne répond pas et regarda dans le vide, pensive. Bon, voyons si ce camion veut bien démarrer. Il me donna les clés et ouvrit le capot, armé d'un tournevis.
Je monta dans le camion, qui ressemblait plus à un pickup d'ailleurs, il me rappelait celui qu'avait Nate au tout début de notre rencontre.
- Mon père avait toujours une demi-douzaine d'épaves qu'il réparait, disait Nate. C'était un vrai connard. Mais il m'a appris le respect. Une fille comme Mary pourrait en prendre de la graine.
- Je l'aime bien. Donne-lui un peu de temps, dis-je.
- Tu as peut-être raison. Après tout, au début je ne savais pas quoi penser de Shawn. Ce dernier mot me donna des frissons. Rien que d'entendre son nom, c'était... une étrange sensation. Entre la nostalgie, l'amour et la tristesse. Et bien sûr, il nous a aidés moi et les miens plus de fois que je peux m'en souvenir.
- Mary nous a aidés sur la route, dis-je. Il resta silencieux.
- Bon, mets le contact. J'enclencha la clé mais rien n'y fait. On est près du but, Hay. Avec un peu de chance je vais pouvoir faire tourner cet engin. Et alors, nous pourrons prendre la route et bien avancer, souriait-il. Bloomington doit bien être quelque part. Enfin, merde, il doit bien y avoir là dehors autre chose que de la neige et des saloperies de Russes.
- Ça me va.
- On va y arriver, Hay. Je le sais. Bien, essaie à nouveau. Je recommença mais toujours rien. Tu as mis le contact ?
- Oui.
- Bordel ! Il lança son tournevis.
- On va y arriver, dis-je.
- Il va falloir bouger si on veut que Junior reste en vie. Nous n'avons plus beaucoup de temps. Je dois arriver à faire démarrer ce truc. Je vais essayer de réchauffer la batterie. Rentre ou tu vas avoir froid. Et je n'aime pas le laisser avec cette fille.
Je descendis du véhicule et vit mon reflet dans le rétroviseur. Mon visage était blanc, j'avais des cernes qui ornaient mes yeux verts, et des bleus sur la figure. Sans oublier toutes les tâches de sang qui me recouvraient des pieds à la tête. Mes cheveux étaient longs, un peu comme avant que Shawn ne me les coupe. Il serait là, il me dirait de me les couper. Mais ce n'était pas vraiment le plus gros de nos soucis à présent.
VOUS LISEZ
Survive : Tome 2
FanfictionSuite aux événements tragiques se déroulant à Boston, Hayley tente de suivre les conseils de Shawn et de survivre. Elle va vite se rendre compte qu'il faut se méfier autant des vivants, que des morts au cours de ses aventures. *inspiré de The Walkin...