Chapitre 40

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POV Harry


J'étais persuadée qu'elle était super en tant qu'amie.
Pleine de vie, étant celle sur qui nous pouvions nous reposer et qui nous remonte le moral par sa simple présence.
Ses yeux fixés sur l'écran de télé, ses jambes étendues sur mon lit, les bras croisés, elle ne remarquait pas que je la détaillais.
Mon cerveau n'avait rien capté de l'émission depuis que j'avais posé mes yeux sur elle : je voulais me donner des claques !
Pas me gifler pour avoir quelque peu craqué sur elle : me gifler pour tenter de me remettre les idées en place, me gifler pour comprendre ce qui m'arrivais, pour comprendre ce virage à 360° que je venais de prendre, ignorant.
- Ah bah c'est déjà fini ! déclara Emma en se tournant vers moi, m'obligeant à détourner le regard hâtivement, pour ne pas me faire griller de n'avoir rien suivi de l'émission, mes yeux n'en aillant que pour elle.
Putain mais d'où je pensais ceci moi ?!
- Je ne sais pas quelle heure il est mais je vais retourner dans ma chambre, sourit-elle en me fixant.
Il allait falloir qu'elle cesse de me regarder ainsi, de ses grands yeux bruns, dont ma seule envie était de m'y noyer.
Cesses de penser, cesses de penser ! pensais-je en souriant en retour, pour cacher mon trouble.
- A demain, finit-elle par dire en s'approchant de moi.
Son parfum se heurta à moi lorsque ses mèches s'emmêlèrent dans son mouvement : souvenir de toute à l'heure.
Puis elle embrassa ma joue, comme le ferait un ami, tendrement, doucement, ses lèvres piquant dangereusement ma peau.
- Bonne nuit, susurrais-je doucement, tout près d'elle, encore assis sur mon lit, tout comme elle.
- Bonne nuit, répéta-t-elle en descendant du matelas, se dirigeant vers la porte sans se retourner.
Un dernier regard, un dernier sourire, puis le battant de la porte se raffermit.
Je m'aplatis comme une crêpe sur mon lit, de tout mon long, rincé, un match de ping-pong se jouant à l'intérieur de mon crâne.
Qu'est-ce que j'étais perdu... !
Il fallait que j'écrive pour évacuer tout ceci, pour tenter de comprendre ce que mon cœur voulait dire à mon crâne, emportant mon corps dans une course folle.
Attrapant un stylo trainant sur mon bureau, je m'assis et le laissais survoler la feuille, perdant son encre, écrivant des mots.
Mes mots.
Un coup à la porte et... :
- J'ai oublié mes chaussures ! riait-elle, sa tête passant à travers l'entrebâillement.
Les attrapant vivement, elle reparti en courant doucement, me laissant seul dans ma chambre, un sourire aux lèvres, des idées plein la tête, écrivant, écrivant...
Vivant...

French Girl. HSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant