Chapitre 35

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POV Emma

J'avais souvent entendue Julia me dire que la musique rendait beau les mecs mais alors là, je restais bouche bée.
Le voir ainsi, s'agrippant au micro comme à sa propre vie, hurlant tantôt son chagrin, tantôt sa joie, m'avait coupé le souffle, me faisant oublier le fait qu'il m'avait détesté, le fait que je l'avais détesté de m'avoir détestée.
La haine avait bien foutu le bordel, nous voilant la face : Harry était quelqu'un de bien.
Et quelqu'un de très beau.
Qui un jour aurait cru que j'allais dire - penser - ceci ? Pas moi en tout cas !
- Alors comme ça t'as trouvé ça bien ? me demanda-t-il alors que nous marchions sur le trottoir pour rejoindre la maison.
Me tournant vers lui, seule la lumière d'un réverbère près de nous me permit d'apercevoir ses yeux, que je me mis à fixer en marchant :
- Oui, c'était super même : vous formez un bon groupe, avouais-je en souriant. Si on met de côté Nick qui ne cesse de me mettre le grappin dessus, ris-je en lui donnant un coup d'épaule.
Tous étaient bon dans leur domaine : Will pour la batterie, Haydn à la guitare, Harry au chant et Nick à la basse Mais son côté 'colle aux pattes' diminuait son talent, de mon point de vue...
- Je peux lui en parler si tu veux, déclara Harry en me voyant tergiverser.
- Non non, ça va, t'inquiètes, je peux très bien me débrouiller, contrais-je. Et puis il finira par se lasser de la non-réciprocité de la chose, rajoutais-je en riant.
- S'il devient trop lourd, tu me le dis, insista-t-il néanmoins.
Mais... C'est que ça le dérangeait que Nick soit attiré par moi ou... ?
- Enfin bref, dit-il en continuant de marcher.
C'était louche...
- Dis... Le mot... La lettre d'hier soir, de cette nuit plus tôt : c'est toi qui a écris tout ça, pas vrai ? demandais-je, interdite, restant sur le sujet de ma musique.
Il me regarda, la moitié de son visage éclairée par le lampadaire, ses traits montrant son incompréhension.
- C'est de moi oui... Pourquoi ?
- Donc ça veut dire que tu serais capable de l'interpréter... ? le narguais-je en haussant un sourcil, un sourire en coin.
Il devait sûrement se demander ce que j'avais derrière la tête : ça se voyait sur sa tête.
- Sûrement..., répondit-il, ses yeux verts ancrés dans les miens.
Ce que je ne lui avouais pas, c'est que la raison de cette requête était que je voulais réentendre sa voix.

French Girl. HSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant