Chapitre 2

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PDV Harry

- Harry ! Ca fait au moins cent fois que je te répète de ne pas laisser traîner tes caleçons dans le couloir !

Ma mère me fit sursauter en hurlant à travers la maison, tandis que j'étais assis près de mon bureau, couchant des mots sur une feuille.

- Surtout que tu sais très bien que l'étudiante que nous devons accueillir arrive ce soir, continua-t-elle de s'énerver depuis le salon.

Ah ça pour le savoir je le savais ! pensais-je en posant mon crayon sur le bureau, entre les feuilles froissées, en boules et celles, éparpillées, des paroles allant servir pour le groupe.

Cela devait faire deux mois que ma mère était au courant pour l'affectation de la nouvelle dans la famille, une fille au pair, disait-elle.

Elle était de plus en plus excitée à l'idée de la recevoir, et plus les jours défilait et plus elle m'en parlait :

- Comment tu prononces son prénom, toi ? m'avait-elle dit en me collant une feuille sous le nez, une fois, alors que nous nous apprêtions à passer à table.

Son doigt pointant la ligne, j'avais dis :

- Bah... Emma !

Puis, reprenant la feuille, elle avait déclaré :

- C'est bien ce que je me disais...

C'était-elle rendu compte que ce prénom se portait également dans notre pays ? avais-je pensé en riant presque malgré moi.

Et depuis le jour de cette annonce, je savais que ma tranquillité allait être finie, et ce pour trois longs mois...

Continuant de penser à ce calme bientôt perdu, je commençais à ranger ma chambre :

- Ah bah elle était là, murmurais-je en tirant de sous mon lit une chaussette.

Ma mère avait peut-être raison : il était temps que je cesse de laisser trainer mes affaires ainsi par terre. Nous allions sinon passer pour une famille de barges !

Déjà que j'avais tendance à me trimballer dans la maison comme bon me semble, c'est à dire : nu, il ne manquerait plus que la nouvelle tombe sur des caleçons à moi !

Cesses de l'appeler 'la nouvelle', pensais-je en secouant la tête.

- Harry ! hurla une fois encore ma mère.

- Quoi ? fis-je à mon tour en jetant sur mon lit mon JW puant.

En ce matin de début de printemps, j'avais été courir autour de chez moi, mon sweat sur le dos, les écouteurs dans les oreilles : ce pauvre pull en avait fait les frais.

- Quoi ?! répétais-je car ma mère n'avait pas répondu.

- Tu viendras la chercher avec moi, à l'aéroport ?

- Nan, je ne peux pas, avec les gars on doit répéter en fin d'après-midi et...

Mais ma mère, sur le seuil de ma chambre, me coupa avant la fin de ma phrase :

- Ca tombe bien : c'est pas en fin d'après-midi qu'elle atterrit. Mais à 15:00 !

Ma mort était proche...


French Girl. HSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant