24 : Revenge

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- Pensez à activer l'interrupteur des hauts-parleurs extérieurs. Ceux de l'intérieur risquent de ne pas suffire à attirer la horde. Ils sont sur la console du micro, m'informe Janet alors que je me hisse sur une corde épaisse suspendu au plafond.
- D'accord, dis-je.
- Ça diffuse de la musique par défaut, donc l'allumer suffit. Ensuite, tu remontes sur le toit et tu te laisse tomber dans la réserve. On t'y retrouvera.
- Compris.
Jon me hissa de plus en plus haut avec l'autre bout de la corde, afin que je puisse atteindre le toit.
- Sois prudente ! Crie Rose.
Arrivée en haut de l'immeuble, je vis le ciel couvert de nuages noirs. Cela me rappelait vaguement la nuit de boucherie à la ferme des cannibales. Une nuit de terreur. C'était effrayant de repenser à ça, mais mon cœur s'emballait d'excitation. Car nous allons bientôt être libre. Ça allait être la guerre, un vrai affrontement, et plus précisément entre Carter et moi. Je me hisse dans l'une des lucarnes menant au bureau de Carter. Ça y est, j'allais commettre l'irréparable, et j'en étais plus que satisfaite ! Je fouilla son bureau et m'empara d'un pistolet. Plus qu'une balle. Ça devrait le faire. Je m'approcha du système du son, et activa deux boutons rouges, passant immédiatement au vert. Je monte à fond le volume, mais rien ne sortait des hauts-parleurs. Qu'est ce qu'il n'allait pas ? Je commençais à paniquer et à appuyer sur tous les boutons. Je suivis du regard jusqu'où le fils de la machine se dirigeait. Il était branché à une espèce de magnétoscope. Je l'alluma, mais toujours rien. En ouvrant le lecteur CD, rien. Il manquait le foutu CD. Où est ce qu'ils étaient ?! J'ouvris tous les tiroirs, son bureau était devenu à présent une vraie porcherie. Puis, enfin, je trouve un CD reposant sur une de ses étagères. Je me dépêche de le mettre en marche. Faites que ça marche. J'étais prête à prier là, devant le magnétoscope, quand une voix féminine sortit des hauts-parleurs. Je vis par les fenêtres Pheobe se précipiter immédiatement vers la réserve, me jetant un coup d'œil. Tout fonctionnait à merveille pour le moment. Par une autre fenêtre, je vis des gardes de Carter courir, armés jusqu'aux dents. Ils se dirigeaient vers le bureau. Je m'empressa de faire tomber une armoire en métal derrière la porte pour les retarder, et courut jusqu'au toit. J'entendis la porte claquée à plusieurs reprises d'une force violente. Arrivée en haut du toit, les étoiles brillaient dans le ciel, comme pour nous porter chance. Puis en regardant plus bas, je vis des centaines de rôdeurs déjà présents sur les lieux. Et des milliers arrivaient. Un des gardes me rejoint, je m'empresse de traverser la lucarne de la réserve, en toute discrétion. Carter était là. Je me cache et écoute la conversation, il ne m'a pas encore vue.
- Tu veux me manquer de respect, soit. Tu ne veux pas de la vie... Que j'essaie de nous offrira tous... Soit ! Hurlait-il, prenant aux pièges mes amis, tous là, les mains en l'air, menacés par le fusil à pompe de Carter, fou de rage. Tu veux te faire la malle avec ce groupe de pauvres cons éclopées, soit ! Comme tu veux. Je vis Liam me jeter un petit regard discret. J'étais juste au dessus de Carter à présent. Et je n'avais qu'une balle. Mais je logerais une balle dans ton crâne ! Et dans celui de ce bébé avant de te... Je lui tira dessus. La balle atterrit dans son oreille gauche. Il lâcha son arme, Nate en profita pour le cogner, aussi fort que Carter l'a fait précédemment. Une sorte de vengeance, assez réjouissante, je dois dire. Liam s'empara du fusil et menaça Carter, soudain démuni. Tout le groupe baisse leurs mains, et reprit leurs armes. Voyons Liam, ça n'a rien à voir avec toi...
- Ligote-le, dis-je sans pitié.
- Ouais, tu as raison, est ce qu'on a de la corde ? Cria Liam, avant qu'une balle plonge dans le genou de Carter. Nate tenait son pistolet, il voulait clairement sa mort. Comme nous tous, sûrement. Mais lui, il le voulait plus que quiconque. Il tira une seconde fois dans son torse. Carter tomba au sol, saignant de partout. Nate prit tout à coup un air vraiment sombre et de sang froid. Il lâcha son flingue au sol, et se dirigea vers un carton. Il prit un pied de biche en la tapotant dans ses mains, comme s'il avait attendu ce moment durant toute sa vie.
- Sortez et attendez-moi, dit-il, sans une once d'humanité. Tout le monde s'exécuta, tête baissée. Vernon était contre.
- Il faut qu'on parte, maintenant, disait-il. Et Rose s'inquiétait toujours autant.
- Nate, je t'en prie, pleurnichait-elle. Mais rien ni personne ne pouvait le faire changer d'avis.
- J'en ai pour une minute, répondait-il, toujours sur un ton digne d'un serial killer. Vas-y, me dit-il. Tu n'as pas besoin de voir ça.
- Tu n'as pas idée de ce que cette fille a pu voir dans... Intervient Carter en souriant, toujours aussi fasciné par moi.
- Fermes-la, Gill ! S'exclama Liam, toujours à mes côtés. J'ai beau détester cet enfoiré, ça ne justifie pas de le tuer !
- Je ne vais nulle part, dis-je tout à coup sur un ton aussi effrayant que celui de Nate.
- Ça ne va pas être beau à voir, ajoute Nate.
- Je sais.
- Regardez-vous, bande de connards ingrats, reprit Carter, agonisant au sol. Vous ne voyez pas à quel point vous étiez privilégiés. Eh oui... Vous allez voir. Comme des agneaux dans un abattoir... Sans berger pour vous guider. Hayley sait exactement de quoi je parle...
Rose me prit par les épaules, je la repoussa.
- Je ne veux pas que tu voies ça, pleurait-elle.
- Ce n'est pas à toi de choisir, dis-je sèchement.
- Bien dit, petite... Elle n'a pas peur de voir les choses en face... Continues à penser comme ça, Hayley. C'est ce qui te rend plus forte qu'eux, continua Carter. Vernon fait sortir tout le monde, et il ne restait plus que Nate, Carter et moi. Allez-y ! Libérez le bercail ! On verra combien de temps il survivra.
- J'arrive dans une seconde, dit à son tour Janet, le regard plein de haine.
- Toi, tu verras rien, dit Nate.
- Ironique, venant de toi, ajoute Carter. Comment va ton œil ? Suis ma voix... Tu me trouveras... Tu as le crâne dur, Nate. J'aurais dû t'achever... Regarde-toi maintenant... Tu ne ressembles plus à rien. Qu'est ce que tu regardes, salope ! S'écriait-il désormais en direction de Janet. Fais pas comme si t'avais pas pris ton pied du début à la fin.
Nate lui fouetta le visage avec le pied de biche. Et ce, à plusieurs reprises. Tellement de fois, que j'avais du mal à continuer de compter. Le crâne de Carter était rouge de sang. Il ne bougeait plus. Sa cervelle avait été explosé. Nate continua à s'acharner jusqu'à ce que la tête ne ressemble plus à une tête. Tout ce qu'on voyait désormais c'était de la chair. Plus aucune trace d'œil, de nez ou de bouche... Ce n'était plus qu'un tas de chair, de sang et d'os. Nate était essoufflé, les mains couvertes de sang. Ses habits également. Après avoir prit une grande respiration, il nous invite à partir enfin.

Survive : Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant