Chapitre 23 :

2K 119 6
                                    

Je me suis jamais sentis aussi mal. C'est comme si je n'arrivais plus à comprendre ce qui se passe. D'abord cette histoire avec papa et ensuite, Antoine... Je n'ai pas parlé de tout le trajet allant jusqu'à la maison. Marion non plus. Celle-ci a essayé de me demander à plusieurs reprises ce qui n'allait pas, mais je ne répondais pas. Nous allons devoir faire face à papa et maintenant, me voilà briser de savoir qu'Antoine, finalement, à une copine. Mais qu'est-ce que voulais dire tous ce qu'on avons vécu au Brésil ? Pourquoi tous ces petits mots, ces petits gestes me semblent sans signification maintenant ? Et cette photo ? A quoi a-t-il joué ? 

Lorsque nous arrivons devant la maison, papa semble toujours aussi préoccupé, Marion énervée contre lui et moi, je garde le visage fermer. C'est directement dans ma chambre que je pars et je me vautre sur mon lit. Même pas une seconde après, Marion ouvre la porte à la volée et me lance : 

- Maintenant, tu m'expliques ce qui ne va pas ! 

Je ne répond pas et elle viens s'installer à coté de moi. 

- Julie, pourquoi tu es partis aussi précipitamment ? Il y a eu un problème avec Antoine ? 

Mon cœur se serre en entendant son prénom et en relevant la tête, je lui dis : 

- La fille qui est venue vers nous... 

- Et ben ? Demande-t-elle. 

- C'est sa copine. Dis-je. 

- Sa quoi ? Réplique-t-elle. 

Je la regarde et elle se lève du lit en reprenant : 

- Non, il y a forcément une erreur quelque part Julie. Il ne peut pas être en couple, pas après tous ce qu'il s'est passé pendant ces trois mois. Bordel ça signifie bien quelque chose tous ça! S'énerve-t-elle. 

Il faut croire que non. Je n'ai même pas la force de lui répondre tellement je suis mal. Je commençais vraiment à m'attacher à lui et pas qu'un peu. Je pensais que peut-être avec le temps, quelque chose pourrais se construire entre nous. Mais apparemment non. 


- Julie, tu dois lui parler. Dit-elle. 

- Non. Je ne veux plus le voir. 

- Mais... 

- Marion, c'était une belle connerie de m'attacher à lui. 

Elle ne répond pas et me fais un câlin. 

- Je vais le tuer. Dit-elle. 

                                                                                                                        ***

Au final, j'ai du mal à comprendre ce que je ressens. Ma réaction, ce que j'ai ressentis après qu'elle s'est présenter comme "sa copine", ça veut dire quoi ? Que je serais amoureuse ? Rien que d'y penser, j'ai du mal à respirer. J'ai toujours eu du mal à bien m'attacher aux garçons, mais un footballeur, en plus, c'est la cerise sur le gâteau. Je me lève difficilement de mon lit et papa viens toquer à ma porte. Je me montre assez froide surtout que je n'ai pas le cœur à me prendre la tête avec lui. Mais cette histoire de lettre me prend la tête quand même et je sais que Marion va bientôt exploser. 

- Julie ? Tu as faim ? 

- Non. Répondis-je. 

- Qu'est-ce qu'il y a ? 

Surprise qu'il demande je lui répond : 

- Rien. 

- Ma chérie, je sais que quelque chose ne va pas... 

- Et toi papa ? Tu crois qu'on a pas remarquer avec Marion que tu es préoccupé ? 

- Oh, tu sais avec la coupe du monde... Dit-il. 

Bien sur. La coupe du monde. Et qu'on est peut-être où surement même une sœur caché, c'est pas important ça peut-être. J'essaye de me calmer et lui dis : 

- Tu n'aurais pas à nous parler de quelques choses, non ? 

- Pas à ce que je sache. Répond-t-il. 

- Tu es sur papa ? Demandais-je comme pour lui donner une deuxième chance. 

- Pas maintenant en tout cas. Répond-t-il. 

- Pas maintenant ? Et tu comptes attendre encore longtemps ? Tu ne crois pas que vingt quatre ans c'est déjà pas assez long ? Dis-je en commençant à m'énerver. 

Il prend un air choqué et réplique : 

- De quoi tu parles ? 

- En plus tu fais comme si tu ne comprenais rien! J'hallucine. Et cette Mélanie ? C'est qui celle-là ? Une fan hystérique prétendant avoir une fille de toi hein ? Pourquoi pas après tout! 

- Comment tu l'as su ? Demande-t-il. 

- Peu importe papa. Mais il va falloir que tu nous explique c'est quoi ce putain de bordel ! Dis-je en hurlant. 

Marion rapplique dans ma chambre et nous regarde. 

- Dis-lui toi Marion, cette lettre que nous avons trouvé. Dis-je. 

Elle le regarde et lui dis : 

- Comment est-ce que tu as peu nous cacher ça toute notre enfance hein ? Comment ? Pourquoi nous ne sommes au courant de rien ? 

- Je devais tout vous dire, c'était prévu. Je vais tous vous expliquer mais ce n'est pas aussi simple. Dit-il en nous regardant. 

- Rien n'est jamais simple! Vous dites toujours ça, vous nous blessez puis après vous trouvez cette fameuse excuse débile du type "Ce n'est pas ce tu crois". Mais putain papa, on a une sœur dont on ignore l'existence, tu va nous annoncer quoi encore ? Que tu as trompé maman aussi? 

Marion tente de me calmer mais je sens que mes nerfs vont lâcher. 

- Cette histoire s'est passé avant votre naissance, ce n'était absolument pas dans les mêmes conditions que maintenant. Ça n'a strictement rien avoir avec votre mère. Dit-il. 

- Tu sais quoi ? Dis-je sur un ton mauvais. 

- De quoi ? 

- Je comprend mieux pourquoi maman t'a quitté. Dis-je en partant de ma chambre avant de sortir dehors. 

Je l'entend juste crier mon prénom mais aujourd'hui j'en ai assez. C'est trop. Mes larmes coulent, cette fois-ci je ne les retiens pas. 


Préjugés mal placés. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant