French Girl. HS

Chapitre 14

POV Harry

Pourquoi me sortait-elle par les yeux celle-là ?

Jamais je n'avais si peu aimé une personne.

Et, il faut bien se l'avouer : elle ne m'avait strictement rien fait...

Ce n'était pas elle qui avait choisie d'atterrir dans notre famille finalement.

Mais cela n'enlevait rien au fait que je la détestais. Mais pourquoi la détestais-je au juste ?

L'eau chaude coulant sur moi, je continuais d'y penser, ne trouvant pas de réponse à cette question.

Pour tenter d'oublier ces pensées, ou tout du moins les couvrir, je me mis à fredonner sous le jet d'eau, ma bouche avalant de temps à autre l'eau, brouillant les paroles.

Puis, la salle de bain embuée, il allait falloir que je sorte.

Attrapant une large serviette trainant dans la salle de bain, j'enroulais ma taille avec et ouvris la porte.

Fredonner sous la douche, sous l'eau chaude, m'avais presque fait oublier la présence de la nouvelle dans la maison, dans sa chambre, juste en face de mienne. Et lorsque je traversais le couloir pour rejoindre ma chambre, je fus surprise de la voir me débouler dessus :

- Qu'est-ce que je t'ai fais, hein ? Pourquoi est-ce que tu...

Elle avait craché ses mots à mon visage, pestant, énervée : puis elle avait dut se rendre compte de ma posture.

Baissant les yeux sur moi, elle bloqua, ses mots coulant pourtant précédemment à flots se turent.

Lorsque ses yeux rencontrèrent à nouveau les miens, froids, je ne fus pas étonné de découvrir ses joues rouges de honte.

Puis, inhalant, la tête haute, elle fit demi-tour, sa porte fermant rapidement, silencieuse.

Aucun mot n'était sorti de ma bouche et pourtant, elle s'était tut, presque d'elle-même, partant en bougonnant.

J'avais envie de voir sa réaction après ça.

C'est donc pour cela que je restais dans le couloir, mon dos nu collé au mur de ma chambre, le battant de ma porte ouvert.

Fulminant, elle ressorti presque aussi vite qu'elle était rentrée, quelques affaires sous le bras, une serviette posée sur l'épaule.

- Bonne douche, souris-je faussement en la suivant des yeux jusqu'à la porte de la salle de bain.

- Merci, contra-t-elle, ne cédant pas sous mon regard.

Elle m'avait tenu tête, aussi énervée que moi, sembla-t-il.

- T'es con, t'es vraiment con ! chuchotais-je en refermant ma porte de chambre.

Depuis quand étais-je si arrogant ?

Cette fille - Emma - m'énervait au plus haut point : elle arrivait à me faire regretter des choses que, précédemment, je mourrais d'envie de faire.

Comme le fait de la mépriser, comme maintenant.

Assis sur mon lit, je regrettais les quelques paroles que j'avais échangées avec elle, mon amertume à son égard restant cependant plus que présente.