-IV

6.5K 739 2
                                    

On était à quelques jours apres mon rendez vous avec Ali. l'idée de quitter Dakar me plaisait toujours, mais je ne savais vraiment pas comment m'y prendre. il fallait que je penses à tout. où est ce que j'allais travailler, ou vivre? je peut pas y aller et dépendre financiérement de mes parents, je me vois pas faire ca. il me fallait des réponses, donc j'ai appeler ma soeur pour lui parler de mon projet.

Bana - Allô?
Moi - Banaaaa!
Bana - ouais cris cris pour faire genre, tu ne m'appelles que quand tu as besoin de moi. what is it?
Moi - mais non, c'est que je sais que tu es occupée, donc je ne veux pas te gener. tu va bien?
Bana - moh, parles toujours. ca va hein et toi?
Moi - on geres. et le bébé?
Bana - il est beaucoup plus sage que l'aînée en tout cas. je te dis, Kilia me fatigues plus que lui. heureusement que je ne reprends pas le travail maintenant. et puis Matar m'aide, plus que je ne le pensais mdr.

Bana est mariée à un Malien qu'elle a rencontrée là bas. ils sont mariés depuis 8 ans je penses, ils se sont mariés tôt. elle est partie quand j'était jeune. on a un grand écart d'age, elle va avoir 30 ans et moi j'en ai 23. elle a eu sa premiere fille, Kilia, y'a 5 ans, quand j'etait encore au lycée.

Moi - tu sous-estimes trop ton mari haha. moi meme je t'ai dit il a du potentiel.
Bana - parles pas parce que tu ne l'a jamais vu.
Moi - il m'envoies de l'argent des fois, c'est pas du potentiel ca?
Bana - tu me fait peur toi, tu aimes trop l'argent et les habits. wa pourquoi tu m'appelles sakh? si c'est pour des achats c'est mort, j'ai pas ton temps.
Moi - mais non c'est pas ca. bon, tu sais je kiffes Dakar. c'est mon chez moi, je m'y sens bien, mais pas ces temps-ci. j'ai besoin de changement quoi. j'en ai marre de tout le temps faire les meme choses. donc.. je veux que tu m'aides à convaincre Papa de me laisser venir à New York toute seule.
Bana - ehhheee Keyna, tu sais tres bien que Papa ne va pas accepter ca. je veux pas de débat deh.
Moi - mais tu peux éssayer de le convaincre non? je peut pas rester ici Bana.
Bana - écoutes, je ne penses pas qu'il sois contre l'idée que tu viennes. mais vivre seule? ca il va meme pas éssayer de négocier. moi je suis venue à ton age, mais je vivais avec une amie. bon, ce qu'on peut faire c'est ca : j'ai une copine, son petit frere doit venir ici parce qu'il a trouver du travail. d'apres ce qu'elle m'a dit il aura son appart tout ca..
Moi (en la coupant) - tu penses que Papa va me laisser vivre avec un homme?
Bana - mais ecoutes non? je peut te chercher un appartement dans le meme immeuble, et je dirais à Papa que c'est une personne en qui j'ai confiance et qu'il peut te surveiller.
Moi - oui! c'est une bonne idée. mais, c'est qui le gars?
Bana - je sais meme pas comment il s'appelle, je ne l'ai jamais vu. je sais juste qu'il a à peu pres ton age. sa soeur, ma copine, s'appelle Saly.
Moi - ah, okay. bon, je te fais confiance Bana, stp me décois pas.
Bana - okho laisses moi faire reck. je te tiendrais au courant.
Moi - okay, bisoux, merci!
Bana - t'inquietes, bisoux.

j'ai raccrochée le sourire aux lévres. mes plans peuvent marcher! il me suffit juste d'attendre et de laisser Bana faire ce qu'elle a à faire.

le temps passait vite, et nous nous somme retrouver au mois de mai. je menais ma petite vie, bien qu'impatiente de voir ce que Papa allait dire. je n'avait pas renoncé à mes projets, c'est cette espoir qui me permettait de me lever chaque jour et de vaquer à mes occupations. je n'avais pas vraiment de nouvelle de Karim. je savait juste qu'il était toujours avec sa copine, qui se nommait Amina, d'apres Adja la commére mdr. à ce qu'il parait, il s'affiche partout ensemble et sont visiblement amoureux. Dieu merci je ne les ai jamais croiser dans la rue et c'est le dernier de mes souhaits. Karim j'avais vraiment mis une croix sur lui. je me sentais plus légére, il était devenu le cadet de mes soucis.
Ali, lui, avait complétement disparu. j'avais l'habitude d'entendre mes potes parler de lui ici et là, mais là, silence radio. je doutes meme qu'il sois à Dakar, et tant mieux, je ne voulais plus rien à faire avec lui. je n'avais toujours pas digérée sa petite manigance haineuse. je ne me vengerais pas, mais je ne l'oublierais pas de sîtot.
Bana m'appelait de temps en temps pour me parler de l'avancement de mon projet. elle n'avait pas encore parler à Papa parce qu'elle voulait que tout sois nickel avant. elle voulais louer l'appartement maintenant avant qu'il ne sois trop tard, mais je lui ai dit d'attendre encore un peu. elle me cherchait un boulot mais ca allait etre dure, je ne parlais pas l'anglais à la perfection.
le mois de juin était arrivé. mes projets se finalisait. Bana m'avait trouver un petit stage dans une entreprise, et si Dieu le veut, à la fin de mon stage, ils m'embaucheront. c'etait un stage payant, donc j'allais gagner de l'argent et pouvoir payer partiellement mon loyer. le reste ce sera mon pere. Bana m'a dit qu'elle lui avait parler de tout, mais elle a dit qu'il n'était pas totalement convaincu. j'attendais donc qu'il m'appelles pour en parler. et ce jour arriva.

Papa - KEYNA! viens dans le salon.

j'avais un peu la trouille. cette conversation allait consolidait ou annuler mon départ. je me devais de le convaincre à 100%.

Papa - Bana m'a dit que tu voulais la rejoindre à New York. pourquoi?
Moi - parce que je commences à m'ennuyer ici Papa. tu te rends compte que j'ai 23 ans bientot 24, et que je n'ai jamais quitter le Sénégal? je penses que je suis assez grande et mature pour faire ma vie ailleurs.
Papa - Mhm. bon, je connais déjà tout les détails, je voulais juste voir où tu en était mentalement. je vois que tu es prete. je n'ai que quelques choses à te dire : n'oublies jamais tes origines. n'oublies jamais ta religion. n'oublies jamais les valeurs qu'on t'a inculqué, elles te serviront.
Moi - d'accord.
Papa - tu peux y aller. j'en parlerais à ta mere.

je vous passes les détails sur les démarches. mon départ était fixé pour le 2 juillet. je ne dormais meme plus tellement j'était excitée. on était le 18 juin je penses, et les 2 semaines qui suivirent, je ne faisais que rajouter des petites choses dans ma valise. une semaine avant mon voyage, mes valises était déjà pretes. j'était tellement pressée les gens.
je ne savais toujours pas qui était ce jeune homme qui allait vieuiller sur moi. tout ce que je sais, c'est que c'est lui qui allait me prendre à l'aéroport. franchement pour moi ce n'était qu'un détails, mais bon, j'était quand meme curieuse.
le jour de mon départ arriva enfin. j'avais fait expres de ne le dire qu'a mes proches. j'avais passée la journée chez Binta, et Adja et Codou sont venues me voir aussi. à part elle, personne d'autre ne le savait. quand je suis rentrée, certains membres de ma famille sont venus me souhaiter un bon voyage. ma mere était triste, je le voyait bien, mais elle éssayer de ne pas le montrer. on a bien mangé en famille, et vers 11:00 du soir, il était l'heure pour moi d'aller à l'aéroport. mes proches sont rentrés, puis mes parents m'ont déposés. ma mere carrément elle pleurait, et j'ai pas pu me retenir aussi.

Maman - ma chérie, fait attention à toi. ne fais pas confiance à n'importe qui, surtout pas les hommes. reste en contacte avec Bana, je veux que vous soyez soudées. ne laissez personne se mettre entre vous. la famille c'est tout ce qu'on a. et puis, gorgorloul si linguey deff. boul bayi kenn depassé leu. sois la meilleure dans tout ce que tu entreprends, tu as compris?
Moi - oui, maman.

j'ai pris encore quelques moments pour leur dire au revoir, puis je suis sortie de la voiture, le coeur lourd. est ce que je prends la bonne décision? et si je foirer tout?
je me suis dépecher de chasser ses mauvaises pensées. j'ai fait toute les procédures chiantes que recquiére un voyage, et 2 heure apres, je me suis retrouvée dans l'avion.
quand l'avion a décollé, j'ai ouvert ma fenetre pour regarder défiler le paysage si familier de Dakar. les maisons, les rues, les immeubles qui se multiplier. meme à cette heure si tardive, Dakar vivait. je ne voyais pas les gens, mais les lumiéres me le prouvait. j'ai fermé la fenetre avec un sentiment mitigé. Dakar allait me manquer, mais une nouvelle vie m'attendait. je fermais les yeux avec l'ombre d'un sourire qui dansait sur mon visage. À moi New York.

Chronique de Keyna • La découverte de soiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant