French Girl. HS

Chapitre 24

POV Harry

- Alors, cette rentrée ? nous demanda ma mère dès que nous eûmes, Emma et moi, franchit le seuil de la maison.
- Beh, une rentrée quoi ! ne pus-je m'empêcher de répondre.
Pourquoi les parents croyaient que les rentrées c'était cool, pourquoi il croyaient même que l'école l'était ? A croire qu'ils n'y avaient jamais été !
- Alors, tu as été insérée dans quelle classe, demanda ma mère à Emma, alors que nous l'avions rejoint dans la cuisine.
- Dans celle d'Harry, répondit Emma, lasse.
- Ah bah c'est super : ça sera plus simple pour toi ! s'exclama ma mère en continuant de s'affairer dans la cuisine, ne se rendant pas compte du ton qu'avait employé Emma pour révéler ceci.
Cette collaboration, ne serait-ce que scolaire, allait être très difficile à maintenir entre nous : cette vérité s'étalait de plus en plus sous mes yeux.
- Hum... Dites, fit soudain Emma en s'engageant plus encore dans la cuisine.
- Tutoies-moi, rit ma mère en se retournant, faisant face à Emma.
Cette dernière sourit à son tour avant de prendre la parole :
- Je me demandais si tu connaissais un centre équestre pas très loin d'ici...
En retrait dans la pièce, la scène se déroulait sous mes yeux, comme si j'étais un narrateur externe : ma mère réfléchi, puis déclara, en se tournant vers moi :
- Ta cousine, elle montait bien à poney pas très loin d'ici...
J'hochai la tête, attendant la suite, ne comprenant pas vraiment où Emma voulait en venir en ayant mit ce sujet sur le tapis.
- Ma mère m'a laissé un budget : j'espérais pouvoir le dépenser en m'inscrivant là-bas pour le prochain trimestre, finit-elle par expliquer.
- Je t'emmènerai ce week-end si tu veux, sourit ma mère en comprenant que cela paraissait important pour Emma.
Moi-même, j'étais étonnée d'apprendre cet attrait qu'elle avait pour l'équitation.
Dans ma tête, j'essayais de m'imaginer la scène : impossible, je n'y arrivais pas.
- Merci beaucoup Anne, déclara Emma, souriante.
- C'est normal, sourit ma mère en échange.
- Je monte dans ma chambre, ce premier jour a été épuisant, menti à merveille Emma avant de tourner les talons.
C'était moi qui l'avait épuisée à tenter de m'excuser, j'en étais certain.
C'est pour cela que je dis :
- Moi aussi : j'étais habitué aux vacances...
Puis je tournais les talons, Emma déjà disparue en haut des escaliers.
Lorsque je passais devant sa chambre, sa porte toujours entrouverte - une manie chez elle semble-t-il - je l'aperçue assise maladroitement sur le fauteuil collé contre un mur de la pièce, ses pieds déchaussés et cachés par ses collants pendant d'un des accoudoirs, les yeux clos, ses écouteurs branchés, bercée par la musique que je ne parvenais pas à entendre.
Mélancolique.