Chapitre 5

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Chapitre 5

POV Emma

- Alors, où est-ce que tu habites ? me demanda Anne lorsqu'elle mit le contact.

- J'habite dans le Rhône, lui expliquais-je.

- Lyon, je suppose, a-t-elle éludé en se tournant vers moi.

J'hochais la tête : comment pouvait-elle savoir ceci ?...

- Ce n'est pas comme si j'avais eu entre les mains énormément de renseignements te concernant, rit-elle.

OK. Je suis tombée dans une famille de psychopathes en fin de comptes ! pensais-je en me renfrognant, glissant doucement dans le siège côté passager.

- Excuses-moi, ce n'était pas très malin de dire ça, fit-elle en me voyant changer de couleur. C'est la première fois que j'accueille une étudiante comme toi en fait, finit-elle par m'expliquer. Je ne sais pas trop comment m'y prendre, c'est assez difficile en fait...

Comprenant finalement qu'elle ne me voulait aucun mal et qu'elle était quelqu'un de 'normal', je lançais :

- Vous semblez pourtant très bien vous en sortir.

Puis je lui envoyais un sourire timide avant de laisser mes yeux divaguer vers l'extérieur de l'habitacle, où défilait de plus en plus de champs et d'arbres.

- J'ai un petit peu de mal à me repérer, dis-je en me tournant vers elle. Nous sommes loin de Londres ?

- Tu as atterris à l'aéroport de Manchester, commença-t-elle à m'expliquer, une main sur le volant, l'autre battant légèrement l'air, tentant de me montrer avec ses mains. Londres est à environ deux cent soixante kilomètres de Manchester, pour te faire une idée. Mais en avion, on met même pas trente minutes, continua-t-elle sur sa lancée.

- Ca ne me change pas beaucoup de Lyon, ris-je en regardant par la fenêtre.

- Avec mon ancien mari et mes deux enfants nous sommes déjà allés dans cette région de France et il me semble que c'est plus vallonné cependant, sourit Anne en tournant le regard vers moi.

- Vous avez des enfants ? m'empressais-je de relever en fixant ses mains sur le volant, ses yeux étant retournés sur la route.

- Deux oui, sourit-elle, fière. Une grande fille, Gemma et un plus jeune fils, Harry. Il doit avoir ton âge d'ailleurs, déclara-t-elle en me regardant à nouveau.

- J'ai seize ans, m'empressais-je révéler.

- Vous avez donc le même âge, continua-t-elle de sourire.

Me revins alors en tête le sarcasme de Julia sur le boutonneux de sa famille d'accueil ! Je fus obligée de retenir mes rires.

Je priais presque pour ne pas me coltiner ce genre d'individu : appareil dentaire, acné, pervers !

- Tu vas voir, il est adorable, m'expliqua-t-elle, cette phrase fondant sur sa langue comme du sucre.

J'espérais que nous avions la même définition du mot 'adorable'.


French Girl. HSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant