Chapitre 11

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POV Emma

Je m'étais précipitée vers la porte dès que je l'eu vu mais cela n'avait servit à rien : mes larmes avait trempées mes joues et je devais sûrement avoir les yeux rouges.

J'espère qu'il était fier d'avoir réussi à me faire pleurer, d'habitude pourtant si imperméable aux critiques des gens.

Le contrecoup du voyage, pensais-je en me laissant glisser contre le bâtant de la porte, la tête entre les mains, essuyant mes yeux du revers de ma manche.

Dans ce genre de situations, 'j'aurais aimé avoir Julia à mes côtés : pourquoi ne pas l'appeler d'ailleurs ?

Me relevant en prenant appuie sur mes mains sur le plancher grinçant légèrement, je me dirigeais vers mon lit où trônais mon Eastpak.

Un message.

'Il ne s'appelle pas Elliott, mais Will.' était seulement écrit dans ce message provenant de Julia.

Will Sweeney, donc.

'Boutonneux et appareillé ?' écrivais-je en retour, le sourire réapparaissant sur mes lèvres.

'Batteur.' répondit-elle simplement.

J'imaginais déjà le sourire embellissant son visage : la musique et Julia, c'était une grande histoire d'amour ! Enfin, surtout Julia et les musiciens.

Au collège, elle était sorti avec trois garçons en tout et pour tout : un flûtiste boutonneux, un bassiste aux cheveux gras et le chanteur d'un groupe de ratés finis.

Je m'étais toujours demandé comment il avait fait pour sortir du lot, alors que ses acolytes musiciens étaient absolument horribles.

Jeremy avait été le dernier petit-copain de Julia et le premier dont elle était tombé amoureuse : une chose que je n'avais pas eu la chance d'avoir, tombant toujours sur des gros lourds, pervers pour la plupart, le genre de relations qui ne dure pas plus de quelques pauvres semaines et que nous n'avons pas envie de nous souvenir.

'Tu comptes faire toute la gamme, donc ?' écrivais-je en riant doucement.

'Absolument !' a-t-elle écrit avant de rajouter 'Do Re Mi Fa Sol La Si Do !'

Au moins une sur deux qui était heureuse de la famille dans laquelle elle était tombé.

Mais je ne pus m'empêcher de rire à son message : elle allait être la seule pendant les trois prochains mois à savoir me faire rire.

Puis un coup au battant de ma porte entrouverte me fit sursauter :

- Excuses-moi, je ne voulais pas te faire peur : on va passer à table, m'expliqua-alors Gemma en souriant, sa tête passée par l'entrebâillement, une main tenant la tranche de la porte.

- J'arrive, souris-je alors en agitant mon portable. J'envoie un message à ma meilleure amie et j'arrive.

- Elle est aussi en Angleterre ? demanda Gemma en entrant un petit peu, la porte s'ouvrant sur son passage.

- Oui, répondis-je.

S'avançant toujours vers moi, Gemma finit par s'assoir à mon côté, sur le lit :

- Tu sais, je suis désolée pour le comportement de mon frère : il n'est pas comme ça d'habitude.

Une moue peinée sur son visage apparu :

- Ce n'est pas grave, m'empressais-je de répondre gentiment. Il n'est pas obligé d'apprécier tout le monde, plaidais-je.

- Le truc, c'est qu'il apprécie tout le monde en temps normal... déclara Gemma en me regardant dans les yeux.

Ainsi, j'étais l'heureuse élue de sa haine.

J'avais gagné le gros lot...


French Girl. HSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant