French Girl. HS

Chapitre 22

POV Harry

- Je suis désolé, susurrais-je en m'asseyant.

Et je l'étais, vraiment : pour tout.

Mais elle ne réagit pas, s'évertuant à fixer le tableau à l'en briser des yeux.

- Je suis désolé, répétais-je alors en me penchant vers elle, malgré le fait qu'elle m'ai forcément entendu.

- Et moi je te déteste ! cracha-t-elle en daignant tourner la tête vers moi, ,nous retrouvant nez-à-nez tous les deux.

Elle ne flancha pas face à notre proximité, ses yeux bruns fixant les miens durement.

Puis elle tourna la tête aussi vite que quelques instants plus tôt, son regard sur le tableau : je m'étonnais qu'il ne se soit pas d'ailleurs encore brisé.

Comment ne pas battre en retraite en face de ce regard, haineux ?

- Je ne sais pas pourquoi, mais il ne l'apprécie vraiment pas, entendis-je soudain derrière moi.

- Ta gueule, Will ! murmurais-je en me retournant, lui lançant dessus le premier crayon qui me tombait sous la main.

Le rattrapant au vol, il le posa tranquillement sur sa table, devant lui, avant de murmurer quelque chose à l'oreille de Julia.

Je me retournais, soupirant : je passais pour le méchant !

J'étais le méchant...

Mais j'avais tenté de m'excuser, mainte et mainte fois depuis ce matin, moment où j'avais vraiment prit conscience de ma connerie.

Mais Emma refusait de m'écouter, préférant rester bornée, à jouer les fortes têtes.

N'empêche qu'il allait bien falloir qu'elle m'adresse la parole, car dorénavant, nous étions un binôme, une équipe.

- Putain mais pourquoi tu me détestes, hein ? pesta-t-elle une fois encore en me regardant, les yeux rouges et la respiration forte.

- Je... Je... Pas maintenant ! répondis-je en battant l'air du bras, tendant d'éloigner cette conversation.

- Ici ou ailleurs, maintenant ou ensuite : ça ne changerait rien au fait que je suis la cible - ta cible - de ta méchanceté gratuite ! dit-elle plus fort, son regard me fixant, perturbant.

- Moins fort, moins fort ! fis-je en m'approchant d'elle.

Ne manquerait plus qu'on se fasse virer le jour de la rentrée des vacances de printemps !

Elle se renfrogna alors, passant ses bras par dessus la table, et posant son menton dessus, son regard quittant alors le tableau noir, dissimulé derrière un de nos camarades, juste devant elle.

J'avais tenté de repousser cette discussion car je ne savais pas quoi dire : car je ne savais pas pourquoi je la détestais.

Mais d'un côté, je ne savais pas non plus pourquoi cette soudaine haine semblait s'effacer lentement...

Puis la cloche sonna, signalant la fin du cours, ce bruit sourd masquant mes propres pensées.