I need U to hold me tight (terminée)

Chapitre 18

   Après l'incident au dortoir, J-Hope décida de clarifier les choses avec Sam car elle était partie au bord des larmes, ce qu'il n'avait jamais vu de sa part. Elle devait vraiment être très mal et il ne le supportait pas. Passant par le SSI, il la fit venir en salle d'entrainement. Sam avait honte de se représenter devant lui, pourtant elle voulait le voir et donc poussa la porte les séparant.

-S-Salut...

-S-Salut...

   Ils étaient gênés tout les deux.

-Je-je voulais vraiment te parler...

-Moi aussi, le coupa-t elle avec un peu trop d'empressement.

   Il sourit de cette maladresse.

-Je crois que tu es un peu tendue non ?

-N-non, mentit elle.

   Il ne prit pas en compte sa réponse et alluma la stéréo. Il commença sans attendre à danser sur leur chanson Dope et l'invita à le rejoindre. D'abord mal à l'aise, Sam finit par se lâcher quand le morceau Fun Boys se joua. Il avait le don de lui faire oublier ses soucis et de lui redonner l'insouciance de son âge. Pourtant quand Just One Day se lança, la gêne se réinstalla quelque peu et le danseur décida d'arrêter la musique.Ils glissèrent au sol pour se reposer.

-Pas mal pour une ''fille qui ne sait pas danser'' !

-Ne te moque pas !

   Il eut un petit blanc avant que le jeune homme se jette dans une discussion un peu plus sérieuse.

-Pour hier...

-Il faut y habituer, elle avait repris sa voix dure, c'est comme ça que je vis ma vie, et je suis désolé si ça te dérange.

-Ça ne me ''dérange'' pas, j'ai juste mal pour toi.

Sam se retourna vers lui, intriguée.

-Comment ça ?

-Je me demande pourquoi tu dois faire tout ça. Ne te méprend pas, je ne te le reproche pas, si tu en es là je sais bien que ce n'est pas par plaisir, je voudrais simplement... mieux te connaître, te comprendre pour que tu puisses... partager ce fardeau avec quelqu'un...

   On ne lui avait jamais parlé ainsi. Sans la juger, sans reproche, juste des intentions sincères. Elle était plus que touchée, elle n'attendait que ça de pouvoir se délester de son poids. Mais ça restait trop dure. Ses genoux se regroupèrent à sa poitrine et sa tête se cacha dans ses bras croisés.

-Je comprends, continua-t il calmement. Pour que tu t'ouvres, je vais le faire en premier. Je n'ai jamais raconté ça à quelqu'un... Je suis né dans une famille plus qu'aimante, jusqu'en primaire j'ai vécu super heureux. Tu vois un peu comme dans les mauvais téléfilms avec la vie de famille parfaite ! Puis en primaire, je me suis fais prendre à parti par un petit groupe de brutes qui voulaient faire un peu trop les malins à mon goût. Ils n'ont pas aimé que je ne me soumette pas alors ils m'ont mis à l'écart. Ça m'a rendu triste, mais je suis passé outre, en pensant qu'au collège ça s'arrangerait. C'était de la grosse connerie au final ! Je me suis retrouvé dans la même classe que ce groupe d'abrutis qui ont continué de me persécuter. Mais cette fois ils ne se contentaient pas de me faire sentir comme un pestiféré. Ils ont commencé par me racketter, puis m'insulter et enfin par me frapper. Je me sentais tellement seul ... Un jour, ils m'ont tellement lynché que j'ai fini à l'hôpital, c'est comme ça que mes parents l'ont découvert. Et tu sais ce que m'a dit mon père? « Soit un homme », seulement ça. Ils n'ont rien fait.Quand je suis retourné au collège, ça a continué, encore et encore. Ça ne suffisait pas de frapper, ils voulaient aussi m'humilier. Je ne comprenais pas pourquoi. Pourquoi ils s'acharnaient sur moi comme ça. J'ai commencer à penser que c'était de ma faute,que je devais le mériter. Alors un soir, je me suis enfermé dans la salle de bain et ... Il ferma les yeux et une larme coula le long de sa joue, et j'ai avalé tout les médicaments qui me passaient sous la main. Je voulais juste mourir pour débarrasser le monde de mon existence qui semblait gêner... Mais le destin en a décidé autrement et mes parents m'ont emmené à l'hôpital attend. On m'a forcé à voir des psychologues et on m'a diagnostiqué une dépression chronique. J'étais shooté aux médocs et aux psychanalyses, H24. J'ai pourtant continué de me faire du mal. Une,deux, trois fois, en réalité je ne m'en rappel même plus, cette partie de ma vie est un peu floue dans ma tête. Je ne sais pas sic'est à cause des médicaments ou tout simplement que je ne veux pas m'en souvenir...

   Sa voix tremblée de plus en plus et des larmes coulaient toutes seules. Cependant, il avait gardé son grand sourire. Sam écoutait attentivement toujours sans relever la tête, comme pour lui laisser son intimité. Mais alors que le silence se fit et elle tenta une question.

-Co-comment tu t'en es sorti ... ?

-J'en suis jamais réellement revenu.Je me suis créer une carapace grâce à la danse puis le rap. Je me suis forcé à faire semblant d'aller bien et je me suis quasiment dupé moi même.

   Il sentit alors quelque chose de froid sur son visage et ouvrit les yeux. Les doigts de Sam essuyaient délicatement les gouttes salées de ses joues. Elle avait toujours sa tête poser sur ses genoux mais cette fois elle le regardait. Il planta ses yeux des les siens.

-Ça veut dire que c'est à mon tour ?