Chapitre 10

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POV Harry

Après de longues minutes à tergiverser dans ma chambre, couché sur mon lit, mes pieds encore chaussés dépassant du matelas, les bras sur les yeux, je me décidais à sortir de ma chambre.

Un regard. Deux phrase. Un mot et une phrase pour être plus précis. Et je la détestais.

Traversant ma chambre jusqu'à ma porte, je passais à côté de mon bureau sur lequel mon portable vibra.

Will.

- Allo ? fis-je en répondant, distrait.

- Elle s'appelle comment la nana que ta mère héberge ? engagea-t-il immédiatement.

- Vous n'avez pas fini de m'en parler ?! m'exclamais-je alors, énervé.

- Mais c'est que j'ai sa...

Mais je raccrochais avant qu'il n'ai terminé.

Emma. Elle s'appelait Emma. Et je la détestais.

Jetant mon portable sur mon bureau, je sortais de ma chambre, passant discrètement devant la sienne, ne cherchant pas à attirer son attention.

Je ne voulais pas la voir et je ne voulais pas qu'elle me voit.

Je voulais être invisible et je voulais qu'elle le soit.

Mais, assise sur son lit, serrant ses jambes contre sa poitrine avec ses bras, le menton sur les genoux, les yeux clos, je ne pus éviter ses larmes glissant sur ses joues, silencieuses.

Etait-ce vraiment moi qui l'avait fait pleurer ?

Je me sentis soudain honteux : jamais je n'avais fait pleurer une fille.

Jamais je n'avais été aussi désagréable avec quelqu'un d'ailleurs.

La fixant toujours, triste à mourir dans sa chambre, je tentais de me remettre en question, mais mon égo en avait décidé autrement et le sien aussi apparemment, car dès lors qu'elle me vu sur le seuil de sa chambre, le porte entrouverte, elle se hâta de courir me la fermer au nez, les yeux brillants de larmes.

Fière elle était.

Et je l'étais aussi.

C'est donc le tête haute que je descendis les marches, rejoignant le salon.

- T'es stupide, toi ! me dit Gemma en arrivant de la cuisine, frappant l'arrière de mon crâne d'une main.

- Eh mais... tentais-je de me défendre en portant ma paume à ma crâne, là où elle avait frappé.

- Mais quoi ? demanda-t-elle en haussant un sourcil, comme lorsqu'elle était agacée.

Je ne sus pas quoi répondre.

- Tu vas te faire souffler dans les bronches, je te jure ! me prévint-elle ensuite. Maman est déçue par ton comportement...

Puis elle tourna les talons, montant à l'étage.

Super... Ma sœur me traitait comme un moins que rien. La meilleure !

- Tu récoltes ce que tu as semé, déclara-t-elle comme pour répondre à mes paroles informulées, en ne prenant même pas la peine de s'arrêter dans les escaliers et de me regarder pour me dire ces mots.

La tête baissée, penaud et ne sachant que trop penser, je me dirigeais, lasse, vers le canapé : encore trois mois...

J'avais envie de hurler.


French Girl. HSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant