Chapitre 21

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POV Emma

- Comme vous le savez, pour ce trimestre, nous accueillons quinze français dans notre établissement, commença le prof, M. Smith, depuis son bureau, sur une légère estrade. Pour nous faciliter à tous cette venue, l'encadrement pédagogique à décidé de créer des duos entre chacun de ces quinze élèves francophones et vous, expliqua-t-il en s'adressant aux anglais, élèves permanents dans ce lycée.

Assise à côté de Julia, j'attendais patiemment qu'il nous apporte plus d'informations.

- Veuillez lever la main et vous diriger vers votre binôme lorsque j'appellerai votre nom, rajouta le professeur avant de plonger le regard dans un carnet sur son bureau.

- J'espère être avec toi, sourit Julia en se penchant vers moi.

- Rêves pas, ris-je silencieusement. Pourquoi feraient-ils des duos français ? Ca ne servirait à rien, répondis-je à ma propre question, successivement.

- Ouais, j'avoue... soupira Julia en posant ses coudes sur la table, les mains sous le menton.

- Perrin, Sweeney ! appela alors le professeur dans un français approximatif.

A mon côté, j'entendis Julia, souriante :

- Yes !

Puis elle héla le professeur, son sourire ne diminuant pas :

- C'est Perrin, rectifia-t-elle en fixant.

Tout les élèves se retournèrent en l'entendant prendre la parole : la bête de foire !

- Perrin... répéta le professeur distraitement en gribouillant sur sa feuille. Veuillez vous rapprocher de M. Sweeney s'il vous plait.

Julia quitta alors la table, me laissant seule et quelque peu perdue et gênée, tandis que le professeur continuait d'énumérer des noms :

- Styles, Durieux.

Ainsi, les duos étaient crées par rapport aux familles. Je n'étais pas d'accord !

- Monsieur... Excusez-moi ! Sommes-nous vraiment obligés d'être avec nos binômes imposés ? demandais-je en me levant, m'appuyant à mon bureau, mes jambes nues sous mes collants chevrotant. Parce que je pense qu'il n'est pas très malin de nous mettre avec les élèves des familles nous accueillant : dans le cas contraire, cela nous permettrait de rencontrer plus d'élèves...

A mon annonce, Harry, quelques rangs devant moi, se retourna, le menton sur son épaule droite, ses yeux vert nuit me fixant intenséments, ne baissant pas le regard.

Il était hors de question que je partage quoi que ce soit avec lui : sa maison était déjà bien suffisant.

- Il est bien trop tard pour changer ce genre de choses, mademoiselle... Durieux, finit-il en regardant sur sa feuille.

- S'il en est ainsi, murmurais-je, plaquant ma jupe sous moi en m'asseyant.

- Styles ! Rejoignez votre camarade, déclara alors le professeur, le prononçant d'une façon qui nous laissait à penser qu'aucun changement à ceci n'était possible.

Les jambes croisées sous mon bureau, je regardais droit devant moi, fixant le tableau noir, ne prêtant pas attention à Harry arrivant vers moi, son sac sur l'épaule, son manteau à la main.

La chaise cria lorsqu'il s'assit : j'avais également envie de hurler.


French Girl. HSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant