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Le retour à la réalité fut un peu brutal pour moi. Voila que je devais aider ma mère à éplucher les patates. J'étais beaucoup mieux assise à côté de Michael, mais mon père avait préféré discuter avec lui, m'ordonnant au passage de faire cette corvée.

-          Alors ta sortie, ça c'est bien passé ? Comment va Olly ? demanda ma mère tout en coupant les pommes de terres en morceau derrière moi.

-          Oui, tranquille, et il va bien. Juste que c'est les vacances, et c'est chiant alors on va probablement se voir plus souvent, répondis-je avec un léger sourire.

-          Tu sais n'hésite pas à inviter tes amis à la maison. Et puis Michael est sympathique il pourrait te surveiller quand tu es seule ici.

Je me tournai vers ma mère, levant les yeux au ciel avant de les poser sur elle.

-          Je suis pas un bébé, maman.

-          C'est pas parce que t'as dix-huit ans que tu es forcément une fille responsable !

-          Mamaaaaaaan ! Tu déconnes arrête !

Je l'entendis ricaner et elle finit par se lever, embrassant ma joue alors que je boudais. Non mais elle me prenait vraiment pour une petite fille ?

-          Je rigole, excuse-moi. C'est juste que Michael est revenu, et ton père se dit qu'il doit se sentir seul chez lui. C'est aussi pour ça qu'il l'a invité à manger aujourd'hui.

-          Arf, bon. Si c'est pour tenir compagnie à Michael, d'accord d'accord.

En même temps, rester en compagnie de Michael ne me déplaisait pas du tout. Je finis les épluchures puis aidai ma mère à couper le reste des patates en morceaux. Enfin, je la laissai cuisiner la suite du repas et partis débarrasser la table et installer les assiettes et les couverts.

Puis je finis par m'arrêter au seuil du salon, posant mon épaule contre l'ouverture tout en observant Michael qui était face à moi. Mon père était de dos et lui parlait, assit à côté de lui dans le canapé.

Le brun me remarqua et eut un peu de mal à reposer les yeux sur mon père. Je lui lançai des sourires, et des regards pleins de sous-entendus. Au moins, j'étais sûr que maintenant il connaissait mon désir pour lui et il ne semblait pas l'avoir dis à mon père. Alors ça ne le gênait pas ?

-          A table ! lança ma mère depuis la cuisine.

Je dus interrompre mon petit jeu et partis m'installer à table. Je fis bien évidemment en sorte d'avoir ma place en face de celle de Michael, et m'installai comme si de rien n'était. Ma mère avait fait un bon plat Polonais comme elle aimait les faire et que lui avait transmis ma grand-mère.

-          Même quand tu ne voyages pas, tu voyages dans les plats Michael ! lâcha ma mère avec un petit sourire.

-          T'as pas tord sur ce coup, répondit-il en riant. En tout cas c'est très... C'est très bon !

Je l'avais quelque peu coupé dans sa phrase. Je ne sais pas pourquoi, mais j'adorais le taquiner. Mon pied venait de glisser le long de sa jambe, caressant en toute discrétion son mollet sous la table. Et mes parents ne voyaient que du feu et continuaient à discuter tout en mangeant. Le pauvre Michael semblait perdu, mais il ne retirait pas pour autant ma jambe de la sienne. Il avait un peu de mal à suivre la conversation.

Mais une fois le repas finis, je décidai de me lever et de prendre les assiettes afin de les amener dans la cuisine. Et un énorme sourire se dessina sur mes lèvres. J'avais eu beaucoup de mal à me retenir durant tout le diner. Et la tête de Michael était tellement mignonne. Le voir ainsi perdu. Il m'avait lancée quelques regards hésitant, toussant parfois et se redressant sur sa chaise d'un air gêné. Mais le pire, c'était surement les moments où il se mordait la lèvre. Dieu, que ça le rendait sexy. Plus d'une fois j'avais eu envie de passer par-dessus la table et lui sauter dessus. Il avait juste de la chance que mes parents soient là.

Enfin, après la vaisselle, je partis discrètement en direction des toilettes, et alors que j'allais poser ma main sur la poignet, la porte s'ouvrit pour moi. Je poussais un petit cri en manquant de me la prendre, reculant à temps malgré tout.

-          Oups, pardon !

C'était Michael, que je n'avais même pas vu se lever pour traverser le couloir jusqu'aux w.c. pendant ma vaisselle. Il me fixa alors un instant, sa respiration se coupant presque. Ce fut en voyant le bout de sa langue rosée glisser tout doucement sur sa lèvre inférieure que je perdis la tête.

L'attrapant par le col et le poussant dans les toilettes, je finis par refermer la porte sur nous. Et enfin, je lui sautai au cou pour écraser mes lèvres sur les siennes.

J'étais en train d'embrasser un homme de la trentaine, et c'était véritablement le meilleur baiser que j'avais pu donner dans ma vie. Surtout quand mon partenaire ce mit à y répondre. Ses mains agrippèrent fermement ma taille, écrasant ses hanches contre mon bassin. Et je gémissais dans sa bouche pendant que sa langue explorait l'intérieur de la mienne, dans une danse langoureuse.

C'était absolument incroyable, mon bassin ondulait contre son corps sans même que je m'en rende compte. Et j'avais envie de plus, tellement plus. Mais par manque d'air, je dus rompre le baiser dans un doux bruit de sucions. Nos respirations étaient haletantes, mon cœur battait probablement aussi fort que le siens et je me léchais les lèvres, sans enlever mes bras de son cou.

Mais j'entendis la voix de mon père appeler Michael, me faisant vite paniquer. Je déposai rapidement un chaste baiser sur ses lèvres avant d'ouvrir la porte et de le pousser hors des toilettes. Le pauvre, il n'avait même pas le temps de se remettre de tout ça. Et moi, mon cœur battait encore à tout rompre.

-          Woaw... soupirai-je tout en m'asseyant sur le toilette, les jambes flageolantes.

Après quelques minutes, je finis par sortir, rajustant mes vêtements et arrivai dans le salon comme si de rien n'était. Et Michael jouait bien aussi la comédie.

-          Bon... Je vais y aller, annonça le brun en se levant, tout sourire. Encore merci pour la cuisine, tu cuisines comme une chef Natalie !

-          Dis lui pas ça, après elle va se vanter toute la soirée ! lâcha mon père en riant.

-          J'ai bien le droit, j'ai cuisiné ! se défendit ma mère.

Je ne pus m'empêcher de sourire en sachant que mon père avait tout à fait raison. Puis Michael partit dans l'entrée pour prendre son petit sac en bandoulière et il fit rapidement la bise à mes parents tout en les remerciant.

Il finit par m'enlacer ensuite. Et sans crier garde, il déposa un léger baiser dans mon cou, m'octroyant un frisson des plus agréable le long de ma colonne vertébrale. Et un faible soupire s'échappa de mes lèvres, faisant sourire Michael contre ma peau. Heureusement, il était dans l'angle que mes parents ne voyaient pas, puis il se redressa en souriant malicieusement jusqu'à la porte d'entrée.

-          A bientôt.

Et comme la dernière fois, la porte se referma sur lui. Jusqu'à ce que, quelques minutes plus tard mon père m'interpela.

-          Tiens, Michael a oublié sa veste ici ! Tu lui rapporteras demain Anna ?

-          Ah, oui, avec plaisir, répondis-je en souriant.

Michael l'imbécile. Mais qui est un très bon imbécile.


*

Je suis k.o. mais en week-end.

L.O.V.E.

In The Closet [ Michael Jackson ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant