Chapitre 26 :

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Le printemps a toujours été ma saison préférée. Les fleurs prennent des couleurs, les mauvais jours partent et fais grandement place au soleil petit à petit. Pourtant, en ce moment-même, je n'ai pas le cœur à profiter de ce printemps. De plus les saisons ne sont plus ce qu'elles étaient et aujourd'hui, toutes les belles fleurs sont recouvertes d'un ciel gris et nuageux annonçant surement la pluie. C'est par ma fenêtre que j'observe le ciel devenir de plus en plus foncer. Puis c'est aussi par ma fenêtre que je réfléchis. Je réfléchis à tous ça. J'ai parler avec Antoine dans ce couloir du centre de Claire Fontaine. J'avais comme l'impression de ne plus le connaitre. Le cadre dans lequel j'ai appris à l'apprécier chaque jour n'étais pas le même ce matin. Son visage n'étais pas aussi ravissant et illuminer que d'habitude. J'ai eu le temps de profiter et d'enregistré chaque trait formant son beau visage. J'ai eu le temps d'admirer ces petits plis au niveau de ses yeux lorsqu'il souris et rigole. Ce sourire si sublime et si sincère. J'ai aussi eu le temps de le trouver beau, de le contempler en cachette lorsqu'il tentait de m'énerver. J'ai appris à trouver ce que je n'aurais jamais cru voir chez une personne comme lui. Et ce matin, je n'ai pas pu admirer tout cela. J'ai découvert un visage triste et peut-être même fatiguer. Il avait cet air de vouloir prouver quelque chose mais je ne sais pas quoi. Cet air d'avoir envie de se battre pour quelque chose sans en avoir vraiment envie. Son regard. Je ne l'ai observer que quelque seconde. Mais tous ce que j'ai pu essayer d'en tiré n'étais que inconnu pour moi. Je ne le connais encore pas assez. Je n'ai qu'une partie de lui dans mon esprit, mais j'ose imaginer que c'est la plus belle partie que j'ai. Je m'en donne la confirmation toute seule en regardant cette photo de nous deux, moi lui embrassant la joue et lui sourire de surprise. C'est comme si cette photo résumer exactement ces trois mois. Ces trois mois qui me sont fatal aujourd'hui. 

Je décide de décoller le nez de ma fenêtre pour aller me vautrer sur le lit. Il n'est que quinze heures et papa ne rentre que dans deux heures. Ce dinar que j'appréhende énormément va débuter dans deux heures et un peu plus. J'angoisse sans angoisser. Je ne sais pas quel visage elle peut avoir, à quoi elle ressemble, ni même si nous avons des points communs. Je ne sais pas si cela est bon ou mauvais. Peut-être qu'apprendre à la connaitre ne peut pas être si mal. J'ai l'esprit beaucoup plus ouvert depuis que je connais Antoine. Je l'admet. En temps normal, je serais plus comme Marion, c'est à dire à ne pas vouloir accueillir cette "sœur mystérieuse". En parlant d'elle, il y a encore quelque chose que je dois m'assurer. Se sont-ils disputés avec Dimitri ? Je me lève du lit et me dirige dans sa chambre. Je toque et attend qu'elle me donne la permission d'entré. Une fois à l'intérieur, comme à ma grande habitude, je pars me vautrer sur son lit à coté d'elle. 

- Qu'est-ce que tu veux ? Demande-t-elle. 

- Raconte-moi ce qu'il se passe avec Dimitri. Dis-je. 

Je la vois souffler et me répondre : 

- Ce n'est pas le moment de te prendre la tête avec mes histoires Julie, nous avons bien plus important. 

- C'est faux. Tu ne me prends en aucun cas la tête sauf en réagissant comme ça, là oui, tu m'énerves. Alors je te demande de me dire ce qu'il se passe. Dis-je en la regardant. 

Elle baisse la tête et je lui dis : 

- Marion, vous vous êtes disputés ? Ce n'est pas très grave, vous aller vous réconciliez! Dis-je. 

- Ce n'est pas ça Julie. Si je te le dis, tu vas penser que je suis une mauvaise personne. Dit-elle avec les larmes aux yeux. 

Marion sur le point de pleurer. Chose qui arrive que très rarement croyez-moi. Contrairement à moi, Marion sait mieux cacher ses sentiments. Elle serais plus du style à sourire toute la journée et à pleurer le soir. Je lui prend alors la main et lui dis : 

- Eh Marion, quoi que tu ai pu faire, je ne penserais jamais une chose pareil. 

Elle relève la tête et une larme coule le long de sa joue. Je la lui enlève et lui demande : 

- Qu'est-ce qui peux bien te faire pleurer ? 

- Avant de partir de l'aéroport, nous sommes allés cherchés nos affaires restantes dans la soute à bagages. Commence-t-elle. 

- Et ? 

- Et pendant que toi tu discutais avec Antoine, Dimitri et moi étions seuls. Il n'y avait personne et... Et il a commencé à me taquiner, à me pousser gentiment et un moment, je ne sais pas comment, je me suis retrouver face à lui. Nous étions vraiment très proches et je ne savais pas si ce qui allais se passer serais bien ou mal. En fait si, je savais. Je savais que cela serais mal. Mais Julie, je te jure que je n'ai pas su réfléchir. Je l'ai regarder, il m'a regarder et sans le vouloir, nous nous sommes embrassés. Je sais ce que tu vas me dire, qu'il est marié, qu'il a trois enfants, qu'il a genre sept ans de plus que moi mais je n'y peux rien. Je suis tomber amoureuse de lui au cours de ces trois mois Julie. Je te jure que je ne le voulais pas. Je suis complètement perdue. Je ne sais pas ce que cela signifie pour lui et je crois que je veux pas savoir. Après ce baiser, je suis partis terriblement mal et gêner et puis nous sommes rentrés. Le soir même, il m'a appeler mais je n'ai pas répondu et depuis, je ne lui ai plus parlé... 

Elle s'effondre en larmes dans mes bras et je ne peux que la réconforter. Ma petite sœur amoureuse de Payet. Son idole. Je n'arrive pas à y croire. Et moi qui pensais qu'ils étaient juste comme frère et sœur... Bien évidement que cela pose problème. Trois enfants, marié, sept ans de plus qu'elle. C'est carrément la merde. De plus que je ne sais pas ce qu'en pense Dimitri. Et puis, il y a sa femme quand même. C'est incroyable. Lorsqu'elle relève la tête pour me regarder, elle me dis : 

- Ça reste entre nous. Promet-le moi. 

- Je te le promet. Mais ne pleure plus. Je te promet que tout va s'arranger. Comment je n'en sais rien, mais tout va s'arranger... 

                                                                                             ***

Au final, le temps est passé plutôt vite. Marion à séché ses larmes, nous avons beaucoup parler après et ça nous a fais du bien. Maintenant, c'est l'heure d'affronter ce repas ultra angoissant. Mais j'essaye de positiver et de me dire que après cela, nous serons éclairé et qui sait, peut-être que nous allons bien nous entendre ? 

Papa n'a pas trop parler en rentrant, je crois qu'il est extrêmement stresser et je le comprend quand même. C'est lorsque je suis sur mon portable en train de naviguer sur les réseaux sociaux que la porte sonne. Papa pars ouvrir et j'attend derrière lui avec Marion qu'il ouvre la porte. Une première femme entre, grande, mince, cheveux brun, assez naturel et plutôt jolie. Timidement elle salue papa, nous salue rapidement Marion et moi et enfin, notre demi "sœur" apparaît. Mais lorsqu'elle entre et que je découvre son visage, tout semble s'effondrer. Ce n'est pas possible. Tout ce qui avais repris un peu d'espoir en moi ces dernières heures se brise en milles morceaux et Marion me fixe interloquée. Elle fais la bise à papa et lorsqu'elle arrive à ma hauteur, elle me regarde outrée mais ne dis rien. Elle fais de même avec Marion et soudainement, j'ai envie de vomir. Bordel, je n'arrive pas à y croire. La copine d'Antoine serait ma demi sœur ? Non. C'est un maudit cauchemar. Je ne réagis pas lorsque Marion me secoue le bras. Je reste là, plantée à contempler le carrelage de l'entrée.


Préjugés mal placés. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant