- VIIII

5.8K 632 1
                                    

29 septembre. Une semaine auparavant, j'avais fait ma "déclaration" à Ali. Et il ne m'avais toujours pas répondu. Je ne savais plus quoi penser. Et j'avais honte. Tres honte. Moi, Keyna Sow, j'ai mis ma fierté de coté, j'ai pris mon courage à demain, parce que je pensais qu'il en vallait la peine. Mais je me suis gourée. Et j'ai regretté amérement de lui avoir tout avouer, comme une idiote.
Cette semaine là, pour me changer les idées j'ai décidée d'aller voir Bana, à qui je n'avais pas rendu visite depuis un petit bout de temps. Entre le stage, Ali, et mes autres préoccupations, je ne savais plus où donner de la tete. Je sais, ce n'était pas une excuse. Bref, je suis donc allée chez Bana, et elle n'a pas hésitée à me faire comprendre son mécontentement.
Bana - Yow vraiment kou badola nga. Ca te coûtes rien de prendre le métro et de venir me voir, et pourtant tu ne le fais jamais. Tu oublies qui t'a permise de venir ici. Tu oublies tout ce que j'ai fait pour toi.
Moi - Eyway boul wakh lolou. Je te promets de venir te voir plus souvent. Ne te faches pas Bana chou.
Bana - Pff, à d'autres. Et ton stage?
Moi - je ne penses pas qu'ils m'embaucheront. Je continues juste pour avoir de l'éxperience. Je penses qu'avant d'attaquer les grands boulots, je devrais commencer par les petits, comme bosser au McDo, KFC, etc.. Comme ca je m'habituerais à parler anglais. Non?
Bana - Pas une mauvaise idée. Mais ne prends pas ca comme excuse pour chômer toute ta vie. Ma petite soeur ne se limitera jamais à travailler au McDo, il en ai hors de question.
Moi - Mais tu me prends pour qui mdr? Je ne suis pas ici pour jouer. À la base je voulais changer d'air et c'est ce que je fais. Travailler au McDo temporairement ne peut etre qu'enrichissant. Il faut bien que je m'intégres d'une facon ou d'une autre.
Bana - Ouioui, fais comme tu veux. Si j'étais toi, je viendrais ici babysitter Kilia et Jamil. Je te payerais tu sais.
Moi - Ouh non. J'adores Kilia mais je ne peux pas la gérer. C'est une peste cette petite fille.
Bana - T'a vu non? Matar meme il se demandes où elle a pris ca.
Moi - Bah de toi, faut pas chercher loin.
Bana - Doul.
Je kiffais Bana quand meme. J'adorais le fait qu'on ai retrouvée la complicité qu'on avait toujours eu. Eh oui, on était pas le genre de soeurs à se creper le chignon toute la seconde. Non, toute notre enfance, on s'est bien entendue, malgré le grand écart d'age.
Ce jour-là, exceptionnellement, Matar est rentré tôt. J'ai donc décidé de rester diner, et c'était super. Ca faisait bizarre de voir Bana au petit soin de son mari, elle qui d'habitude ne laissait pas paraître beaucoup d'émotions. Ca se voyait qu'il s'aimait. Ca m'a rendue envieuse.  Quand est ce que j'aurais ca moi? Une famille, un mari aimant?
Je suis rentrée à l'appart vers 22heures. J'avais déjà mangée, donc je suis direct allée me coucher. Le lendemain, j'ai décidée de ne plus allée au stage. Ca m'ennuyais, et oui je voulais de l'éxperience, mais je n'apprenais pas grand chose. J'ai postuler dans tout les McDo du coin, sachant qu'au minimum l'un d'entre eux me rappellerais. Bah oui, travailler au McDo c'était pas le luxe, mais j'en avais marre de préparer des cafés et de classer des documents. Je voulais etre plus active, plus alerte.
J'ai été embauchée dans un McDo à 10 minutes de l'appart à pieds. Le top quoi. Plus de métro. J'en avais plus que marre. Je vous dit, travailler au McDo j'ai trop kiffer. D'autres dirait que c'est l'enfer, bah moi pas. Je ne me lassais pas de faire les meme commandes encore et encore, ou des clients désagréables. Moi en fait, tant que je bougeais et que j'était en mouvement, j'étais bien. Mes horaires me convenait. Bon, le salaire ce n'était pas grand chose, mais mon pere m'envoyer de l'argent chaque mois, donc ca me permettait d'avoir un peu d'argent de poche. Je me suis meme faites une amie, Alison. Une américaine typique, mais tres ouverte d'esprit. C'était ma collégue préferée, on était ensemble à chaque pose, on discutait tranquille malgré le fait que mes phrases était toute pourries.
Un jour je rentrait du boulot, et j'ai trouvé Ali allongé sur le canapé, l'air exténué, vidé d'énergie.
Moi - T'a quoi?
Ali (d'une voix basse) - j'me sens pas bien.
J'ai mis ma main sur son front. Il avait le corps brûlant.
Moi - T'a le corps super chaud. Tu as mal où?
Ali - À la gorge, et à la tete.
Moi - Tu dois avoir une grippe. Il faut que tu manges et que tu dormes pour bien récuperer.
J'ai ouvert le cabinet où on méttait les médicaments et j'ai sorti ce qu'il fallais. Je lui ai fait à manger, une soupe au poulet, facile à avaler. Il mangeais au ralenti, il avait clairement mal partout. J'avais presque envie de le faire manger, mais je me suis retenue, de peur de dépasser les limites invisibles qui lui était fixer. le voir comme ca, ca me fendait le coeur, et ca faisais bizarre. Il fini de manger et est partie s'allonger dans la chambre. J'ai fais la vaisselle, ma toilette, tout ca, et une heure apres, je suis allé vérifier s'il aller bien. Il dormais à point fermé. Il suait un peu, à cause de sa fiévre. Il était tellement beau, tellement vulnérable, je suis restée là à le regarder comme une conne. Une conne qui formait des sentiments...
Je lui ai enlever son T-shirt (difficilement, c'est grave comment les gars sont lourds) et je lui ai éssuyer sa sueur. J'allais me lever et partir quand il entrouvri les yeux.

Chronique de Keyna • La découverte de soiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant