J'hésite avant de me mettre en marche, partagé entre l'envie de m'enfuir et la crainte de ce qui m'attend dehors.
Après quelques instants à traîner des pieds et refuser de bouger, comme un gamin capricieux, je rejoins le reste des garçons. Je sais que ça ne m'avancerait à rien d'opposer une résistance maintenant, les sbires de James me sortiraient manu militari de la cellule. L'issue étant la même, autant éviter les coups.
Et puis, si je veux m'enfuir, le fait d'être à l'extérieur est un avantage non négligeable.
Je m'engage dans le couloir, sur mes pieds cette fois, j'en profite pour observer un peu les lieux. Les murs et le sol en pierre me confirment que nous devons nous trouver dans les sous-sols d'une vieille bâtisse, tout comme l'odeur d'humidité et de moisissure typique de ce genre de lieux.
Je détourne les yeux quand je passe devant la cellule d'isolement où j'ai passé la pire nuit de ma vie. Les souvenirs me reviennent de plein fouet, comme une grosse claque dans la gueule. Immobilisé par la peur qui vient de s'insinuer en moi, je cherche Josh du regard.
Il avance le visage fermé, mêlé aux autres, la démarche d'un automate et la mâchoire serrée. On ne dirait pas le même garçon plein de bonté qui me vannait il y a dix minutes à peine. Je le tire en arrière mais le relâche aussitôt en voyant le regard noir qu'il me lance. On dirait qu'il va me sauter à la gorge mais se reprend quand il réalise que ce n'est que moi. La bienveillance que je lui connais reprend sa place sur ses traits, teinté par une colère sous-jacente que je décide d'ignorer.
- S'il te plaît, dis moi que ce ne sera pas si douloureux que la première fois
Il hoche la tête d'un air désolé et je comprend que je vais déguster.
Putain. Si c'est une caméra cachée c'est le moment idéal pour vous montrer les gars. J'attends que le présentateur déboule et m'annonce que j'ai été piégé.
Non.
Rien.
Pas l'ombre d'une caméra, seulement ce couloir interminable et mes camarades qui se renfrognent à mesure qu'on avance. Le balaise qui mène notre troupe s'arrête pour ouvrir une porte en bois massive, rongée par les années. L'excitation que je ressens au moment où le vent caresse mon visage suffit à éclipser tous mes doutes. L'impatience me gagne.
Il faut que je sorte.
Quand je franchis cette foutue porte, j'inspire profondément, bien décidé à profité de chaque bouffée d'air frais à ma disposition. Je n'ai aucune idée de ce que me réserve cette soirée et encore moins du jour où je pourrais à nouveau sentir le vent sur mon visage
En tout cas, si je vois une opportunité de mettre les voiles, je le ferai, sans hésiter. Une chose est sûre, si je ferai tout pour partir, je ferai également tout pour me venger de cet espèce d'enfoiré qui nous retient, et pour ça, il faut que je sache où le trouver.
La perspective de localiser notre geôle s'envole quand je vois deux camionnettes sans fenêtre, à deux pas de la porte.
Néanmoins, je me dis que puisqu'il ne fait pas encore nuit, je pourrais peut-être glaner quelques indices au travers du pare brise avant.
Peine perdue, ils ont occulté la vue.
Notre véhicule s'immobilise enfin après nous avoir brinquebalés pendant de longues minutes. J'attend, impatient de pouvoir sortir, mais les portes restent closes.
C'est quoi ce bordel ?
Les garçons ne bougent pas, probablement habitués à ce petit cinéma. Il n'empêche que la tension grimpe dans l'habitacle. Les esprits s'échauffent et l'atmosphère se charge en électricité.
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Eclat d'ambre [Terminé ; en attente de correction ]
WerewolfClark, 23 ans, a l'habitude de faire les mauvais choix. Ce soir là, il sera au mauvais endroit, au mauvais moment, et quand son regard croisera deux yeux rouges dans la nuit, il sera déjà trop tard. Sa vie va prendre un tournant à 180 degrés. Lui...