Chronique de Keyna • La découverte de soi

- XXVII

Apres avoir manger, on a fait un tour en voiture en discutant, chahutant comme d'habitude. On avait vraiment passé une belle soirée. La bouffe du restau était délicieuse, malgré que les portions étaient un peu réduite mdr. On est aller se prendre des glaces juste apres. C'etait un peu bizarre de nous voir tout habiller, dans un ruiquiqui magasin de glace pommée.
On est rentrer vers 2-3h du matin, apres avoir rôder comme des sans domiciles fixes. Mes talons me tuait, du coup je les avait enlever dans la voiture.
Salim et Binta sont direct monter se coucher. Ils dormaient tout le temps ensemble ses deux là, il faudrait que je parles à Binta, histoire de m'assurer qu'elle ne faisait pas de betises.
Comme d'habitude il restait Seydina et moi en bas. Je m'était changer en short et T-Shirt. Je m'était démaquiller et m'était installer au salon avec du pop corn et une glace. Non, je ne surveilles pas mon régime mdr. On a qu'une vie, vaut mieux en profiter.
Seydina m'a rejoins apres 3o minutes. Je regardais une serie, je ne sais plus laquelle, Love & Hip Hop ou Basketball Wives LA.
J'avais étendu mes pieds tout le long du canapé, laissant peu de place à Seydina. J'avais les pieds tout bouffis et meurtri à cause de mes talons, et Seydina a dût le remarquer.

Seydina - T'a mal au pieds?
Moi - Ouais vite fait.
Seydina - Je te les masses?
Moi - Pourquoi pas.

Il a mis mes pieds sur lui et a commencé à me masser. Je faisais genre que je regardais la tele mais la vie je suivais pas du tout. Je sais pas si il faisais expres, je sais pas si il voulait tenter le diable, mais il a reussit.
Je voulais mettre mon plan en action.. Mais je votais toujours entre le pour et le contre. Est ce necessaire pour moi de me venger d'Ali? Faut-il vraiment que je me rabaisses à son niveau? Au final, j'ai choisi de ne pas le faire. Malgré tout le mal qu'il m'ai fait, je suis pas du genre à me venger de la sorte. J'aurais bien put profiter de la situation, mais ca aurait pris des proportions inimaginable. Seydina est vraiment tres proche d'Ali. Malgré l'attraction purement physique qui existes entre nous, je ne penses meme pas qu'il m'aurait rendu mon geste si je venais à faire le premier pas. Je ne vais pas me taper l'affiche sous prétexte que je veux me venger de mon ex. C'est pathétique et pas du tout nécessaire.
C'est la colére qui me montait à la tete. Il était vraiment temps pour moi de la surmonter et d'aller de l'avant..
La semaine d'apres Seydina et Salim sont rentrés à Dakar. Il ne sait rien passer entre Seydina et moi, au plus grand bonheur de Binta.
Les au revoirs à l'aéroport étaient triste, tres triste. Ca se voyait grave que Binta retenait ses larmes, et Salim n'avait pas bonne mine non plus. Ils s'étaient grave rapprochés, tout le temps fourrés à faire n'importe quoi. Forcement le départ de Salim allait piquer, mais de là à pleurer? Binta ne se mets jamais dans ses états pour un gars, donc ca m'a un peu surpris. Je suis persuadée qu'elle l'aimes, mais elle ne veut pas se l'admettre.
Apres leur départ, on est retournée à nos vies normales, mondaines. Boulot, maison, dodo. Ma vie devenait une routine qui ne me plaisait absolument pas. Vous devez savoir maintenant que je déteste la routine et la morosité. C'est ces choses la qui m'ont poussée à quitter Dakar. Je ne dis pas que j'aimes quand ma vie prends une tournure dramatique. Non. Mais j'aimes le changement, j'aimes la diversité. Tout ce qui est monotone me revulse, et c'est ce que devenait ma vie.
Et comme si Dieu entendait mes pensées, il changea ma vie à nouveau.
Je me rappelles encore de ce jour, ce jour qui jusqu'au jour d'aujourd'hui, me marques.
Je me rappelles que j'était au bureau. J'était absorbée dans ma travail quand je recu un appel de Bana. J'ai décroché machinalement, ne pensant à rien d'anormale.
Moi - Allô?
Bana - Keyna..

J'ai direct percut les sanglots dans sa voix. Bana est tres emotive, mais aussi tres forte, du coup je me demandais bien ce qui pouvait la secouée à ce point.

Moi - Bana y'a quoi? Pourquoi tu pleures?
Bana - C'est Saly..
Moi - Quoi? Saly a quoi?
Bana - Viens à ********** s'il te plaît.
Moi - Mais dit moi il s'est passer quoi.
Bana - Elle a fait un accident de voiture.. C'est grave Keyna, stp viens de suite.
Et elle a raccroché. Putain.. Saly? Gravement blessée?
Vous savez bien que Saly et moi, le courant ne passes pas trop. Mais c'est la soeur d'Ali, et la meilleure amie ma soeur, donc ca m'affectes malgré tout. C'est pas une personne que j'apprécies énormement mais je la connais, elle fais partis de ma vie, donc ca ne peut que m'affecter.
Je previens mon Boss que je devait m'absenter pour le reste de la journée, et peut etre le lendemain. Il me laisses partir à contre coeur. Les américains aiment trop l'argent, si je m'absentes quelques jours en quoi ca te fait perdre?
Bref, je pris le métro aussi vite que possible pour arriver à destination. Arrivée à l'hopital, je me dirigeais vers la faculté d'urgence. Je suis sure qu'elle se trouvait là bas.
Je ne m'était pas trompée. J'ai trouvée Bana et Ali, les seuls proches de Saly à New York, avachis sur une chaise. Ils avaient l'air désorientés, désemparés.
J'avais un pincement au coeur à la vu d'Ali, mais rien de plus. Il avait tellement changé.. Il avait laissé pousser sa barbe et ses cheveux, et ca lui allait à ravir. Il était toujours aussi musclé sans etre balaise. Il avait ses lunettes, qu'il ne portait jamais.
Bref, je voulais pas rester à le regarder trop longtemps, pour pas me faire cramer. Je me dirigeais vers eux en silence, ne sachant pas trop comment me comporter. Des que Bana m'a vu, elle m'a sautée dessus en pleurant. Je la réconfortais du mieux que je pouvais, mais mes yeux étaient sur Ali. Il me regardais avec un regard étrange, mais ne disait rien. Au bout de 30 secondes, il détourna ses yeux.
Je fis assir Bana tant bien que mal. Elle était complétement désamparée, je ne l'avais jamais vu dans cet état. Ca me faisais mal de la voir souffrir comme ca, mais que pouvais-je faire?
Apres 1h de temps d'attente sans qu'un mot sois prononcé, Bana s'est lever pour aller je ne sais où. Sûrement pour aller au toilettes. Je ne l'ai pas suivi, elle avait surement besoin d'un peu d'intimité pour se reprendre.
Je suis donc restée assise, Ali à proximité. J'avais beau dire que je l'avais oublier, qu'il faisais parti de mon passé, je savais qu'au fond de moi, je l'aimais toujours comme au premier jour. Rien que de le voir mal comme ca, me fait sentir un sentiment indescriptible. Je voulais etre la pour lui, je voulais etre son pilier. J'avais oublier Eva, j'avais oublier sa maman, pour le moment, il fallait que je lui donnes mon soutien.

Moi - Cava?
Ali - Ouais, t'inquietes pas.
Moi - Il s'est passé quoi au juste?
Ali - Elle revenait de sa pause déjeuner et un gros camion l'a percuté de derriere. Elle a traversée le pare-brise.
Je restait sans voix. Bana m'avait dit que c'était grave mais pas je ne le pensais pas à ce point.

Moi - Les docteurs t'ont donner de ses nouvelles?
Ali - Ils ont dit qu'elle a un traumatisme cérébrale assez sévere, vu qu'elle est tombée la tete la premiére. Elle a des côtes cassées, une jambe et un bras cassé. Mais le pire, c'est son traumatisme. Ils ont dit qu'il y a des chances qu'elle ne survive pas.
Il disait tout ca sans états d'ames. Mais je le connais tellement bien, je sais que derriere cette masquerade, il a peur. Il a peur qu'elle quittes ce monde, qu'il ne lui restes que sa mere. La perte de son pere l'a tellement affecter que la mort lui glace le sang. Pour se protéger, il deviens froid, arrogant. Mais moi, je vois à travers, ce masque. Je sais que la douleur en lui est profonde, et si il continues sur cette lancée, elle risque de le détruire.

Moi (en lui prenant la main) - Ali.. arretes de réagir comme ca. Ce n'est pas sain. C'est pas bien de refouler ses sentiments comme ca, tu risques d'exploser un jour et ca fera du mal à ton entourage, mais aussi à toi-meme. Il faut que tu exteriorise cette peine.
Il restait de marbre.
Moi - S'il te plait, ressaisie toi..
Toujours rien. C'est comme si il ne m'avait pas entendue. J'ouvrais ma bouche pour insister mais j'ai appercue Bana au loin. J'ai retiré ma main en me mutant dans le meme silence qu'Ali. Je le convaincrais plus tard, pour le moment, il ne m'ecouteras jamais.
Une autre heure passa sans qu'on ai des nouvelles de Saly. L'angoisse que nous partagions tous était à son plus haut point. Bana ne tenait plus en place, je ne cessait de me toucher les cheveux, et Ali, l'eternel homme glacé, rester de marbre.
Nous commencions à perdre patience quand un docteur se dirigeait droit vers nous.

Le docteur - Je suis désolé mais...